Les secrets de l�affaire du hold-up de l�agence bancaire relevant de la Banque alg�rienne de d�veloppement rural (BADR) de Birkhadem illustre parfaitement les propos tenus samedi dernier par le directeur g�n�ral de la S�ret� nationale lors de sa conf�rence de presse. Pour rappel, M. Ali Tounsi avait d�clar� aux journalistes, venus nombreux couvrir l��v�nement, que des �repentis se sont reconvertis dans le banditisme et que ses services ont men� des enqu�tes sur des fortunes acquises gr�ce � l�argent du terrorisme�. Hier, une conf�rence de presse, anim�e par le commissaire principal Mourad Korichi, chef de la division centre de la police judiciaire de la S�ret� de wilaya d�Alger, a permis aux journalistes de conna�tre avec exactitude les dessous qui ont marqu� cette affaire. Le cambriolage a dur� quinze minutes Selon le conf�rencier, une chose est certaine : �Les auteurs de ce hold-up sont connus des services de la S�ret� nationale pour leurs ant�c�dents et implications judiciaires li�s au terrorisme et � la subversion.� Au total, ils sont au nombre de six dont quatre �taient des �largis et deux des repentis, alors que ceux qui ont accompli le forfait �taient au nombre de cinq. Les faits remontent au samedi 11 juin dernier, � 15h44, au moment o� l�agence bancaire s�appr�tait � fermer ses portes. La structure bancaire est situ�e au 24, chemin Ibn-Sina � la sortie sud de Birkhadem, soit � quelques encablures de l�autoroute menant de et vers Blida. Pour accomplir leur forfait, les cambrioleurs ont us� d�une arme � feu, d�armes blanches et de trois v�hicules. Cagoul�s et portant des gants, les cinq bandits ont accompli leur forfait en un temps record. En quinze minutes, ils r�ussirent � d�rober 1 milliard 650 millions de centimes, 116 655 livres sterling et 32 162 dollars. Des cachets humides et des griffes des diff�rents services de l�agence ont �t� �galement emport�s par les cambrioleurs. En somme, le hold-up a �t� orchestr� d��une main de professionnel�, ce qui d�note, explique le conf�rencier, que �les cambrioleurs avaient minutieusement pr�par� leur forfait�. L�enqu�te enclench�e et les investigations men�es ont permis aux �l�ments de la police judiciaire de conclure que les auteurs de ce cambriolage font partie d�un r�seau digne d�une organisation criminelle. La preuve, ajoute le commissaire principal Korichi, �les auteurs du hold-up ont emport� avec eux les cassettes vid�o vid�es de la t�l�surveillance, et ce, apr�s avoir cisaill� les lignes t�l�phoniques pour �liminer tout contact avec l�ext�rieur, sans compter le fait qu�ils ont accompli leur acte apr�s avoir ligot� les personnes � personnel de la banque et clients � se trouvant � ce moment pr�cis � l�int�rieur de l�agence. Une fois arr�t�s, les mis en cause ont reconnu leur forfait, tout en avouant aux enqu�teurs de la police judiciaire de la division centre, �la strat�gie mise en place pour r�ussir leur coup�. Selon notre source, tout est parti des propos tenus par un employ� de ladite agence lors d�une discussion de quartier. �Ce dernier et lors d�une discussion avec des amis de quartier et par inadvertance a mis au grand jour le manque d�int�r�t qu�accorde la banque dans la gestion s�curitaire de son site�, explique le conf�rencier. L�information, vite saisie par les personnes �int�ress�es�, est mise en pratique. D�faillance du syst�me de s�curit� au niveau de la banque En effet, deux des membres du gang se d�placent sur les lieux pour v�rifier la t�nacit� des propos tenus par leur ami de quartier. Au niveau de l�agence, �ils se pr�sentent comme de jeunes personnes d�sireuses avoir le maximum d�informations afin de constituer un dossier entrant dans le cadre de l�emploi de jeunes�. En d�finitive, ce d�placement sur les lieux du hold-up n�avait d�autres objectifs que de s�enqu�rir de l�authenticit� des informations �divulgu�es� par l�employ� de la banque. Lors de leurs investigations, les enqu�teurs de la police, ajoute la m�me source, ont relev� dans leur rapport �plusieurs anomalies li�es � la s�curit� de l�agence�. A ce sujet, on cite notamment �le non-respect des causes du contrat liant la banque BADR � la soci�t� priv�e charg�e du gardiennage, l�absence de vigilance, l�abandon de poste de l�un des deux agents charg�s de la t�l�surveillance, ce qui explique justement le non-d�clenchement de la sonnette d�alarme, etc.�. Plac�es sous mandat de d�p�t, quatre des sept personnes originaires de Meftah et dont certaines sont connues sous les sobriquets de Abou El Bar�a ou Abou Nouf ont �t� condamn�es par la justice � cinq ann�es de prison pour �activit� subversive� ; les trois autres sont originaires de Hussein Dey et de Khemis El khechna. Par ailleurs, il y a lieu de noter que les perquisitions faites par la police judiciaire tant � Hussein Dey qu�� Meftah leur a permis de r�cup�rer seulement 70 millions de centimes. Le reste du butin se trouve entre les mains du nomm� C. M., actuellement en fuite et activement recherch� par les services de police. A en croire les aveux des mis en cause et rapport�s par le conf�rencier, �les cambrioleurs ont d�cid� de remettre 20% de leur butin aux familles des terroristes abattus et aux familles de ceux actuellement en d�tention au niveau des prisons�. �Une mani�re, explique-t-on, de justifier leur acte.� Abder Bettache