Adepte de l'entrisme, l'ancien président du MSP, Aboudjerra Soltani, qui, à vrai dire, n'a jamais cessé de faire des misères à son successeur aux idées anti-participationnistes, Abderrazak Mokri, ne cache plus son intention de revenir au devant de la scène. Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Dans une déclaration à notre confrère arabophone Echorouk, l'ancien chef de file du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Aboudjerra Soltani, a annoncé une «initiative politique visant à faire revenir le parti aux centres de décisions». Soltani, s'il n'a pas esquissé les contours de cette initiative ou montré s'il a été approché par des centres de décision pour ramener le MSP dans le giron de l'alliance au pouvoir, a indiqué qu'il va soumettre ses suggestions au débat au sein des instances du parti. Et de souligner : «C'est une approche portant une vision futuriste pour le MSP, elle interpelle l'opinion publique et les militants du parti quant à la nécessité du retour du mouvement aux cercles de décision». Ejecté de la présidence du parti en 2012 – e courant anti-participationniste, qu'incarne l'actuel chef de file du mouvement Abderrazak Mokri, lui reprochait d'avoir discrédité le parti à cause de son engagement inconditionnel avec le pouvoir –, Aboudjerra Soltani n'a, à vrai dire, jamais cessé de mobiliser les militants contre la démarche de son successeur. La sortie fracassante du MSP de l'Alliance présidentielle a d'ailleurs provoqué la sécession de l'ancien ministre Amar Ghoul, alors député d'Alger et ministre des Travaux publics, lequel a créé son propre parti (TAJ) au lendemain des législatives de 2012 pour pouvoir continuer à siéger dans le gouvernement. Mais l'échec des initiatives des partis de l'opposition qui se sont multipliés dernièrement ainsi que les démarches entreprises dans les cadres de concertation mis en place pour formuler une alternative au pouvoir ont fini par lasser les militants du MSP et donner raison aux détracteurs de Mokri. L'entrisme reprend peu à peu l'initiative au sein du parti à l'approche des législatives de 2017 et ses leaders, Aboudjerra Soltani en tête, commencent à s'agiter afin d'aborder cette échéance politique dans des dispositions qui permettent au parti de revenir aux devants de la scène. C'est-à-dire, bénéficier des quotas attribués par le régime à travers sa machine de fraude électorale qui reconfigurent la carte politique en fonction des allégeances du moment. En tout cas, Soltani a commencé à communiquer au sujet de son initiative avant qu'elle ne soit soumise aux instances du parti. Et cela a d'ailleurs irrité Mokri lequel a confié à notre confrère Echorouk qu'il n'était pas au courant de la démarche de son rival. Mokri, s'il a lâché du lest lors de l'université d'été du MSP, déclarant qu'il n'est pas contre un retour au gouvernement, cache à peine ses inquiétudes par rapport à un éventuel mouvement de redressement qui se tramerait loin des instances du parti. «Nous ne sentons rien d'anormal à l'intérieur du mouvement qui est plus serein que jamais», a-t-il estimé sur les colonnes d'Echorouk. Ce qu'il faut néanmoins retenir est que Soltani n'aurait jamais agi de la sorte s'il n'était pas assuré de solides appuis. Que la démarche soit téléguidée par des forces externes au mouvement dans l'objectif de reconfigurer la carte politique ou qu'elle soit portée par des cadres du parti qui ont goûté aux privilèges du pouvoir et qui commencent à se lasser de la ligne oppositionnelle de Mokri, elle est susceptible de mettre le parti de feu Nahnah en ébullition et l'avenir de son actuel leader Mokri en jeu.