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LE REFERENDUM DANS UN BUREAU DE VOTE D'ALGER
Un d�pouillement sans t�moins
Publié dans Le Soir d'Algérie le 01 - 10 - 2005

Comment se d�roulent et s��gr�nent les heures dans un bureau de vote ? Quelle ambiance y r�gne ? Comment s�effectue une op�ration de d�pouillement? C�est pour d�crire et rapporter cette atmosph�re, nous nous sommes pr�sent�s, aux environs de 8h, au centre de vote de Belcourt, � quelques m�tres de la Maison de la presse Tahar- Djaout. Il s�agit de l��cole primaire Mohamed-Mada� abritant 19 bureaux de vote.
Nous nous pr�sentons au chef du centre pour lui expliquer l�objet de notre venue. Il demande si nous avons notre badge et nous acquies�ons. Content, il apostrophe le premier chef de bureau sur son passage pour l�informer. En compagnie de Lakhdar, employ� dans une entreprise nationale, nous montons les escaliers et nous nous retrouvons devant une salle de classe portant le num�ro 97. Nous nous trouvons en face de quatre pr�pos�s : Salem, adjoint du chef de bureau, employ� dans une EPIC, Mahrez, jeune ch�meur, Rafik, exer�ant dans un minist�re, et Zahida, enseignante dans un CEM.
8h 25. Sur 330 inscrits, 5 ont vot�. Ce sont des vieilles personnes venues �accomplir leur devoir national�, selon leurs termes. La classe comprend trois isoloirs. Il y fait chaud. Engager la conversation est difficile. Les agents ne comprennent pas r�ellement la pr�sence d�une journaliste. Aucune question n�est pos�e. Les minutes s��gr�nent doucement dans cette atmosph�re �touffante. Un octog�naire entre muni de sa carte d��lecteur et de sa pi�ce d�identit�. Les deux jeunes cherchent son nom sur la liste �lectorale. Apr�s l�avoir trouv�, il se dirige vers la pile d�enveloppes et de fiches. �Je veux juste la oui. O� est-elle ?� �C�est la bleue�, r�pond Zahida. Apr�s quelques secondes : �Il faut prendre les deux et entrer dans l�isoloir.� �Ce n�est pas la peine�, r�torque-t-il. Le chef de bureau intervient : �Il le faut sinon tu vas nous cr�er des probl�mes�. Avant m�me d�arriver � l�isoloir, il revient pour glisser l�enveloppe dans l�urne. Zahida appose le cachet sur sa carte d��lecteur. Le vieux v�rifie qu�elle est bien visible. Il signe les deux listes �lectorales et sort de la salle apr�s des salutations. Apr�s avoir �chang� des mots sur le temps, la temp�rature et la chaleur, un calme plat r�gne dans cette classe. Les heures se succ�dent et se ressemblent dans un ennui mortel. Beaucoup de p�res viennent accompagn�s de leurs enfants. �C�est pour leur expliquer leurs droits�, expliquent-ils souvent. La main innocente fait glisser l�enveloppe. Timides ou fiers, les enfants scrutent tout le bureau de vote. L�isoloir reste leur attraction favorite. �C�est bien qu�ils am�nent avec eux leurs petits. C�est ainsi qu�on �duque les futures g�n�rations. Le vote fera partie de leur culture�, fait remarquer Lakhadar dans un arabe classique. �Oui, mais normalement, il ne faut pas que le petit entre. Il faut qu�il sache ce qu�est un vote secret�, r�pond Zahida. Une discussion autour du pour ou du contre s�ensuit.
11h00. Eclipse annulaire, le mois de Ramadhan, la chert� de la vie. Des sujets discut�s et rediscut�s pour �tuer le temps�. �L�ann�e derni�re, il y avait plus d�ambiance�, note Salem. �Oui�, acquiesce Rafik. Salem, Rafik et Zahida racontent quelques anecdotes du 8 avril 2004. Ils ont travaill� ensemble dans le m�me bureau de vote. Le chef de bureau est absent. Il revient apr�s plusieurs minutes avec une bo�te de g�teaux. Tout le monde est servi. Des journalistes font le tour des bureaux de vote, seuls ou accompagn�s, pour conna�tre le taux de participation. �Ce sont des journalistes de la presse priv�e ou publique ?�, demande Rafik. �Priv�e�, nous r�pondons en citant les noms des deux quotidiens. �C�est bien qu�il y ait autant de journalistes. Y a-t-il une libert� de la presse ?�, demande Rafik. Tout un d�bat se d�clenche sur le sujet. La discussion est interrompue � un certain moment par des �lecteurs venus voter ou bien chercher leurs noms. Un septuag�naire arrive avec son petit-fils. Apr�s avoir vot�, il insiste pour que le cachet soit bien visible. �La date ne se voit pas�, remarque-t-il. �Mais si�, r�pond Zahida. �Il y a des vieux qui remontent juste pour le cachet. Ils ont peur qu�on le leur demande lors d�un retrait d�un papier administratif�, lance l�enseignante, sur un ton �nigmatique. Il est midi trente, 40 personnes ont vot�. Le chef de bureau a d�j� apport� le d�jeuner dans des bo�tes. Fromage, thon, pain, bananes, canettes de jus, bouteilles d�eau, g�teaux : voil� le menu du jour.
16h 00. 59 votants. Un homme demande � nous parler. En sortant, le pr�sident de l�APC de Sidi M�hamed, Bourouina, est l� nous attendant. Il nous salue, essouffl�. �Alors ! Comment cela se passe-t-il ? Que faites-vous ici?� �Bien. Toutes les conditions sont r�unies pour un bon vote�. �Allez-vous assister au d�pouillement ?�, demande-t-il encore. �Oui, c�est l�op�ration la plus importante.� �Ce centre est le plus important dans la commune. Il est r�serv� uniquement pour les hommes. Je vous souhaite bon courage.� �Merci.� Fin de discussion. Intrigu�s, les pr�pos�s nous interrogent des yeux. Pr�s d�une heure plus tard, une femme voil�e accompagn�e d�une autre jeune femme avec une cam�ra et un chef de bureau entrent dans la salle de classe. �Qui �tes-vous ?�, nous l�interrogeons. �Pourquoi vous demandez ? Et vous qui �tes-vous�, r�pond-elle en s�emportant avec un accent prononc�. �Journaliste�,en exhibant le badge. Zahida et Rafik nous soutiennent : �Vous, vous n�avez pas de badge !� �Je suis inspectrice des bureaux de vote !� En se tournant vers sa coll�gue : �Allez, film, il nous reste vingt autres bureaux.� Quelques minutes plus tard, nous descendons chez le chef de centre pour lui signifier la venue de cette femme. Il envoie la chercher. En entrant, elle crie : �Je pars d�ici.� En nous regardant : �Vous voulez peut-�tre mon nom.� Et le chef de bureau : �Non. Elle n�a pas ces pr�rogatives.� En partant, elle lance vers ce m�me pr�pos� : �Je ne suis pas du tout contente de ce bureau de vote !�
18 heures 30. La fatigue est de plus en plus perceptible. La tension monte. Le chef de bureau devient plus nerveux. �Nous attendons les instructions pour savoir si la fermeture des bureaux est pr�vue � 19 heures, 20 heures ou plus�, lance Lakhdar. �Ah, bon. Et pour le paiement ?�, demande Zahida. �Il faut se munir de la convocation et d�une photocopie de la carte d�identit� et se rendre � l�APC.�
19 heures. Le chef de centre fait le tour des bureaux : �Tous ceux qui veulent partir peuvent le faire. Il faut que deux ou trois personnes restent ici.� En quelques minutes, beaucoup de jeunes filles ont emball� leurs affaires. Elles partent. Zahida refuse de partir : �J�habite tout pr�s d�ici. Je pr�f�re continuer le travail.� Le bureau d�en face portant le num�ro 95 est presque d�sert. En entrant, nous trouvons le chef de bureau seul avec les listes �lectorales. Nous interrogeons : �Etes-vous seul ?� �Oui. Il n�y avait que des femmes alors elles sont parties.� Des �clats de voix nous parviennent d�un bureau de vote. En s�y rendant, une pr�pos�e nous dit d�un ton las : �Nous voulions partir mais une fille a refus�. Elle trouvait que c��tait illogique.�
19 heures 50. Sur les 330 inscrits, 75 ont vot�. La m�me personne voulant nous rencontrer lors de la venue de Bourouina, arrive et nous demande : �Pouvons-nous vous parler ?� En sortant de la classe, nous entendons le m�me bruit : le claquement simultan� de plusieurs portes. L�homme qui m�a demand� est au fond du couloir. Nous crions : �Qu�est-ce qui se passe ?� Faisant mine de ne pas entendre, il continue d�ordonner la fermeture des portes. Les chefs de bureaux sortent intrigu�s. �Il faut vite chercher le chef de centre�, nous lance un chef de bureau. D�talant dans les escaliers, le chef de centre est introuvable. Nous remontons pour rentrer dans la classe. Nous nous trompons de salle. La porte est bloqu�e par les tables d��coliers. A ce moment-l�, Zahida nous interpelle avec nos affaires laiss�es dans le bureau de vote : �Mademoiselle, tenez.� �Non, j�assiste au d�pouillement. Je suis l� pour cette op�ration.� Sortis de nulle part, plusieurs hommes nous encerclent. La femme voil�e est l� aussi. Elle crie plus fort que les autres : �Vous n�avez aucun droit d��tre ici.� Nous exhibons notre accr�ditation : �C�est le badge du minist�re de la Communication. Vous n�avez qu�� lire.� Et, elle, de r�pondre : �Nous sommes des illettr�s.� Plusieurs agents sortent des bureaux de vote sans r�agir. A petit pas et fermement, nous sommes conduits vers les escaliers. En bas, devant la porte du centre, un agent de police est l�. Nous nous dirigeons vers lui et lui expliquons la situation. �Il faut voir le chef de centre�, r�pond-il avec agacement. Ce m�me chef de bureau qui a ni� quelques secondes avant de nous avoir autoris�s � assister au d�pouillement. L�, nous d�cidons de ne pas sortir. La femme voil�e nous apostrophe avec un homme barbu. Ce dernier, r�pondant au nom de Hadj, nous crie : �C�est du n�importe quoi. Si j�avais su durant la journ�e, je ne vous aurais jamais permis de rester.� Et d�ajouter avec des propos irrespectueux : �C�est quoi ce travail de rester dans un bureau de vote de 8 h � 20 h ? Vous cherchez uniquement la petite b�te.� Une femme nous lance : �Avez-vous un ordre de mission ?� Nous r�pondons : �Pensez-vous que les 500 journalistes accr�dit�s circulent avec en plus du badge ce papier ?� �Du moment que vous ne l�avez pas, vous sortez..� C�est l�unique faille trouv�e. Les palabres continuent. Aucune issue n�est permise que celle de sortir aussi dignement que possible. Arriv�s au si�ge du journal, l�Unique diffuse des images de d�pouillements des bureaux de vote�


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