Youcef Merahi [email protected] J'ai ouïe-dire que notre Premier ministre aurait déclaré que 2017 serait l'année de la dernière chance pour l'Algérie. Donc pour les Algériens. Mais la dernière chance de quoi ? Je me pose la question. Hier, beaucoup d'entre nous disaient que le mur de la dernière chance n'était pas loin, qu'il fallait remettre les pendules à l'heure du travail et que trop de social tue le social, il s'est trouvé ceux qui nous traitaient d'alarmistes. Qu'on sapait le moral du peuple. Qu'on était des grincheux. Qu'on se la ramenait trop. Qu'on était des pessimistes incurables. Puis la conjoncture économique mondiale a dicté sa loi implacable de la chute drastique du pétrole ; le constat est fait ; les effets se font voir sur le terrain de la réalité. Il fallait donc réagir, tenter de recoller les morceaux, revoir les dépenses, tenir un autre discours, dessiner une nouvelle politique économique et ne plus tenir compte, comme avant, de la manne pétrolière. Même si on a tenté de responsabiliser l'Algérien qui ne travaille pas, même si on propose une nouvelle pédagogie sociale en réveillant la valeur travail, il n'en demeure pas moins que l'affaire n'est pas si simple que cela, à telle enseigne que le gouvernement est aux abois. Par conséquent, toutes les sonnettes d'alarme ont retenti à la fois. Au point où j'ai ouïe-dire que le risque de ne pas pouvoir payer les retraites était patent. Mince, à ce point ! Au point où j'ai ouïe-dire que le recours à l'endettement était exclu, quelle que soit la situation de 2017. Heureusement que notre Président a exigé du gouvernement qu'il dise la vérité au peuple ; justement, ce gouvernement dit-il toute la vérité au peuple ? Sans nul doute, 2017 sera une année ardue pour tout le monde. Ardue pour le pouvoir ? Ou ardue pour le peuple ? Pour le peuple, assurément. Car geler, autant dire annuler, la construction de CHU n'est pas une mince affaire, alors que la Grande Mosquée n'arrête pas de pousser face à une Méditerranée impassible face à l'alarmisme ambiant. On arrivera certainement, un jour, à dire que l'on ne pourra plus payer le salaire des fonctionnaires. Pourquoi ne pas évoquer une telle éventualité ? De l'alarmisme, oui, je fais dans l'alarmisme. Etre en alerte, c'est être prêt à toute éventualité d'un danger qui peut surgir de n'importe où. Or, on s'est trop assoupi sur la rente pétrolière qu'on a oublié la quintessence d'une économie : travailler pour créer des richesses. Le matelas des réserves en devises était tellement confortable que nous avons sombré dans un sommeil comateux. Le réveil est dur, la solution aléatoire et l'environnement mondial indifférent, voire hostile. L'alarmisme a du bon quand il nous met face aux réalités les plus pénibles soient-elles. Maintenant, bonjour les dégâts ! J'ai ouïe-dire que nos responsables du foot cherchent des sparrings pour nos Verts. Oh la bonne trouvaille ! Ah, c'est pour la CAN 2017 ! La Coupe du monde ? C'est déjà réglé, cette histoire. Pourquoi en parler, encore ? Si ce n'est pas du «sapage» de moral des troupes, je ne m'y connais. Non, c'est de l'alarmisme. Tout cru. Reprenons : l'entraîneur français s'en va. Bon, et alors ? C'est le sort de tout entraîneur ! Un autre le remplace. Bon, et alors ? C'est la loi du foot ! C'est comme ça ! On a rien inventé. On a tenté un ticket pour le Mondial russe, on n'a pas réussi. Bon, et alors ? On va se rabattre sur la CAN-2017. Et pour mettre toutes les chances (de la chance ? Ce mot est-il approprié ?) de notre côté, nous cherchons des équipes à affronter pour nous donner le change. Comme c'est une Coupe d'Afrique, il nous faudra donc des équipes africaines. A-t-on le temps pour cela ? Je pose la question. Personnellement, je ne le sais pas. Néanmoins, je vais proposer un plan de bataille. Nous avons une sélection nationale, soit. Les joueurs viennent tous du foot européen, à quelque joueur près. Au fait, M'bolhi joue dans quel club ? Aussi, je propose qu'on fasse une sélection des joueurs du championnat national, qu'on les fasse affronter nos Verts (les Mahrez et consorts) et que le meilleur gagne. De ce fait, l'équipe victorieuse jouera la Coupe d'Afrique. C'est nul comme idée ! Ah, bon ? Et si on changeait encore une fois d'entraîneur. Mettons le Belge en congé payé et testons un entraîneur national. N'importe qui ferait l'affaire, je promets. Ah, bon ? C'est nullissime comme proposition. Que faire alors ? Comment ? Je fais dans l'alarmisme footballistique ? Une question à un douro : depuis quand l'Algérie n'a pas eu la Coupe d'Afrique ? C'est vrai, on a battu l'Allemagne à Gijón, puis le Chili. N'empêche que les Autrichiens ont triché pour nous mettre les bâtons dans les godillots. Attendez, pourquoi ne pas rappeler Khalef et Mekhloufi comme entraîneurs de l'équipe nationale ? Nul comme idée ! Et notre équipe nationale, elle est comment ? Nulle ? A vous de me le dire, vous les responsables du foot algérien. J'ai ouïe-dire que cette fin de semaine, la pluie aura son mot à dire. Pourvu que cette prévision se confirme. La terre a soif et les barrages sont à moitié vides. Je promets que ce n'est pas de l'alarmisme. J'ai suivi météo Algérie avec beaucoup d'attention. Alors que la pluie batte la mesure de l'eau !