La confrérie de Sidi-Blel a, durant trois nuits consécutives, vibré au rythme du gnaoui, un riche héritage aux dimensions aussi bien spirituelles que thérapeutiques, voire une pratique culturelle et religieuse des aïeux de la descendance de Sidna-Bilal (l'un des premiers compagnons du prophète). Une particularité de la région qui tient ses racines depuis la communauté de l'Afrique noire et qui s'illustre par le sacrifice d'un veau et par une cérémonie d'envergure accentuée d'un folklore assez riche au son du goumbri et du karkabou, aux chants tantôt religieux et mélancoliques, tantôt de paix, de détresse ou de souffrance, et partant, de danses aux fortes capacités expressives. Coincidant avec la fête d'El-Mawlid-Ennabaoui, les nuits du gnaoui ou du diwane ont été organisées au temple spirituel de Sidi-Blel sis à Haï Moulay-Hachemi à Aïn-Séfra. Plusieurs troupes venues de divers horizons des wilayas du pays ont, comme le veut la tradition ancestrale, après une virée en fanfare dans la ville, sacrifié le veau, à la mémoire de leurs aïeux et du saint patron de la confrérie. Dans un spectacle grandiose, les troupes ont entonné en chœur des chants, des danses de transe et de jedba avec des habits traditionnels de différentes couleurs, provoquant une exaltation hors du commun, aux coups de couteau sur le corps, ou aux coups de cravache sur le dos, choses qui généralement conduisent le sujet à une perte de conscience chez les adeptes qui finissent par s'effondrer à même le sol. Le gnaoui s'est répandu partout, il connaît un immense regain de popularité très appréciable en prenant forme avec de nouvelles instrumentations et de nouvelles paroles en s'ouvrant vers le monde entier à travers l'organisation çà et là des festivals des gnaouas.