Tlemcen est sortie de sa l�thargie, l'espace d'un week-end, trois leaders politiques ont anim� des meetings dans diverses localit�s de la wilaya. Au centre culturel Rachid-Baba-Ahmed, le pr�sident de AHD 54 est revenu sur l'�lection pr�sidentielle en faisant d'embl�e cette d�claration : "Je n'ai rien contre la personne de M. Bouteflika, mais, en tant que pr�sident de la R�publique, il doit assumer ses responsabilit�s et je le rep�re encore, l'�lection pr�sidentielle a �t� fauss�e d'avance et ne refl�te pas le v�ritable visage politique d'une Alg�rie d�mocratique." L'ex-candidat � la pr�sidence fera de graves r�v�lations sur la gestion des deniers publics. Il n'existe aucun m�canisme de gestion des finances de l'Etat, dira-t-il. Selon M. Reba�ne, aucune wilaya n'a re�u le moindre dinar, faisant allusion aux milliards que le pr�sident de la R�publique a promis lors de sa campagne �lectorale. L'orateur enfonce le clou en d�clarant que les 50 milliards de dollars dont tout le monde parle, ne sont d�pos�s ni au Tr�sor ni � la Banque centrale, mais dans un compte BEA, comme s'il s'agissait d'un compte personnel ouvert dans cette institution bancaire. Sur un autre chapitre, le premier responsable de AHD 54 s'en prendra � Sidi Sa�d et au DG de l'ENTV. Le responsable du syndicat est qualifi� tout simplement d'un instrument du pouvoir et un privil�gi� du syst�me rentier, quant au DG de l'ENTV, il est s�v�rement critiqu�. M. Reba�ne le d�signe comme le premier responsable de la marginalisation des autres acteurs politiques qui n'�margent pas dans la feuille de route du pouvoir. A ce sujet, Fouzi Reba�ne dira : "Depuis 1962, c'est le m�me personnel politique qui se relaye au pouvoir avec les m�mes groupuscules de b�ni-oui-oui. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, ne sera pas �pargn� lors de ce meeting. Selon le leader de AHD 54, Ahmed Ouyahia est le chef d'un parti de fraudeurs, en expliquant comment le RND a ratiss� large avec la complicit� de l'administration pour s'accaparer des urnes. Au terme de son intervention, il qualifiera l'alliance pr�sidentielle de groupe d'int�r�ts qui n'a aucune relation avec la base populaire. A la fin du discours, beaucoup de citoyens sont intervenus en demandant � M. Reba�ne de cr�er un p�le d'opposition avec d'autres partis pour contrer les vis�es h�g�moniques de l'actuelle alliance qui soutient "une politique d'exclusion, d'appauvrissement et de r�pression". Le cas de M. Benchicou, directeur du Matin, a �t� cit� � titre d'exemple sur les libert�s. M. Reba�ne dira : "Je ne suis pas souvent d'accord avec les �crits du Matin, mais il n'est pas question d'accepter une telle hogra." Rappelons que Moussa Touati et M. Amara Benyoun�s �taient attendus dans la capitale des Zianides dans la m�me journ�e. D'un autre c�t�, M. Kamel Bounaga, pr�sident de la coordination du soutien au programme pr�sidentiel, a mobilis� ses troupes dans la da�ra de Sabra (ex- Turennes). Ce r�chauffement de la sc�ne politique est d�, selon certains observateurs, aux conditions sociales qui se sont d�grad�es depuis le d�but de l'hiver et surtout au verrouillage de la sc�ne politique et m�diatique. "Nous sommes revenus � une situation d'avant octobre 88", commente un citoyen pr�sent dans la salle. Le retour du FLN par la grande porte semble inqui�ter plus d'un.