M. Habib Yousfi, 87 ans, quitte la présidence de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), tout en gardant la présidence d'honneur. Hier, lors des travaux de l'Assemblée générale ordinaire de la confédération patronale, tenue à Alger, les membres de cette organisation patronale, venus de 30 wilayas, ont élu à l'unanimité Mme Saïda Neghza en qualité de présidente de la CGEA. Younès Djama - Alger (Le Soir) - Lors d'une allocution lue à cette occasion, Habib Yousfi, qui quitte la CGEA qu'il a présidée pendant 25 ans, a fait un plaidoyer en faveur de l'organisation patronale tout en décochant des flèches à l'égard d'autres organisations patronales, sans les citer. Tout en assurant que la CGEA est la «doyenne» du patronat algérien, M. Yousfi souligne que de fait son organisation refusait «fondamentalement de se voir coiffée en matière de représentation par des structures dont la crédibilité fait défaut» malgré le soutien indirect qu'elles reçoivent de certains membres du gouvernement et qui ont fait de la promotion pour elles auprès du patronat européen. «Nous sommes fiers d'annoncer aujourd'hui que la CGEA est une organisation leader en Algérie, en fonction de sa représentativité et de sa crédibilité et nous n'avons pas à en rougir. Car, nous avons estimé que notre devoir en tant qu'entreprises algériennes est d'abord de servir l'indépendance chèrement acquise. Et il est important de comprendre aujourd'hui que les défis ne peuvent être relevés qu'à travers la mobilisation de tous et particulièrement des opérateurs économiques», a affirmé Yousfi. Ce dernier a également déclaré que la CGEA a concrétisé son assise en tant que structure patronale «crédible » et en installant sa représentation à travers une trentaine de wilayas du territoire national. «Cela prouve, selon lui, qu'il y a une réelle mobilisation des potentialités que nous avons dans notre pays. Notre assise organique est un état de fait reconnu par les autorités, et c'est à travers cette fusion que les autorités considèrent notre organisation en tant que leader et doyenne des organisations patronales». M. Yousfi a souligné qu'il était impératif d'aller vers une réorganisation «interne» de sa structure «afin de permettre à l'organisation d'être prête pour relever les défis de ce pays, en créant les richesses et les emplois malgré la situation qui nous est imposée par une conjoncture extérieur liée à la question des prix du pétrole». De son côté, la nouvelle présidente de la CGEA, Saïda Neghza, s'est dit «honorée» par cette consécration tout en s'engageant à défendre les entreprises affiliées à la confédération auprès des autorités. Elle s'est montrée conciliante avec les autres organisations patronales, notamment le Forum des chefs d'entreprises (FCE) qu'elle a pourtant sévèrement attaqué à plusieurs reprises. «Nous n'avons aucun problème avec le FCE. La preuve, nous avons invité certains de ses membres» à l'AGO de l'organisation patronale dont elle préside désormais aux destinées.