La gr�ve qui paralyse l�entreprise publique de fabrication de produits parapharmaceutiques et d�hygi�ne corporelle Socothyd est due � un �conflit syndico-syndical �. C�est le pr�sident-directeur g�n�ral de l�entreprise qui a fait, hier, cette d�claration � l�occasion d�une conf�rence de presse durant laquelle il a tenu � faire entendre la version de la direction g�n�rale dans un conflit qui perdure. Entour� de son staff, M Acha�bou a expliqu� que rien ne justifiait le blocage qui co�te � l�entreprise pas moins de 6 millions de dinars de pertes par jour. Le responsable de Socothyd a en effet expliqu� qu�en emp�chant leurs coll�gues de rejoindre leurs postes de travail, en bloquant l�acc�s et le chargement de la marchandise, le collectif de gr�vistes fait subir de graves pr�judices � l�entreprise. Comment Socothyd qui a un chiffre d�affaires de 1 milliard 200 millions de dinars par an en est-elle arriv�e l� ? A l�origine du probl�me, c�est un groupe de syndicalistes appartenant au conseil de participation qui a d�clench� un d�brayage pour exiger le d�part du P.D.G. Ils lui reprochent en effet de vouloir �brader� l�entreprise qui est sur la liste des entreprises candidates � la privatisation. Ce qu�a tent� d�expliquer sans succ�s, le P.D.G. �La privatisation est une d�cision du gouvernement, je suis charg� de l�appliquer�, dit-il. Toutes les assurances donn�es aux repr�sentants des travailleurs quant � la pr�servation des postes d�emploi n�ont pas convaincu les syndicalistes. Pour apporter la preuve que le gouvernement ne comptait pas c�der Socothyd � un prix modique, le P.D.G. a r�v�l� qu�apr�s la premi�re consultation publique, la SGP a refus� de valider l�offre d�un investisseur qui n�offrait pas assez pour le rachat de Socothyd. Pourtant, ce dernier promettait de cr�er des emplois en plus de ceux qui existent d�j�. Toutes ces garanties n�ont pas emp�ch� des syndicalistes membres du conseil de participation de d�poser un pr�avis de gr�ve. Leur d�marche est l�galement contestable. C�est ce qu�a d�montr� le consultant en droit du travail qui accompagnait le staff de Socothyd. Il a rappel� que conform�ment aux lois qui r�gissent les relations de travail, le conseil de participation n�avait pas de pr�rogatives de d�clencher une gr�ve et que seule une section syndicale pouvait le faire. Or, au niveau de Socothyd se pose un probl�me de repr�sentativit�. La section locale avait en effet dissout la section syndicale de l�entreprise. Un probl�me syndico-syndical dans lequel l�administration a refus� de s�immiscer. Les dits syndicalistes ont brandi d�s le d�but de la gr�ve un rapport de l�expert-comptable dans lequel il serait question de �mauvaise gestion�. Une accusation que r�fute le P.D.G. qui reconna�t que l�expert comptable avait �mis certaines r�serves, mais qu�il n�avait jamais remis en cause la sinc�rit� des comptes. M. Acha�bou va plus loin et fait savoir qu�il venait d�engager un bureau d��tude ind�pendant pour faire l�audit complet de l�entreprise. Pour tenter de renouer le dialogue, une assembl�e g�n�rale avait alors eu lieu apr�s le d�clenchement de la gr�ve. Cinq d�l�gu�s avaient �t� d�sign�s par leurs pairs. Ils ont pour mission de n�gocier la convention et les conditions de d�part � la retraite du personnel en attendant un retour � la normale. Leur d�signation n�a cependant pas apais� les tensions puisque la vingtaine de syndicalistes sont toujours en gr�ve et refusent de reprendre le travail. Face au pr�judice que subit Socothyd, l�administration a fini par saisir la justice.