�Tous les pays ayant subi les effets des essais nucl�aires entameront une action commune internationale contre de telles crimes.� Et pour cause, de nombreux observateurs classent ces essais effectu�s contre la volont� des peuples alg�rien et polyn�sien, notamment, comme crimes contre l�humanit�. C�est ce qu�a annonc� la pr�sidente de l�instance nationale de la d�colonisation des relations alg�ro-fran�aises, Me Benbraham. �Cette instance d�posera en premier lieu prochainement une plainte contre la France aupr�s de la justice fran�aise et la Cour p�nale internationale pour crimes contre l�humanit�, a-t-elle not� hier, lors de la conf�rence-d�bat qui a eu lieu au Centre de presse d� El-Moudjahid, en collaboration avec l�association Macha�l Echahid et l�Association pour la lib�ration de l��criture de l�histoire. Une page douloureuse et dramatique de l�histoire du colonialisme a �t� de ce fait relue. Une rencontre consacr�e aux exp�riences nucl�aires du colonialisme fran�ais qui ont eu pour th��tre le territoire alg�rien avec les graves dommages ayant suivi et dont les dramatiques retomb�es sur des g�n�rations d�Alg�riens et des dommages irr�parables sur l�environnement aussi. Cette instance s�appuiera, a soulign� la conf�renci�re, sur le trait� de Rome de 1999 relatif aux crimes contre l�humanit� et aux g�nocides. Ceci surtout apr�s la publication, en janvier 2007, par la France, dans le site Internet de la D�fense nationale, d�un rapport intitul� : dossier de pr�sentation des essais nucl�aires et les suivis au Sahara. �La France vient de reconna�tre avoir fait des essais nucl�aires, � partir d�aujourd�hui, la soci�t� civile qui a subi leurs r�percussions peut faire valoir son droit�, souligne la conf�renci�re. Citant les archives militaires fran�aises, Me Benbraham assure que �8 500 personnes ont travaill� dans le cadre de ces essais en qualit� de personnel des applications militaires et 6 000 intervenants recrut�s localement (Alg�riens, ndlr)�. Pour elle, c�est autant de �victimes� qui peuvent aujourd�hui faire valoir leurs droits. �Il faut combattre sur le plan juridique pour avoir le droit des victimes, des militants alg�riens et des ayants droit�, a-t-elle lanc�. Et de rappeler qu�apr�s la fin des essais nucl�aires en Alg�rie en 1966, la Polyn�sie a �t� �le souffre-douleur de la France�. Qualifiant ce rapport d��entach� d�irr�gularit�s et d�anomalies�, le journaliste et historien Mountasser Oupechour a, pour sa part, pr�cis� que le nombre des essais nucl�aires en Alg�rie s��levait � 17. �La France avait fait exploser, le 13 f�vrier 1960, une bombe atomique � Hamoudia, un village situ� � quelque 60 km de Reggane, dans le d�sert de Tanezrouft. Entre 1960 et 1966, la France avait op�r� quatre essais atmosph�riques et treize essais souterrains�, a-t-il relev�. Cet historien note que la bombe de f�vrier 1960 valait trois fois et demie celle de Hiroshima. Selon les regroupements faits par Me Benbraham, il appara�t ��vident que la France a utilis� des Alg�riens vivants, habill�s en combinaison de protection contre les radiations, comme cobayes pour les essais nucl�aires�. Pour elle, l�utilisation des mannequins et des morts sont des th�ses qui n�auraient pu r�v�ler des �r�sultats probants �. Notant que les autorit�s fran�aises ont toujours soutenu que ces essais �taient �propres� et qu�ils n�ont pas d�impacts dommageables sur la population et l�environnement, les conf�renciers ainsi que les t�moignages de personnes atteintes des effets des essais nucl�aires ont apport� les preuves contraires. Aussi, G�rard A�ssa Ruot, qui a demand� la nationalit� alg�rienne, �tait un jeune appel� � Reggane en 1961. Parmi ses 17 compagnons, beaucoup d�entre eux sont morts de cancers. Par son t�moignage, il veut faire conna�tre la v�rit� pour le d�dommagement des victimes des essais nucl�aires et �galement pr�voir la protection des g�n�rations futures contre tous les d�sagr�ments � survenir dans les sites des essais nucl�aires d�A�n Ekker. Meriem Ouyahia