D�sar�onn� plus qu�il ne l�a �t� lorsqu�il perdait Ennahda, Abdallah Djaballah, le d�sormais ancien pr�sident du Mouvement de la r�forme nationale (MRN), commun�ment d�sign� El Islah, ne sait plus � quel saint se vouer, ni quel responsable de l�Etat croire, � pr�sent que le d�partement de l�int�rieur a officiellement tranch� la validation du congr�s organis� derni�rement par la frange dissidente du parti. Il serait d�autant plus chagrin� que, mardi, il s��tait remis � esp�rer conserver son parti, apr�s que le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a affirm�, sur le plateau de la t�l�vision, que �l�affaire du mouvement El Islah est encore au niveau de la justice�. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - L�affirmation du chef du gouvernement suffisait, il est vrai, � r�conforter, du moins � remonter le moral � un Djaballah qui, jusqu�� cette soir�e de mardi, admettait, la mort dans l��me, sa nouvelle infortune. En ce sens que le propos de Belkhadem pr�parait � tout sauf � l��nonc� du verdict douloureux que le d�partement de l�int�rieur allait rendre le lendemain, � savoir la validation du dernier congr�s du parti organis� par l�aile dissidente, laquelle agissait sous la f�rule de Mohamed Boulahya. Il y a, en effet, de quoi faire �perdre l�est� � Djaballah qui, la veille, s�entendait dire par le chef du gouvernement que rien n��tait encore d�finitivement perdu pour lui et se voir, le lendemain, signifier par le minist�re de l�Int�rieur la terrible d�cision de ce que d�sormais El Islah revient l�gitimement � Boulahya et ses compagnons. �L�affaire du mouvement El Islah est encore au niveau de la justice. Le pr�sident contest� du mouvement a �t� re�u par le ministre d�Etat, ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales. Le dossier est encore � l��tude sur la possibilit� de tenir son congr�s et de lui permettre de participer � ces �lections (l�gislatives du 17 mai, ndlr)�, soutenait Belkhadem lors de sa prestation t�l�visuelle de mardi soir. En �voquant l�examen du dossier d�El Islah par la justice, le chef du gouvernement �vacuait du coup la possibilit� d�une prise de d�cision administrative, notamment dans une affaire int�ressant un parti politique. Autrement, le minist�re de l�Int�rieur ne pouvait logiquement trancher administrativement un dossier en cours d�examen au niveau de la justice. Il ne s�est pas produit ainsi, puisque, en d�pit de cela, le congr�s des dissidents tenu le 1er mars dernier a �t� valid� par le minist�re de l�Int�rieur. Ce qui signifie, en d�autres termes, la d�livrance d�un agr�ment pour la nouvelle direction du parti, issue du conclave organique d�El Harrach. Mercredi dernier, en effet, la direction d�El Islah, �lue lors du fameux congr�s d�El Harrach, a inform� l�opinion publique que le minist�re de l�Int�rieur venait de valider le congr�s, lui conf�rant donc la l�galit� d�agir en tant que direction l�gitime du parti. Djaballah, qui cumule les m�saventures partisanes, n�est pas demeur� sans r�agir � cet inattendu coup de massue, ass�n� par l�Int�rieur au lendemain de la d�claration plut�t rassurante du chef du gouvernement himself. Dans un communiqu� rendu public jeudi et paraph� par le pr�sident d�El Islah, Djaballah dit d�abord ne pas comprendre cette flagrante contradiction entre la d�claration du chef du gouvernement et la d�cision du minist�re de l�Int�rieur. Il va sans dire qu�il n�est cependant pas rest� sans d�noncer ce chevauchement des contraires. �Quelle cr�dibilit� reste-t-il aux institutions de l�Etat qui manifestent une duplicit� dans leur discours � l�endroit de l�opinion publique et des partis politiques, puisqu�elles d�cident le jour pour se r�tracter la nuit�, a-t-il not�, ajoutant : �Comment se peut-il que l�administration permette � un militant de pr�sider un parti duquel il a �t� �cart� par une d�cision de justice ?� Djaballah a estim� que ce n�est pas avec de tels comportements que le citoyen sera convaincu de ce que l�autorit� de la justice ne peut �tre pi�tin�e. Que fera le pr�sident d�El Islah d�chu ? Il a inform� d�encore recourir aux moyens l�gaux et politiques pour faire valoir ses droits qu�il estime l�gitimes. Mais en attendant, il se r�signe � croire que le scrutin l�gislatif d�cevra ceux qui ont mis� sur les dissidents, en d�terminant le poids r�el de ces derniers. S. A. I.