C'est dans l'immense salle de conférences de la wilaya de Tipasa que s'est déroulée récemment une journée d'étude, sous l'auspice de la Chambre de commerce et d'industrie de Tipasa (CCI). Placée sous l'égide de M. le ministre du Commerce et de M. le wali de Tipasa, cette journée avait pour objectif de sensibiliser les entrepreneurs, et les investisseurs sur la nécessité de réorganiser l'économie nationale hors hydrocarbures et d'associer à cette opération la petite et moyenne entreprise dans leur contribution au secteur économique dans le cadre de la substitution économique à l'économie pétrolière. Les animateurs de cette journée d'étude étaient un panel d'économistes de renom, à l'instar des anciens ministres algériens, en l'occurrence, M. Benkhalfa Abderrahmane, l'ancien ministre des Finances, M. Bachir Mostefaï, ancien ministre, M. Lalmas Smaïl, expert économiste et le Dr Farès Mesdour, universitaire et expert économique. Il convient de préciser, en outre, qu'étaient présents à cette importante manifestation, M. Moussa Ghellaï, le wali de Tipasa, ainsi que le président de la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie, M. Laid Benamor, P-dg du groupe Benamor, président de la Chambre de commerce et d'industrie d'Algérie et vice-président du forum des chefs d'entreprises ; le président de l'APW de Tipasa ainsi que M. Serandi, le président du CCI de Tipasa. Au-delà des interventions d'accueil , d'orientation et protocolaires du wali de Tipasa et du P-dg du groupe Benamor, il faut retenir aussi, les conférences tonitruantes animées par le Dr Fares Mesdour, un éminent expert économique , qui a attaqué de front le mal hypothéquant les potentialités que recèle notre pays, en disant en substance : «Il y a une petite commune en Algérie qui dispose de l'une des meilleures eaux potables du monde, et qui produit du coton supérieur en qualité au coton égyptien. Cette petite ville s'appelle El Menaia, dans les Hauts-Plateaux mitoyens avec le Sud algérien, et que peu de compatriotes semblent connaître», a harangué l'orateur. Le Dr Mesdour ajoutera à ce titre «à Boufarik, il y a des vaches qui ont un rendement en lait impressionnant ; quant à l'huile d'olive, il a été prouvé que l'huile d'olive algérienne est supérieure de 200 points par rapport à l'huile espagnole. Le prix de notre huile est de 40 dollars le litre et il a été prouvé qu'elle recèle des propriétés médicinales, notamment contre le cancer du foie», dira l'orateur. L'expert M. Lalmas Smaïl, interviendra à son tour, en fustigeant la bureaucratie, à l'origine des blocages. «Il convient de développer des systèmes adéquats», dira l'orateur en ajoutant «on n'a pas pensé à développer une concertation sérieuse avec les opérateurs concernés. Mais avec les secteurs de l'informel, a-t-on pris aussi attache avec ce potentiel économique ?», s'insurge M. Lalmas. Pour M. Bachir Mostefaï, ancien ministre, et expert économique, il mettra surtout l'accent sur les potentialités halieutiques et maritimes, en présentant le potentiel que recèle notre domaine maritime, où, dira-t-il, «notre pays qui a 1 200 km de côtes, dispose de 9,5 millions d'hectares qui constituent une superficie de pêche légale et 100 000 hectares, une superficie dédiée à la reproduction, où notre pays dispose de 600 espèces marines». M. Bachir Mostefaï citera des chiffres fabuleux «il y a 220 000 tonnes/an de stocks disponibles prêts à l'exploitation et 816 000 tonnes/an non exploitées, soit 4 kg de poissons/an/personne en moyenne pour chaque Algérien pour une norme moyenne internationale de 15,7 kg/an/personne». Dans cet ensemble d'interventions, ce fut l'ex-ministre M. Benkhalfa, qui estime pour sa part que le problème du développement économique est ailleurs ! En affirmant «l'économie algérienne se situe à un carrefour complexe mais prometteur», en s'interrogeant «quelle destinée pour la politique publique de soutien à l'activité économique ? De quelle nouvelle opportunité pour l'économie du business local et territorial, dispose-t-on ?» A la lumière de ces interpellations, M. Benkhalfa propose des approches révolutionnaires, notamment en disant : «Il faut contrôler la dépense publique et partant, les effets multiples sur les volumes d'affaires», l'orateur est ferme à ce propos, quand il dira «il faut le maintien des incitations, fiscales et financières pour l'investissement et le soutien à la PME».