«Jamais un limogeage n'a suscité autant de soulagement. Le désormais ex-directeur général de l'EPH Ibn-Zohr, deuxième structure de santé publique de la wilaya, a brillé par un style de gestion très contesté qui a mis cet hôpital dans une situation très compliquée. Aujourd'hui on ne peut que s'en réjouir», nous déclare Rachid, le doyen des surveillants médicaux, rencontré le jour de l'annonce de cette mesure. C'est ainsi que les employés, du moins les plus consciencieux, ont accueilli la décision du ministre de la Santé de démettre le directeur général de l'EPH Ibn-Zohr, remplacé par Madame N. Segni. Selon le directeur de la santé de la wilaya, «cet hôpital avait besoin d'un nouveau souffle». Tout le sens donc de la mission qui attend Madame Segni, cadre du secteur de la santé de la wilaya et qui a occupé plusieurs postes de responsabilité. Parce que selon un cadre du staff de Ibn-Zohr, dans la gestion de cet EPH, le désormais ex-directeur a failli, créant beaucoup de frustrations dans un hôpital qui était, dans un passé pas si lointain, réputé pour sa stabilité. «Mais bien au-delà des querelles, de la gestion interne, c'est plutôt le retour des anciennes pratiques, le clanisme, le favoritisme... et la gestion anarchique et en solo qui ont coûté cher à ce responsable», nous révèle la même source. En effet, dans l'une de ses récentes déclarations, le DSP avertissait qu'il était inadmissible que cet hôpital qui se limite à seulement quelques services médicaux, n'a pas retrouvé sa stabilité. D'ailleurs, à l'annonce de cette mesure, le premier responsable local du secteur n'y est pas allé par quatre chemins pour l'expliquer. «Nous voulons donner un nouvel élan à cette structure de santé, pour développer d'autres activités, en particulier les urgences médicales et psychiatriques, un plan d'action qui stagne», a déclaré le DSP de Guelma. En termes plus clairs, l'ancien premier responsable a failli dans sa mission. On dénonce même des scandales «les dérives totalitaires de l'épouse de ce directeur d'hôpital, une praticienne spécialiste en oncologie dans la même structure», déclare son ancienne consœur qui était contrainte de quitter cet hôpital. Mais cette décision salutaire de la part du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ne s'est pas arrêtée au directeur de l'EPH Ibn-Zohr. Puisque, même le DG de l'hôpital Okbi, première structure de santé publique de la wilaya a été limogé. Il cède son poste à Amar Goudjil installé le même jour par le DSP. «Après une amélioration relative enregistrée à l'entame de l'année 2015, avec la mise en marche d'un programme d'action très spécial pour cet hôpital qui a fait couler beaucoup d'encre, ce sont les mêmes dysfonctionnements qui refont surface ces derniers mois : retour aux évacuations abusives vers les CHU des wilayas limitrophes, gardes spécialisées anarchiques, stagnation du programme du HAD, échec total de l'externalisation de la consultation spécialisée et de la garde de wilaya», nous révèle le DSP de Guelma, en précisant que «devant cette dégradation qui ne cesse de prendre de l'ampleur et en dépit de nos multiples rappels à l'ordre, des rapports détaillés ont été adressés à Monsieur le ministre». Nous apprenons par ailleurs que même Madame le wali de Guelma a appuyé ces démarches pour remédier à cette situation. «Je n'aime pas interférer dans la gestion des structures de santé, il y a un DSP, mais quand le Rubicon est franchi je dois faire mon travail. On a informé le ministère de cette situation qui pénalise en premier lieu les malades de la wilaya», a déclaré la première responsable de l'exécutif lors de la dernière session de l'APW.