Les quelque 600 travailleurs de la Socothyd des Issers, dans la wilaya de Boumerd�s observent un arr�t de travail pour d�noncer la suspension, qu'ils estiment abusive, d'un syndicaliste UGTA faisant partie du conseil syndical de l'entreprise. Cette mesure conservatoire, la seconde en quelques semaines, a �t� prise par l'union locale de l'UGTA de Bordj-M�naiel, la tutelle des repr�sentants des travailleurs contre M. Mekkiri Ahc�ne charg� de l'organique du conseil syndical de la Socothyd. Ce dernier, entour� par ses confr�res syndicalistes, affirme que depuis son �lection au d�but de cette ann�e, il est victime de vis�es malintentionn�es de la part des responsables de l'UL "ils n'ont pas dig�r� le fait que je sois �lu et figure parmi les premiers de la liste". Il y a une quinzaine de jours, ce dernier a en effet fait l'objet d'une suspension, mais apr�s une protestation des travailleurs qui ont observ� un arr�t de travail d'une journ�e, le syndicaliste a �t� imm�diatement r�habilit�. Or, selon ce qui nous a �t� dit par plusieurs sources, le secr�taire de l'union locale, M. Bouchada avait jur� de le suspendre une seconde fois. Entre-temps le conseil syndical n'est pas rest� les bras crois�s et dans une lettre en date du 7 juin, adress�e � l'union de wilaya (UW de l'UGTA) de Boumerd�s, il a demand� I'ouverture d'une enqu�te sur cette d�cision, selon eux, ill�gale. Malheureusement, la seconde suspension est vite arriv�e pour mettre en col�re le collectif des travailleurs qui a abandonn� les ateliers "leur mandat a expir�, il y a deux ann�es, comment peuvent-ils sanctionner un syndicaliste qui venait d'�tre �lu d�mocratiquement", nous dit un gr�viste. Effectivement les travailleurs sont unanimement derri�re leur repr�sentant. Bien que jugeant lui aussi la sortie de l'UL abusive et la mesure contre le syndicaliste excessive, n�anmoins M. Achaibou le P-DG de la Socothyd essaye d'�pargner son entreprise de ce conflit syndico-syndical et appelle � la sagesse des uns et des autres. Il s'est d�plac� ce samedi dans le bureau du conseil syndical pour dire aux repr�sentants des travailleurs "la gr�ve n'est pas une solution". Et pour cause, chaque journ�e de gr�ve co�te, aux dires d'un syndicaliste, plus de 6 millions de dinars � la tr�sorerie de l'entreprise. Nous nous sommes d�plac�s au si�ge de l'UL de Bordj-M�naiel pour conna�tre la version des responsables de cette structure sur cette affaire. M. Bouchada qui �tait entour� de deux autres responsables se r�f�re aux articles 140 et 142 des statuts du r�glement int�rieur de I'UGTA, lui conf�rant le pouvoir de suspendre un syndicaliste "il est insolent et indisciplin�. En outre il a mis en doute notre int�grit�. Nous sommes r�gis par des textes r�glementaires que chacun est tenu de respecter", s'est-il content� de nous dire. A l'heure o� nous mettons sous presse, les travailleurs sont toujours en gr�ve et l'UL avait envoy� un fax mettant en demeure le P-DG de g�rer cette gr�ve et par cons�quent il se d�gage de toute responsabilit�. "La position des travailleurs qui soutiennent leur repr�sentant est tout � leur honneur. Mais la vigilance est de rigueur dans la situation de notre entreprise tr�s convoit�e et qui s'appr�te � affronter une �tape cruciale pour son devenir et par cons�quent celui des travailleurs. Perdre 6 millions de dinars par jour est lourd en fin de compte dans le bilan", nous dit un cadre de cette soci�t� qui occupe une position strat�gique puisqu'elle approvisionne les h�pitaux du pays en produits param�dicaux.