Tout porte à croire en la finalisation de l'Accord d'Alger aujourd'hui à Vienne où les ministres de l'Opep devront se réunir pour redistribuer les quotas de production en vue de limiter l'offre du cartel de pétrole entre 32,5 et 33 millions de barils/jour comme convenu fin septembre à Alger. Même si le marché n'est pas à l'abri d'une surprise que provoquerait l'attitude russe qui n'est d'ailleurs pas membre de l'Opep. Les ministres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se réunissent aujourd'hui à Vienne pour finaliser l'Accord d'Alger qui prévoit la limitation de l'offre du cartel sur le marché entre 32,5 et 33 millions de barils/jour. Il s'agit de mettre au point les paramètres techniques de cet accord conclu à la surprise générale au bout d'une réunion marathon tenue à Alger le 29 septembre dernier : quotas et calendrier de réduction de l'offre Opep. Le marché du pétrole, qui a repris le moral à l'annonce de cet accord, lequel a porté les prix au-dessus de la barre des 50 dollars, a néanmoins connu des perturbations lors des deux dernières semaines à cause de déclarations divergentes des responsables des pays producteurs. Le premier producteur de l'Opep, l'Arabie Saoudite, a même menacé de se retirer de l'accord si la Russie, premier producteur mondial de pétrole, n'adhère pas à la démarche du cartel. En effet, en dépit de la déclaration du Président Vladimir Poutine, qui a réitéré le soutien de la Russie aux mesures prises par la Russie et qui s'est joint ainsi à son homologue iranien qui s'est exprimé en faveur de la limitation de la production de l'or noir. Mais, le ministre russe de l'Energie Alexander Novak va sécher la réunion de Vienne à laquelle il est cordialement convié. Et pour cause : la Russie veut limiter sa production à ses niveaux actuels alors que l'Arabie Saoudite attendait qu'elle s'implique un peu plus dans la démarche de l'Opep en réduisant son offre. Les Saoudiens pensent que la tendance des prix ne peut être inversée si la Russie ne réduit pas sa production. Pire, elle annulerait les efforts de l'Opep qui, au vu de la situation de la plupart des pays composant le cartel, se réduiront à un effort plutôt saoudien. La tentative du ministre algérien de l'Energie, Noureddine Bouterfa, de faire changer d'avis à son homologue russe pour assister à la réunion d'aujourd'hui est vaine. Il a regagné Vienne bredouille, se refusant à tout commentaire en sortant de sa réunion avec Novak. En tout cas, un accord aujourd'hui à Vienne est fort possible, dans les termes convenus à Alger en septembre dernier. Les membres de l'Opep sont d'accord et la proposition algérienne définissant les modalités de sa mise en œuvre et qui sera débattue lors de cette réunion, a trouvé un écho favorable chez l'ensemble des pays de l'organisation. Le marché restera donc fixé sur ce conclave qui semble être celui de la dernière chance. Si les paramètres techniques n'ont pas été révélés jusque-là, c'est l'optimisme qui règne parmi les responsables qui auront à sceller aujourd'hui un accord final qui donnera du sens à la décision d'Alger. A défaut, le marché va déprimer davantage et accentuerait les peines des membres qui tirent leur croissance de l'exportation du pétrole. Il convient, enfin, de noter que les prix du pétrole ont connu des fluctuations négatives ces dernières semaines à cause du scepticisme des investisseurs nourri par les déclarations remettant en cause les intentions de certains membres de l'Opep et des analyses pessimistes quant à l'issue de la réunion de Vienne justement. Hier, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a perdu 83 cents par rapport à la clôture de lundi pour s'établir à 47,41 dollars sur l'Intercontinental Exchange de Londres. Dans les échanges de New York, le baril de Light Sweet Crude (WTI) pour la même échéance a cédé 81 cents à 46,27 dollars.