«Un prix du pétrole à 50 dollars par baril est inacceptable et nous allons discuter de la question avec les Etats membres de l'Opep», a déclaré, samedi, le ministre algérien de l'Energie, Noureddine Boutarfa, lors de sa visite à Téhéran où il a rencontré son homologue iranien. Younès Djama - Alger (Le Soir) - «J'ai eu une rencontre avec M. Zanganeh et nous avons parlé de la prochaine réunion de l'Opep qui se tiendra à Alger», a-t-il dit lors d'une conférence de presse, a rapporté l'agence officielle iranienne Irna. Le principal sujet de la discussion a été le marché du pétrole et son évolution. M. Boutarfa a affirmé que les membres de l'Opep demandent un baril se situant entre 50 à 60 dollars et le prix de 50 dollars par baril est inacceptable, a jugé le ministre algérien. «Voilà pourquoi nous allons continuer nos discussions et nos efforts pour parvenir à un accord entre les membres de l'Opep. Cela va être à l'ordre du jour de la prochaine réunion (d'Alger)», a-t-il encore signifié. Sur les résultats potentiels de la prochaine réunion de l'Opep, le ministre algérien de l'Energie s'est déclaré optimiste en soulignant : «Nous nous attendons à des résultats positifs.» Pour rappel, les Etats membres, y compris l'Iran, vont assister à la réunion de l'Opep et la République islamique devrait jouer un rôle central. La réunion informelle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) va avoir lieu en marge du Forum international de l'énergie à Alger, prévu entre les 26 et 28 septembre. Les Saoudiens exercent en ce moment une forte pression sur l'Iran en vue de l'amener à réduire sa production et permettre ainsi au marché de retrouver un semblant d'équilibre. Mais Téhéran ne compte pas se laisser faire et maintient sa volonté d'augmenter sa production aux mêmes niveaux d'avant l'instauration des sanctions occidentales. Mais depuis quelque temps, l'Iran multiplie les signaux donnant à penser qu'il est désormais disposé à participer à une action concertée de soutien au marché mondial du pétrole. L'annonce de la tenue de cette réunion, informelle faut-il le rappeler, et ce, en marge d'un important forum sur l'énergie, a donné du tonus aux prix du pétrole qui sont restés aux alentours des 50 dollars pendant plusieurs jours, avant d'amorcer une tendance baissière, les investisseurs ayant vite été gagnés par l'incertitude. Les cours du pétrole ont baissé fortement, jeudi, en fin d'échanges européens, après l'augmentation des stocks américains de brut et des déclarations des grands producteurs sur l'incertitude de toute perspective sérieuse d'un gel de la production à la fin de ce mois, lors d'un forum informel à Alger. Un plan au sujet du gel de la production de pétrole Autre acteur important du marché pétrolier, la Russie, par la voix de son Président, Vladimir Poutine, a jugé qu'un accord entre les pays exportateurs de pétrole pour geler leur production et soutenir ainsi les prix serait «une bonne décision», appelant à un «compromis», à moins d'un mois de la réunion d'Alger. «Je vais répéter notre position: nous estimons que ce serait une bonne décision pour le secteur énergétique mondial», a déclaré M. Poutine dans un entretien à Bloomberg. «Il serait bon de trouver un compromis et je suis sûr que tout le monde le comprend. La question n'est pas tant économique que politique. J'espère que tous les acteurs de ce marché, qui ont intérêt à un maintien des prix à un niveau stable et juste, arriveront à une décision nécessaire», a estimé M. Poutine. Notons que le secrétaire général de l'Opep, le Nigérian Mohammed Sanusi Barkindo, devrait se rendre à Téhéran lundi pour examiner le plan de gel de la production de pétrole avec le ministre du Pétrole iranien, Bijan Zangeneh. Ce que le vice-ministre du Pétrole chargé des affaires internationales et commerciales, Amir Hossein Zamani-nia, a confirmé en disant que le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, récemment élu, visitera les Etats membres afin de présenter un plan au sujet du gel de la production de pétrole.