Les deux ailes ennemies des arouch se retrouvent tacitement autour d�un m�me mot d�ordre de gr�ve g�n�rale ce jeudi 29 septembre, lanc� � partir de Bouira pour les non-dialoguistes et de B�ja�a par les partisans d�Abrika qui devaient se r�unir � Tizi-Ouzou, d�apr�s Yazid Kaci, d�l�gu� tr�s proche du porte-parole des n�gociateurs. Cette r�ponse non-concert�e des deux tendances au rejet par Bouteflika de toute possibilit� d�officialisation de tamazight vient renforcer l�appel des partis politiques et mouvements au rejet de la charte de Bouteflika propos�e au suffrage du peuple demain jeudi 29 septembre. Les propos provocateurs tenus par le premier magistrat du pays � Constantine semblent avoir eu pour effets imm�diats de susciter la m�me r�action de la part du FFS, du RCD, du MDS, du Congr�s mondial amazigh, des coordinations de Ath-Zmenzer et des Ouacifs, d�une fraction parmi les parents de martyrs, des non-dialoguistes et des partisans d�Abrika. Au rejet par le boycott pr�conis� d�s le d�part par la plupart d�entre eux, vient se joindre l�appel � la gr�ve g�n�rale des deux tendances adverses du d�sormais ex-mouvement citoyen de Kabylie. Ce mot d�ordre de gr�ve g�n�rale relance ouvertement les hostilit�s de tous, � des degr�s divers, il est vrai avec le pouvoir, autour d�une revendication que l�aile dialoguiste paraissait rel�guer au second plan dans son document sur la mise en �uvre de la plate-forme d�El-Kseur et en signant, par ailleurs, le protocole d�accord sur ladite mise en �uvre dans le cadre des lois de la R�publique. Au vu de cette unanimit� tardive suscit�e, � son corps d�fendant, par le promoteur d�une r�conciliation s�gr�gationniste, le r�f�rendum devrait se solder par une participation limit�e voire d�risoire, en d�pit des gros moyens d�ploy�s localement par les pouvoirs publics en vue d�une adh�sion massive au projet soumis au suffrage du peuple qui, de l�avis unanime des opposants, dissimule des desseins dictatoriaux de son promoteur. La gr�ve g�n�rale vise, en effet, � donner un sens au boycott actif et pacifique d�cid� par les deux partis influents dans la r�gion et qui jette le doute voire la panique parmi les partisans du oui qui, de toute �vidence, ont fait tout juste le contraire de ce qu�il faut pour ne pas singulariser la Kabylie, surestimant, sans doute, leurs forces compos�es des zaou�as et de la famille r�volutionnaire ainsi que le degr� de normalisation de la r�gion appr�ci� � l�aune des rassemblements suscit�s par les relais du pouvoir et financ�s par l�administration autour du programme pr�sidentiel. Marginalis�e, manipul�e, singularis�e, martyris�e, offusqu�e dans son patriotisme et sa dignit�, la Kabylie votera-t-elle demain les pleins pouvoirs � Boutelika, ouvrant les portes sur de plus graves d�rives politiques �conomiques et sociales ? Boycotterat- elle ce r�f�rendum en restant fid�le aux id�aux de la plate-forme de la Soummam et aux sacrifices de ses enfants ? Ce sont les questions que se posent tous les opposants � cette charte, qui le moins que l�on puisse dire, est qu�elle divise l�opinion nationale malgr� une campagne virulente � sens unique promettant dans le fond le retour � une pens�e unique. On s�interroge aussi sur ce qui d�terminera les �lecteurs, est-ce l�ignorance par Bouteflika, lors de son passage � Tizi-Ouzou, �du martyre de cette r�gion � travers l�assassinat des dizaines de ses enfants sans oublier les milliers de bless�s, est-ce le passage sous silence de la probl�matique amazighe et l�occultation du nom de Abane Ramdane qui, lui, a r�ussi la gageure de r�concilier tous les courants politiques� (...) Est-ce, au contraire, l�argent contre l�abandon des id�aux et principes fondateurs d�une v�ritable r�publique d�mocratique, dixit une d�claration commune des coordinations d�Ath- Zmenzer et des Ouacifs. La r�ponse irr�futable ne sera connue qu�� l�issue du scrutin, que d�aucuns, d�clarent fabriqu� d�avance. Une chose est s�re, en revanche les propos de Bouteflika � Constantine ont lev� le voile sur la teneur des pourparlers du chef du gouvernement avec la d�l�gation conduite par Abrika, disqualifi�e aux yeux de beaucoup, malgr� son appel timor� � la gr�ve g�n�rale. Les m�mes propos ont, par ailleurs jet� le trouble dans les rangs du FLN, du RND et parmi les autres milieux acquis par divers m�thodes et moyens au projet de charte pour la paix et la r�conciliation pr�tendument nationale, mais souligne-t-on, occulte les questions palpitantes notamment les martyrs de 63 et du Printemps noir, la probl�matique de tamazight, le patriotisme et l�attachement de la r�gion � l�unit� nationale.