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UN SLOW AVEC LE DESTIN DE HIBA TAYDA
Quand on ne sait plus sur quel pied danser...
Publié dans Le Soir d'Algérie le 31 - 08 - 2016

Dans ce premier roman, Hiba Tayda donne à lire : un texte qui s'adresse avant tout au cœur et à l'affectivité des lecteurs. C'est une belle histoire d'amour qui vous réconcilie avec la littérature imaginative, celle qui fait rêver.
«Il était encore là, sous la pluie, à la regarder au travers de ce rideau d'eau qui lui cachait son expression. Hewwa était figée sur place, il y avait sans doute des gens aux alentours qui couraient s'abriter mais elle ne voyait que lui.
Il était resté pour elle malgré la pluie qui s'abattait sur lui, alors toute sa peur des orages disparut à cet instant-là»... N'est-ce pas là le genre d'écriture imaginative qui sait créer des situations, restituer des ambiances, donner vie à des personnages ? Hiba Tayda est, sans conteste, une romancière d'une grande sensibilité et possédant un «supplément d'âme», pour ainsi dire. Elle a une imagination qu'elle sait cultiver avec art, tant Un slow avec le destin atteste d'une réceptivité à tout ce qui est beau, bon et profondément humain. Elle sait surtout communiquer cette danse des sentiments aux lecteurs qui, à leur tour, trouvent (ou retrouvent) la joie au jeu de la vie. Au fil des pages, à mesure que se développe l'intrigue, l'imagination féconde de la narratrice fait renaître en eux l'émerveillement, la spontanéité, la curiosité, la surprise, la fraîcheur de perception. Simplement parce que Hiba Tayda écrit «avec le sérieux d'un enfant qui s'amuse», comme disait Jorge Luis Borges, et non pas parce qu'elle est éprise de petite fleur bleue.
Le personnage central ? «Personne ne pouvait rester indifférent en voyant hewwa : elle était belle et avait un charme irrésistible, mais au-delà de cette beauté, il y avait quelque chose qui se dégageait d'elle, un mélange de force et de tristesse qui intriguait tous ceux qui la rencontraient.»
Un personnage complexe, ambivalent, plutôt introverti, qui a du mal à s'imprégner des sentiments qui le gagnent et dont la sensualité est le plus souvent étouffée par une petite voix intérieure, très critique. Comment sortir de sa coquille, oser aller vers les autres, s'abandonner à la force inconnue qui est au fond de soi ? Hewwa a obtenu son diplôme universitaire, il lui reste à se frayer un chemin dans la vie... C'est là que la romancière s'arrange pour mettre son héroïne dans une situation presque intenable. Hewwa a vécu un amour d'adolescence qui lui a laissé un goût de cendre. Elle a été trahie.
La peur de souffrir de nouveau la bloque, l'empêche d'avoir le punch nécessaire pour connecter l'intime, le moi vital avec l'école de la vie.
Pourtant, un nouvel et bel amour est là, à portée de main. Nassim a tout du prince charmant, il est protecteur et aimant. Hewwa le connaît de longue date, mais... Ah! «la peur des orages», la peur de s'abandonner aux sentiments et à l'amour. «Elle se rappela ce que lui avait dit son père la veille de sa mort, alors qu'elle venait de se disputer avec Nassim pour une énième fois : ‘'Le jour viendra où il faudra te décider, si oui ou non, tu veux devenir une femme, et pour cela, il faudra que tu apprennes à assumer tes erreurs et à faire attention aux autres.'' Son père ne rajouta rien d'autre et quitta sa chambre sans un sourire.»  Peut-être lui faudra-t-il «s'exercer à devenir une femme»?
Et toujours cette question lancinante : «Comment faire pour abattre le mur qu'elle avait construit pour se protéger de ses sentiments pour Nassim ?»
Hewwa culpabilise, les orages intérieurs le disputent aux orages des passions. Elle s'est elle-même mise dans une situation intenable. Elle cherche comment se dépatouiller, sans savoir vraiment où elle va...
Cela ajoute de l'intérêt à l'histoire. La chute n'est pas connue à l'avance, et c'est seulement à la fin, après une série d'événements, que le conflit intérieur trouve sa résolution : Hewwa triomphe de son ambivalence des sentiments, elle connaît enfin les ressources et les réjouissances du regard. Elle est une femme libérée, dont la personnalité combative a trouvé, désormais, la meilleure manière de s'exprimer malgré les pesanteurs d'ordre social et certaines traditions inhibitrices.
Un slow avec le destin est un roman qu'on a du plaisir à lire, tant il aide à voir les choses comme on ne sait plus les voir aujourd'hui.
Hocine Tamou
Hiba Tayda, Un slow avec le destin, éditions Tafat 2015, 134 pages, 295 DA.


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