Bien avant l'installation de la nouvelle Assemblée populaire nationale issue des élections législatives du 4 mai dernier, une sorte de guerre des tranchées est lancée au sein des partis pour les nombreux postes de responsabilité, sources de nombreux avantages dont l'accès à l'information et ceux purement pécuniaires. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Des postes de responsabilité au nombre de 45, entre vice-présidents de l'Assemblée (9), présidents de commissions (12), vice-présidents de commissions (12) et rapporteurs de commissions (12), en sus du poste de chef de groupe parlementaire propre à chaque parti et groupement de députés indépendants ayant obtenu un minimum de 10 sièges comme le stipule le règlement intérieur de l'APN. Un règlement intérieur qui pourrait faire l'objet d'amendements dans l'optique de le mettre en droite ligne de l'esprit de la nouvelle Constitution ayant concédé à l'opposition parlementaire davantage de marges de manœuvre. D'où, d'ailleurs, le léger retard accusé dans l'installation de ces structures, nombre de partis, qu'ils soient de l'opposition à l'image du MSP et de l'alliance islamiste Nahda-Adala-Binaa, ou de l'allégeance comme TAJ et MPA ont émis l'ardent désir d'y siéger, indépendamment de l'arithmétique de l'actuel règlement intérieur de l'Assemblée qui ne permettrait pas à ce beau monde ces privilèges. Seuls le RCD, le PT et le FFS ont d'ores et déjà annoncé la couleur, affirmant ne pas participer à cette course aux postes de responsabilité au sein de la Chambre basse du Parlement. Contacté, hier mercredi, le nouveau président de l'APN a avoué la chose, à demi-mot, il est vrai. «Nous attendons de voir de près les dispositions du règlement intérieur et les désirs des uns et des autres pour trancher», affirme Saïd Bouhadja, suggérant une nette disponibilité à des amendements dudit règlement intérieur à même d'impliquer un peu plus l'opposition dans le travail parlementaire. Cela dit, au sein des partis partants pour figurer dans ces structures, c'est une guerre de tranchées qui est déclarée avant même l'installation de la nouvelle Assemblée. Notamment au sein du duo FLN-RND où les candidats à ces postes de responsabilité se bousculent. A tel point, d'ailleurs, qu'au FLN, Djamal Ould-Abbès n'a pas tenu son engagement de nommer le chef du groupe parlementaire, comme il l'avait promis lors de la première réunion des nouveaux parlementaires du front qu'il avait présidée. Un retard né des convoitises que suscite ce poste, comme d'ailleurs c'est le cas pour les autres postes, notamment ceux de vice-présidents de l'APN, de présidents et rapporteurs des commissions, certains que l'ex-parti unique s'arrogerait le gros lot. A ce propos, des sources sûres ont révélé hier que le choix du patron du FLN vient de se porter sur M. Saïd Lakhdari, mouhafedh de Tizi-Ouzou, qui succédera ainsi à Mohamed Djemaï, qui a présidé le groupe du parti durant la dernière législative. Ce qui n'est pas le cas du RND où Ahmed Ouyahia a déjà tranché la question du poste de président du groupe parlementaire du parti revenu au député Bellabbès Bellabès alors que les noms de Seddik Chihab, Mohamed Guidji sont avancés pour les postes de vice-présidents de l'APN. Ce qui est également le cas chez le MSP, TAJ et le Front el Moustaqbel dont les groupes parlementaires seront dirigés respectivement par Smaïl Mimoun, Mustapha Nouassi et Hadj Belghouti.