Les choses sérieuses commenceront aujourd'hui dans cette 22e édition de la CAN seniors-garçons. Après le tour de chauffe, bouclé hier, les huit équipes encore en lice abordent les quarts de finale. Une phase durant laquelle les favoris ne devront pas connaître de gros soucis. Mohamed Bouchama - Alger (Le Soir) - C'est le cas de l'EN algérienne qui, après un démarrage difficile (défaite face à l'Egypte), affronte aujourd'hui l'équipe de la RD Congo. Un adversaire qui n'est pas un foudre de guerre, du moins sur le papier. Cependant, sur le terrain les Léopards affichent de bons arguments physiques et techniques qui peuvent, sous certaines conditions réunies, surprendre. Rappelons-nous l'édition d'Alger-2014 où l'équipe congolaise a failli créer la sensation face au Sept national drivé alors par Réda Zeguilli. Le score (26-24 en faveur des Algériens) mais aussi la manière d'évoluer de la RD Congo ont éreinté une galerie de Harcha pas encore totalement acquise aux Verts (2e journée du tour des poules). Sur le plan de l'agressivité, les Congolais ont de quoi repousser les meilleurs frappeurs de la petite balle africaine. Lors de cette 22e édition, l'équipe de Damien Kabengele, versée dans le groupe B, visait la seconde place, histoire d'éviter les Algériens. Toutefois, leur duel contre les Angolais, lundi, a tourné en faveur des Palencas Negras (24-28). C'était de loin la meilleure production des Congolais durant le premier tour de ces championnats. Face aux Tunisiens (2e journée), les coéquipiers d'Olivier Botetsi ont fait jeu égal pendant une mitemps (15-14). Il a fallu l'incorporation de Merouane Meghaiez et Wael Jallouz pour voir les Aigles de Carthage inscrire 22 buts (contre 8 pour la RDC) et s'offrir un succès dans la douleur. Une telle résistance de la part de Mbemba, Okito et autre Mvumbi laisse entrevoir une chaude et inédite explication. Les camarades de Berkous qui se sont repris depuis leur échec essuyé, face à l'Egypte, jeudi passé ont, en fait, intérêt à ne pas sous-estimer cette équipe. En renouvelant quelques piètres images de leurs sorties bringuebalantes et peu convaincantes contre le Maroc et, hier, face au Nigeria. Le « banc » doit se révolter En effet, les Verts dont la préparation à cette phase finale n'a pas été des plus affinées, ont connu des moments de doute à l'occasion de certaines de leurs quatre précédentes sorties gagnées. Si face aux Egyptiens, grands favoris pour le sacre africain et qui disposent d'un effectif assez étoffé, les poulains de Bouchekriou ont affiché quelques facettes de leurs prédispositions individuelles, lors des matchs contre le Maroc et du Nigeria leur comportement laissait à désirer. Avec notamment un sentiment de désenchantement qui se dégageait chez certains éléments confinés au banc, à l'exemple des chevronnés Berriah et Omar Chahbour. Deux éléments qui n'ont rien apporté de bon au groupe lors de la première phase de ce tournoi. Les joueurs du GSP avaient l'occasion de justifier les espoirs placés en eux par Bouchekriou et prouver que leur poids (c'est leur quatrième CAN consécutive) n'était pas négligeable au sein de l'équipe en dépit de leur âge (28 et 32 respectivement). La déception est d'autant plus grande s'agissant de Chahbour Omar, privé du Mondial qatari pour cause de blessure, qui avait là une belle opportunité de prouver qu'il reste un compétiteur de haut niveau. La révolte de cette paire durant la phase cruciale de la CAN-2016 fera un grand bien au Sept algérien déjà heureux de compter sur un Bousmal qui, en deux matchs, a fait oublier le forfait de Benmenni. M. B. Programme des quarts de finale (aujourd'hui, en heure algérienne) Salle Principale (12h) : 2e B (Angola)- 3e A (Maroc) Salle Principale (14h) : 1er B (Tunisie)- 4e A (Cameroun). Salle Principale (16h) : 2e A (Algérie)- 3e B (RD Congo). Salle Principale (18h) : 1er A (Egypte)- 4e B (Congo). TOUR DES POULES (5e JOURNEE) : ALGERIE – NIGERIA 31-23 (MI-TEMPS 11-12) Les «réservistes» ont failli... C'était peut-être le match de trop pour la sélection algérienne de handball qui affrontait, hier, le Nigeria à l'occasion de la dernière journée du tour préliminaire de cette 22e CAN. Une rencontre sans grand intérêt et qui a fini par devenir sans attrait, tant les joueurs de Bouchekriou se sont montrés d'une incroyable insolence. Devant des Nigérians qui n'avaient que le physique à faire valoir, les «doublures» de l'EN algérienne ont fait valoir un jeu insipide, sans aucune structure schématique. Une production qui eut pour conséquence la perte d'une mi-temps, la première de la rencontre et la seconde depuis le début du tournoi (face à l'Egypte, les Verts s'étaient inclinés par 11-7). Un incroyable scénario qui a agacé le sélectionneur algérien et les joueurs titulaires mis dans l'inconfort du banc. Une mi-temps aux oubliettes, en définitive. Et pour cause ! Les «réservistes », à leur tête un Omar Chahbour qui semble ne pas être concerné par l'enjeu de cette épreuve continentale, la quatrième depuis qu'il est handballeur, ont mené petitement pendant 11 minutes (3- 2) avant de perdre pied et laisser l'initiative et l'avantage au tableau d'affichage aux joueurs de Patrick Anthony Atusu. Ces derniers obtenaient leur premier avantage à l'entrée de la 20' du match (6- 7 à la 19' et 30'') puis deux buts d'écart à l'amorce de la 21' (6-8). Un cauchemar que Saker et Djellabi tentaient d'évacuer en lançant des contres qui eurent raison de l'immense (au propre et au figuré) Sallau Saka Saidu (10-10 à la 28'). C'était compter sans la détermination des équipiers de Samuel Samora qui vont reprendre les deux buts d'avance (10-12 à la 29') avant de boucler les trente premières minutes par 11-12. Bouchekriou reprend ses cadres Etourdi par l'état d'esprit des réservistes dont le rendement a été, individuellement et collectivement, tout simplement médiocre, l'entraîneur des Verts a décidé d'incorporer ses bras-tireurs (Berkous, Daoud, Abdi et Rahim) et a réaligné le gardien Bousmal qui avait disputé, la veille face au Cameroun, l'intégralité du match. Le jeune Ghedbane, certainement perturbé par le forfait de son coéquipier du GSP, Benmenni, a rarement été à son avantage lors des 30 premières minutes. Ces changements vont rapidement porter leurs fruits. Au bout de huit minutes de jeu, l'Algérie comptait trois buts d'avance (18-15). Un écart graduellement amélioré malgré quelques courbes baissières (20-18 à la 43'), grâce à un jeu rapide et autrement plus efficace devant la zone de vérité (27-21 à la 51'). L'impact des bras-tireurs algériens n'était pas l'unique arme offensive de Bouchekriou. Les ailiers allaient, eux aussi, profiter de la bonne relance de leurs camarades arrières et du gardien Bousmal, auteur de plusieurs arrêts. Ceci alors que l'adversaire nigérian allait connaître une infernale baisse de régime matérialisée par une prestation en dilettante de son gros gardien SSS (Sallau Saka Saidu) qui, contrairement à Bousmal, a manqué d'inspiration face aux attaquants algériens. Finalement, en alignant son Sept de base, Bouchekriou offrira une quatrième victoire d'affilée avec un écart satisfaisant (8 buts), le second d'importance après celui réalisé contre le Gabon (+11, 35-24). M. B. FICHE TECHNIQUE Le Caire, Salle principale du complexe sportif du stade international du Caire, affluence très faible, arbitrage de la paire égyptienne El-Moamli Mostafa-Sami Abdelaziz. Avertissements : Saker et Berriah (Algérie), Aminu C (Nigeria). Exclusions pour 2 minutes : Daoud (Algérie), Moses et Sesugh (Nigeria). Algérie : Bousmal (GB), Ghedbane (GB), Chahbour O. (1), Berkous (4), Berriah (5), Zamoum, Boudjenah (5), Saker (1), Daoud (2), Abdi (1), Hamoud (2), Djellabi (4), Mokrani, Rahim (4), Kieffer (2), Boultif. Entraîneur : Salah Bouchekriou Nigeria : Sallau Saka (GB), Femi (GB), Temitope (2), Aminu A. (5), Suleiman, Moses, Sesugh, Samuel, Aliyu S. (2), Abdullahi, Aliyu T., Chris (9), Abdulmajee (3), Aminu C. (2). Entraîneur : Patrick Anthony Atusu.
DECLARATIONS EXPRESS... SALAH BOUCHEKRIOU (ENTRAÎNEUR - ALGERIE) : «Les remplaçants n'ont pas été à la hauteur» «Je pense que le match d'aujourd'hui avait un caractère particulier puisque nous sommes déjà assurés de passer en quarts de finale. J'ai essayé de faire participer les remplaçants, qui sont supposés gagner leurs places dans le sept de départ, mais leur rendement n'a pas été à la hauteur des espérances. Je pense que l'équipe du Nigeria a joué avec plus de motivation et a réussi à nous mener à la mi-temps par un but. En deuxième mi-temps, j'ai été obligé de remettre les titulaires qui ont réussi à reprendre l'avantage et assurer la victoire. Maintenant, le plus important est de bien se reposer avant le quart de finale face à la RD Congo qui nous a posé beaucoup de problèmes lors des précédentes éditions de la CAN.» PATRICK-ANTHONY ATUSU (ENTRAÎNEUR - NIGERIA) : «Nous avons une jeune équipe» «Nous nous attendions à un match beaucoup plus compliqué face aux champions d'Afrique en titre. Je pense que les joueurs algériens avaient déjà la tête en quarts de finale. Nous avons réussi une belle première mi-temps avant de voir l'Algérie revenir dans le match et passer devant au score. Concernant notre parcours, je pense que notre équipe a encore beaucoup à faire pour atteindre le haut niveau africain. Nous avons une jeune équipe qu'il faut bien encadrer en prévision des prochaines compétitions.»
HASSAN MOUSTAFA (PRESIDENT DE L'IHF) : «Le handball africain est en constante progression» Le président de la Fédération internationale de handball (IHF), Hassan Moustafa, a estimé que la petite balle africaine était en «constante progression», citant à titre d'exemple l'Angola qui peut rivaliser avec les ténors de la discipline en Afrique à savoir l'Algérie, la Tunisie et l'Egypte. «Je pense que le niveau des équipes africaines a énormément progressé lors des dernières années. L'IHF a déployé d'énormes moyens financiers et humains afin de développer le handball africain, je pense que ça commence à porter ses fruits quand on regarde évoluer certaines équipes lors de cette Coupe d'Afrique des nations (CAN-2016)», qui se déroule au Caire, a déclaré Hassan Moustafa lors d'un point de presse à l'issue du match Egypte-Gabon (31-16), disputé lundi soir. Le patron égyptien de l'IHF a estimé, par ailleurs, que son pays était en train de réussir à «la façon d'un Mondial», l'organisation de la 22e édition de la CAN qui se poursuit jusqu'au 30 janvier. «L'Egypte a réussi son pari d''accueillir la 22e édition de la CAN, l'organisation se rapproche de celle d'un Mondial, ça s'est vu à travers la grande cérémonie d'ouverture qui a ébahi tous les présents, et surtout la modernité de l'infrastructure où se déroule la compétition qui permet à tous les acteurs : équipes, arbitres, médias, bénévoles et bien sûr spectateurs d'être en harmonie», s'est-il félicité. Interrogé sur la faible affluence des spectateurs dans la salle omnisports du stade international du Caire qui peut accueillir plus de 20 000 personnes, le président de la Fédération égyptienne de handball, Khaled Hamouda a espéré que le public sera au rendez-vous à partir des quarts de finale pour soutenir l'équipe égyptienne dans sa quête du titre, synonyme de qualification aux Jeux olympiques 2016 de Rio de Janeiro. Il s'est réjoui, par ailleurs, de la coordination qui règne entres les organisateurs pour faciliter la tâche aux équipes et leur permettre d'évoluer dans les meilleures conditions possibles.