Dans un entretien qu�il a bien voulu nous accorder, le 2e vice-pr�sident de l�APC de Ma�tkas demeure convaincu que la participation de son parti aux �lections du 10 octobre 2002 ne s�est jamais d�cid�e sous la pression, et de ce fait n�a nullement l�occasion de quitter les APC. Le Soir d�Alg�rie : Le conseil des ministres pr�sid� par Bouteflika vient d�approuver les d�crets pr�sidentiels sur la dissolution des APC et des APW en Kabylie. Peut-on conna�tre votre position et votre commentaire sur cette d�cision ? M. Foudi : Etant des militants disciplin�s et convaincus, et conform�ment � la d�cision de notre parti, nous demeurons sur place et nous refusons de partir. Notre participation aux �lections du 10 octobre 2002 �tait une d�cision politique prise par les instances du parti en toute souverainet�, sans aucune pression ext�rieure et notre d�part ne saurait �tre dict� ni par le pouvoir ni par ses suppl�tifs. Nous avons refus� la singularisation de la Kabylie en participant et maintenant nous refusons de partir pour, entre autres, le m�me motif car nous croyons, et � juste titre, que le marasme et la contestation sont visibles sur tout le territoire national. Par cette d�cision, le pouvoir veut faire payer au FFS le prix de ses positions courageuses, la mise � nu du plan machiav�lique, diviser pour mieux r�gner, d�isoler la Kabylie par rapport aux autres r�gions en est une. Mais la Kabylie, jalouse de son alg�riannit� et forte de sa maturit� politique, ne tombera jamais dans ce traquenard. Il tente �galement une recomposition du sch�ma politique de la r�gion afin de remplacer toutes les forces contestatrices par des organisations qui lui seront d�vou�es et qui sont fabriqu�es de toutes pi�ces dans ces laboratoires occultes pour mieux p�renniser son syst�me tyrannique. Ce sont l� les v�ritables raisons de ce coup de force contre nous et non ce qui est avanc� publiquement. Mais personne n�est dupe, en tout cas pas la population � laquelle on tente de faire avaler cette couleuvre. Mais on conteste votre l�gitimit� populaire vu le nombre tr�s r�duit de votants lors de l��lection dont vous �tes issus pour vous qualifier d�indus �lus. L��lection � laquelle vous faites allusion a �t� caract�ris�e par un climat de terreur g�n�ralis� avant et pendant son d�roulement. Elle a �t� emp�ch�e de force. Tous les moyens, y compris l�intimidation, la menace, l�agression, l�invective et l�obstruction des routes, ont �t� mis en branle par une poign�e de soi-disant d�l�gu�s en manipulant et en payant quelques jeunes voyous, qui ont essay� d�ailleurs de nous emp�cher de commencer notre t�che � la t�te de l�APC et qui ont perturb� le fonctionnement de celle-ci, pour dissuader la population d�aller voter. Chose qu�elle s�appr�tait � faire pourtant massivement, convaincue par la justesse de la position de notre parti. Sur les 14 centres de vote dot�s chacun de plusieurs bureaux, seules 2 urnes sont parvenues � bon port. Comment voulez-vous juger notre popularit� dans ces conditions. Nous ne sommes pas d�indus �lus, sinon comment expliquer que nous travaillons en �troite collaboration avec notre population et les comit�s de village ? Bien plus, depuis l�annonce de la r�vocation des �lus nous recevons beaucoup de motions de soutien, m�me de la part de militants de formations politiques qui nous �taient hostiles traditionnellement. Donc, c�est plut�t Abrika and Co qui sont d�indus d�l�gu�s et qui ne repr�sentent qu�eux-m�mes. Quant � nous, nous continuons � g�rer notre commune en parfaite symbiose avec nos concitoyens. Comment jugez-vous votre bilan � la t�te de l�APC ? Notre parcours � la t�te de l�APC est honorable, nous avons fait de notre mieux. Nous avons r�alis� et lanc� d�innombrables projets. Je vous citerai par exemple les divers groupes scolaires, les terrains poly disciplinaires de sport, l�am�lioration en AEP, comme ces deux projets du village Annegah et la gare de Ma�tkas dot�s respectivement d�un budget de 900 et 600 millions de centimes, etc. Notre bilan est positif, et ce, malgr� les emb�ches. Pourriez-vous nous parler, justement, de ces emb�ches ? L�administration n�a jamais pris en consid�ration nos propositions et nos dol�ances. A titre d�exemple, nous avons propos� une r�partition �quitable du budget de wilaya et un nouveau d�coupage administratif, mais aucune suite n�a �t� r�serv�e � nos propositions. Et on nous sert toujours des miettes. En mati�re de projets �galement, ce qu�on nous donne est largement en de�� de ce que nous demandons. Par contre, on nous accorde des projets d�office que nous ne demandons pas. Nous comprenons que le pouvoir veut monter la population contre nous, mais l� encore personne n�est dupe. Comptez-vous organiser des actions localement pour d�noncer ce que vous appelez un coup de force contre votre parti ? Le FFS est un parti du peuple pour le peuple et la population en Kabylie lui serait gr� d�avoir fait �chec � la machination du pouvoir de vouloir se perp�tuer par une autre d�cennie noire sur son dos. C�est vers elle (la population) que nous allons nous tourner pour d�jouer ce complot. Justement les �lus de Ma�tkas sont en concertation avanc�e avec la section locale et un certain nombre de comit�s de village pour une action r�fl�chie et sage dans un cadre pacifique, au niveau local. Nous sommes optimistes et confiants, � chaque fois que le FFS est attaqu� par le pouvoir, il n�en sort que plus renforc� et cette fois encore il ne d�rogera pas � la r�gle.