Les premiers � �tre concern�s par les mesures annonc�es r�cemment par le ministre de l'Enseignement sup�rieur et de la Recherche scientifique, le Pr. Harraoubia Rachid, sont les enseignants. En vue de conna�tre leur position, nous avons pris attache avec le coordinateur national adjoint charg� de la r�gion centre du Conseil national de l'enseignement du sup�rieur (CNES). M. Cherbal Farid pr�sente dans cette interview sa vision des choses. Le ministre de l'Enseignement sup�rieur a annonc� des mesures consid�r�es comme importantes en faveur des enseignants du sup�rieur. Qu'en pensez-vous ? Nous sommes indign�s par cette campagne m�diatique men�e par la tutelle en vue de tromper l'opinion publique pour lui faire croire qu'on a r�gl� les probl�mes de l'enseignant. Les mesures avanc�es sont loin d'�tre exceptionnelles. On revient tout simplement � des conditions normales qui existent dans toutes les universit�s du monde et qui existaient dans l'universit� avant 1986, soit avant la chute du prix du p�trole. L'instauration de l'ann�e sabbatique pour les professeurs et les ma�tres assistants et la revalorisation de la prime pour encadrer les th�ses de doctorat sont des mesures qui, en somme, existaient auparavant. Il n'y a rien de nouveau. Au regard des primes, on pourrait dire que ce sont des bouff�es d'oxyg�ne…. Le chiffre avanc� de 100 000 DA qui est la prime d'encadrement de la th�se de doctorat dans les d�lais r�glementaires ne concernera qu'une infime minorit� des enseignants du sup�rieur. Si on compte 25 500 enseignants du sup�rieur, seuls 3 000 seront touch�s par cette prime. La dur�e de la soutenance est en moyenne de 6 ans pour la th�se de doctorat, ce qui fera 1 400 DA par mois. Les vraies revendications socioprofessionnelles ont �t� discut�es lors de la r�union tenue le 22 novembre 2004 avec M. Harraoubia. La plate-forme de revendications contient notamment l'augmentation des salaires des enseignants du sup�rieur, le statut de l'enseignant et du chercheur du sup�rieur et la gestion d�mocratique de l'universit�. J'entends par ce dernier point, l'�lection des responsables p�dagogiques (doyens et les chefs de d�partement), et, par la suite, les recteurs. Donc, le plus important est l'augmentation des salaires des enseignants. Avez-vous formul� une proposition en ce sens lors de cette r�union? Tout � fait. Nous avons propos� la g�n�ralisation d'une prime qui existe d�j�. Les enseignants qui exercent dans certains centres universitaires et universit�s � M'sila, Batna, Guelma, Oum-El-Bouaghi, Djelfa et Sa�da, ont une indemnit� sp�cifique de 80% de plus du salaire. Nous avons demand� � ce que cette indemnit� soit g�n�ralis�e pour tous les enseignants sur le territoire national comme solution provisoire, en attendant qu'il y ait un statut. Ce serait une mesure � m�me de r�pondre au profond sentiment d'in�galit� qui ronge les enseignants. Ils ont beaucoup de ressentiments � ce sujet. Cette solution serait provisoire, mais il faudra t�t ou tard une augmentation des salaires pour avoir une retraite d�cente comme vous l'exigez. Certains responsables disent � ce sujet que cela va cr�er des probl�mes dans d'autres secteurs, car les autres cat�gories socioprofessionnelles demanderont la m�me chose. Qu'en pensez-vous ? Cela ne va cr�er aucun probl�me car l'Etat dispose de moyens financiers pour aller dans ce sens. 50 milliards de dollars ont �t� d�gag�s pour des chantiers et des r�formes. Notre tutelle n'aurait- elle pas sa part ? Ce que nous demandons est tout � fait l�gitime. Les mesures ont �t� annonc�es juste avant le 7 f�vrier, date de la journ�e de protestation � laquelle vous avez appel�. Pensez-vous que les enseignants diront que c'est un d�but et se d�mobiliseront ? Bien au contraire. Ces mesures ont eu un effet contraire. Les enseignants seront mobilis�s sur tout le territoire national car ils attendaient beaucoup plus de la part de leur tutelle. Nous allons m�me inscrire dans notre plate-forme de revendications pour le 7 f�vrier, en plus du devoir de la protection des franchises universitaires, nos revendications socioprofessionnelles. Le 3 f�vrier prochain, il y aura une r�union des trois r�gions du pays pour conna�tre exactement nos actions � venir. M. O.
L'UNION NATIONALE DES FONCTIONNAIRES DE L'ENSEIGNEMENT DU SUPERIEUR DU SNAPAP A PROPOS DES MESURES �Ce ne sont que des illusions� L'Union nationale des fonctionnaires de l'enseignement sup�rieur affili�e au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP) se dit �tr�s inqui�te de la situation d�licate dans laquelle se trouve le secteur. Cette situation a �t� d�nonc�e � maintes reprises par le SNAPAP jusqu'� observation des sit-in devant le minist�re �. Pour le secr�taire g�n�ral de l'Union nationale, M. Mammeri Mourad, �la derni�re sortie m�diatique du ministre qui montre soi-disant un int�r�t au secteur n'est qu'une illusion car les enseignants n'ont ni besoin ni revendiqu� � aucun moment les stages � l'�tranger pour qui une enveloppe financi�re cons�quente a �t� allou�e. Et tout le monde sait pertinemment que les revendications principales sont le statut particulier et l'augmentation des salaires�. Il ajoutera �Nous nous demandons s�rieusement pourquoi on a de la devise pour les stages et on n'a pas de dinars pour les salaires. Il y a aussi les arri�r�s des salaires des vacataires, les primes de rendement et les avancements pour les titulaires.� Concernant la journ�e de protestation � laquelle a appel� le CNES, M. Mammeri Mourad dira : �Personnellement, je soutiens ce syndicat et je serai pr�sent le 7 f�vrier prochain � l'Institut des sciences politiques et de l'information pour monter ma mobilisation. � Quant aux actions pr�vues par cette organisation, son secr�taire g�n�ral notera qu'une rencontre nationale aura lieu pour se concerter � ce sujet .