La grève des fonctionnaires du tramway entamait hier sa troisième journée consécutive. Le mouvement de grève initié par les travailleurs de la Société d'exploitation du tramway (Setram) est en service minimum et guichet fermé au niveau de l'ensemble des stations d'Alger. Un agent, seul à la station du 5-Juillet à Bab Ezzouar à la recherche d'un coin d'ombre, nous a déclaré que «le service minimum est assuré et que les guichets sont fermés à cause de la grève» . Un autre agent rencontré au tramway des Fusillés (Ruisseau) nous a expliqué que la cause principale de cette grève est la régularisation du salaire. «Nous sommes payés pour notre travail de façon forfaitaire, nous ne disposons pas d'une grille de salaire et cette dernière est essentielle afin de définir notre rendement», fera-t-il remarquer. Les responsables chargés de la communication de la Setram se sont refusé à toute déclaration se contentant juste de dire qu'un communiqué sera envoyé aux médias dans les «heures à venir». Sur les quais des personnes se sont plaintes du fait qu'elles étaient en attente depuis plusieurs longues minutes sous une chaleur impitoyable sans aucune information sur l'état du trafic. Devant cette situation, les usagers du tramway ont préféré emprunter d'autres moyens de transport afin d'arriver à destination, essentiellement le travail ou les rendez-vous urgents. Fonctionnaires dans leur majorité, ces usagers ont exprimé leur mécontentement au sujet de ces grèves répétitives surtout un mois de Ramadhan et en période de canicules. En outre, ils sont pénalisés en arrivant en retard au travail. Au niveau de la station terminus des Fusillés, c'est également le service minimum. Les usagers expriment leur mécontentement, car après un long moment d'attente, le tramway est bondé et ce, dès le départ. «Les jeunes peuvent à la limite supporter mais qu'en est-il des personnes âgées et des malades ?» se demande ce père de famille, ne cachant pas sa colère. Une situation qui ne manque pas de faire des heureux chez d'autres transporteurs. Les taxis, notamment. Nadia Medjdoub Oran rejoint la grève des traminots Depuis hier, les travailleurs de la Société d'exploitation des tramways (Setram) de la wilaya d'Oran ont rejoint la grève enclenchée depuis le 4 juillet par leurs collègues d'Alger. Pour rappel, le lendemain le 5 juillet, les travailleurs du tram d'Oran avaient entamé une grève, mais vite suspendue en raison, nous confient-ils, de menace de suspension. à Oran les travailleurs avaient déjà enclenché un mouvement de grève le 1er mai passé et qui avait duré près de 17 jours. Deux employés, des syndicalistes, ont, depuis, été licenciés. De son côté, l'inspection de travail après avoir adressé une mise en demeure à la direction de la Setram pour licenciement abusif, lui accordant un délai de 8 jours pour réintégrer les deux syndicalistes, ce qui n'a pas été le cas, a par la suite fait état de l'infraction en date du 2 juillet et du 6 juillet, l'inspection a déposé une plainte auprès du procureur général d'Es Senia. Les travailleurs grévistes d'Oran vont suivre la grève en coordination avec ceux d'Alger et de Constantine. La durée de la grève n'a pas été déterminée et dépendra nous dit-on des négociations, qui se veulent cette fois-ci concrètes, loin des promesses non tenues sous condition de reprendre, puis négocier. Nous apprenons qu'une rencontre entre les représentants des trois traminots aura lieu ces jours-ci pour une meilleure organisation et gestion de la grève, mais surtout pour aboutir à de meilleures conditions de travail et de respect de la législation algérienne.