Dans le rapport transmis au pr�sident de la R�publique, Me Farouk Ksentini est arriv� � la conclusion que les d�passements commis par les agents de l'Etat �taient �des actes isol�s�. Les institutions ont �t� ainsi �pargn�es au moment o� les magistrats sont �pingl�s. Le pr�sident de la CNPPDH a estim� que les juges avaient la latitude de refuser de juger tout dossier concernant une personne d�tenue arbitrairement par les forces de l'ordre. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Lors de son passage au forum du quotidien El Youm, Me Ksentini a en effet consid�r� que �c'est la passivit� de certains magistrats qui a encourag� les d�passements�. Des violations du dispositif relatif � l'�tat d'urgence favoris�es par l'absence de l'Etat. �Plut�t que de garder les suspects pendant une p�riode de douze jours, certains agents les gardaient six mois, voire plus.� R�sultat : pas moins de 6000 dossiers de personnes port�es disparues. Un dossier dont a h�rit� le m�canisme ad hoc qui a �t� charg� de trouver les solutions ad�quates. Apr�s audition des 6000 familles, Me Ksentini affirme que 77% d'entre elles sont pr�tes � accepter l'indemnisation propos�e par l'Etat. C'est la seule alternative que Ma�tre Ksentini propose aux familles. Qu'en est-il de la v�rit� ? A cette question, le pr�sident de la CNPPDH avoue que le recours � la justice ne peut mener � l'�clatement de la v�rit� par manque de preuves tangibles, accablant les auteurs des enl�vements. Aux familles des victimes qui r�clament l'instauration de commission v�rit� et justice, lieu de repentance des personnes impliqu�es, Ksentini r�pondra qu'il est impossible que ce genre de commission puisse se substituer � la justice. �Nous ne pouvons copier ni le mod�le marocain, ni celui de l'Afrique du Sud.� Plus explicite, il dira que �les familles des disparus constitu�es en associations veulent nous mener vers des proc�s impossibles ; au risque de provoquer une autre fracture sociale�. En remettant son rapport au pr�sident de la R�publique, Me Ksentini a tenu � assurer qu'il avait travaill� en toute ind�pendance, loin de toute pression. Avec la remise de ce rapport, le pr�sident de la R�publique tient � clore d�finitivement le dossier des disparus. Les familles devront se contenter de l'aide de l'Etat et faire leur deuil de la v�rit� qui ne sera visiblement jamais dite… N. I. L'�tat d'urgence est justifi� A une question relative au maintien de l'�tat d'urgence, Me Ksentini a r�pondu que la situation s�curitaire qui pr�vaut ne plaidait pas pour sa lev�e. Tout en reconnaissant que l'�tat d'urgence pouvait ouvrir droit � des abus, son maintien est in�luctable. Il en veut pour preuve le dernier massacre perp�tr� � Larba� et qui a co�t� la vie � quatorze personnes. �Ce n'est pas de gaiet� de cœur qu'un d�fenseur des droits de l'homme plaide pour l'�tat d'urgence, mais c'est n�cessaire� dira-t-il avant d'ajouter que si le ministre de l'Int�rieur qui d�tient des donn�es fiables sur le terrorisme estimait qu'il fallait qu'il soit maintenu, c'est qu'il doit certainement avoir raison. N. I. 3 300 personnes enterr�es sous X Au moins 3 300 personnes sont enterr�es sous X. Il s'agit essentiellement de personnes assassin�es par des terroristes. Le pr�sident de la CNPPDH a estim� qu'il n'�tait pas contre le recours au test ADN. Une pratique co�teuse et non ma�tris�e et qui n�cessitera un certain temps avant d'�tre appliqu�e. Au sujet du nombre de charniers, Me Farouk Ksentini dira qu'il est impossible de le d�terminer. Certains repentis avaient commenc� � faire des r�v�lations � ce sujet avant de se r�tracter.