À l'occasion de sa visite en Russie, il n'a pas seulement été question de pétrole pour le ministre algérien de l'Energie, Noureddine Bouterfa. La coopération dans le domaine du nucléaire civil a été au cœur de ses discussions avec son homologue russe, Alexandre Novak. Younès Djama - Alger (Le Soir) - En effet, M. Bouterfa a réitéré «la disponibilité de la Russie à apporter son concours à l'Algérie en matière de formation dans le domaine du nucléaire». La coopération algéro-russe dans le domaine de l'utilisation du nucléaire civil a connu un tournant en 2014 avec l'annonce de la signature d'un accord de coopération dans le domaine de l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, entre le gouvernement algérien et la société nucléaire nationale russe Rosatom. Cette dernière s'engage à réaliser pour le compte de l'Algérie la première centrale nucléaire algérienne et la seconde en Afrique. «La Russie, qui salue et soutient la décision de l'Algérie de construire une centrale nucléaire civile à l'horizon 2025, affiche sa pleine disponibilité à partager son expérience avec l'Algérie et contribuer au développement de ce créneau», avait souligné le patron de la société russe. La coopération couvre les volets de la formation de ressources humaines dans les domaines scientifique et technique, la recherche fondamentale et appliquée, la recherche et développement dans le domaine de l'ingénierie nucléaire et des technologies ainsi que l'utilisation des réacteurs nucléaires à des fins de production de l'électricité et de dessalement de l'eau de mer. Elle concerne aussi la sûreté nucléaire et radiologique, la gestion et le traitement des déchets radioactifs et l'application des technologies nucléaires dans les domaines de l'agriculture, de la biologie, des ressources en eau et de la médecine incluant la production des radio-isotopes. Il y a lieu de signaler que l'Algérie figure parmi les pays africains susceptibles d'intégrer le club mondial des pays nucléaires, au cours des 14 prochaines années, soit à l'horizon 2030, a estimé en mai 2016, Anton Khlopkov, expert russe, directeur du Centre des études sur l'énergie et la sécurité-Ceness Russia à Moscou. À l'occasion d'une conférence qu'il a donnée en Afrique du Sud, dans le cadre d'un séminaire organisé par l'Institut sud-africain des études de sécurité (ISS) à Pretoria, sous le thème des perspectives de la coopération nucléaire russe avec l'Afrique, Khlopkov a indiqué que les prochaines 14 années verraient 11 nations africaines intégrer le club des pays nucléaires, parmi elles, l'Algérie. La volonté de l'Algérie de jouir de la technologie nucléaire à des fins civiles a été saluée par le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, qui a affirmé, en février 2016, lors d'un séjour à Alger, la disponibilité de l'agence à assister l'Algérie dans les domaines d'activités nucléaires à des fins pacifiques. Le gouvernement algérien et l'AIEA ont examiné l'aspect lié à la formation des formateurs. La Corée du Sud est l'autre prétendant qui manifeste son intention d'exporter sa technologie nucléaire en Algérie. En 2008, l'Algérie et l'Argentine avaient, déjà, signé un accord de coopération pour le développement et l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire. Durant cette même année, l'Algérie et la Chine ont signé deux accords de coopération dans le domaine de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire avec la Chine, après ceux signés avec la France et les Etats-Unis, confirmant ainsi que l'Algérie veut aussi diversifier ses partenaires.