Quatre jours ont suffi pour que Tiaret s'extirpe de sa torpeur et se transforme en un véritable pôle empreint d'allégresse et d'émotion. Le Salon du cheval 2016, puisque c'est de lui qu'il s'agit, était plus qu'une simple fête. Il s'est même permis de s'adjuger le titre d'événement rassembleur, voire conciliateur. Les invités venus des quatre coins du pays et même de l'étranger ont unanimement exprimé leur admiration, qualifiant cette manifestation de tout ce qui peut incarner en toute fidélité l'hospitalité, la générosité et la bonté des Tiaretis. Les faits saillants du Salon consistent entre autres, en cette mobilisation spontanée des citoyens qui se disputaient les invités. Les Zoubeidi dont la ferme est située sur la route de Sougueur, tout comme Meliani Bouteldja de la cité Bouhenni, «Ammi Larbi» et bien d'autres, évidemment, n'ont pas hésité à accueillir des dizaines d'invités. Aussi, faut-il souligner, l'une des particularités de cette 9e édition 2016 n'est autre que la réaction probante des sponsors, sachant qu'aucun sou n'a été déboursé sur le budget de wilaya. De leur côté, les organisateurs, sous l'égide du commissaire du Salon Baghdad Benhmed, se sont investis bec et ongles pour que la manifestation connaisse le succès attendu. Même si certains ont déploré quelques légères défaillances d'ordre organisationnel, ce qui est d'ailleurs évident lors des grands événements, cela n'a pas empêché les festivités de susciter engouement et admiration auprès de la grande foule. Déjà lors du défilé inaugural, les cavaliers du terroir associés à ceux des autres wilayas ont laissé planer une ambiance rare. Les coups de carabine dégageant l'odeur distincte du baroud, les hennissements et les pas rythmés des chevaux ne pouvaient pas rester sans applaudissements, le tout dans une atmosphère des grands jours. La troupe de la fanfare issue de la Protection civile méritait tous les éloges pour ses refrains retentissants et répétés tout le long des festivités. Les troupes folkloriques se sont mises de la partie pour enjoliver davantage le décor concocté pour la circonstance. Au palais des sports situé à quelques encablures de la scène d'honneur, les artisans ont fait parler leur savoir-faire. La splendeur des objets artisanaux exposés à l'occasion, dont ceux liés au cheval, a subjugué plus d'un parmi les nombreux visiteurs. Pas loin de là, le centre équestre Emir-Abdelkader où se déroulaient des compétitions en saut d'obstacles s'est avéré exigu au vu de l'affluence inhabituelle enregistrée dès les premiers jours du coup d'envoi. Les jeunes cavaliers qui se relayaient pour franchir les barrières ont eu droit à des ovations continues de la part des nombreuses familles déployées dans la tribune. Idem pour le concours d'endurance qui a vu une rivalité étalée à partir du haras chaouchaoua sur une double distance de 60 et 80 km. Au niveau du champ de tir situé à la sortie de la ville, l'ambiance est tout autre. Déjà de loin, l'on apercevait des tornades de poussières entrecoupées de déflagrations. C'est la Fantasia. Une vingtaine de bus étaient réquisitionnés pour assurer gracieusement des navettes. Opérant en groupes ou «Aalfa» comme préfèrent l'appeler les spécialistes, les cavaliers en tenues traditionnelles ont su emballer l'impressionnante foule venue s'agglutiner aux abords du circuit. télépones, caméras et appareils photos en main, les invités visiblement joyeux sont repartis avec plein de souvenirs. Les médias, notamment les chaînes télévisées en nombre jamais égalé auparavant dans ce genre d'événement, se bousculaient pour s'accaparer la meilleure prise. La ferme de «Feghouli Ahmed», éleveur très connu à Tiaret, tout comme son père Benaouda, a servi de cadre au concours «modèle et allure», une épreuve dédiée à honorer le meilleur cheval selon des critères établis par les spécialistes de l'Ondeec de Tiaret. Ainsi, sur les 500 chevaux entrés en lice, une trentaine a été décorée selon l'âge et la race avec une première place à «Djamal El Mesk» une monture arabe barbe appartenant à l'indétrônable El Hadj Benaouda Feghouli, détenteur du titre de champion d'Algérie en saut d'obstacles en 1968. Sur place, un cheval barbe âgé de trois ans, dénommé «El Fel» et pur produit de la ferme «El Mesk de Tiaret, a été offert à titre honorifique au président de la République par le biais du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Tahar Hadjar, présent ce jour-là à Tiaret. Les festivités ont été couronnées par une cérémonie de remise d'attestations en signe de reconnaissance et des cadeaux symboliques aux cavaliers, le tout agrémenté d'une waâda dans une kheïma traditionnelle à l'honneur de l'ensemble des invités.