Apr�s une ��clipse�, une de plus, Abdelaziz Bouteflika programme de refaire surface, aujourd�hui et demain, sous forme de sorties sur le terrain, � Alger et Constantine . Et si la visite de demain � Constantine se veut une fid�lit� � une tradition bien � l�homme qui, chaque 16 avril, se rend � la cit� de Ibn-Badis, celle d�Alger est moins bien �vidente ! En fait, elle �tait initialement programm�e pour le 8 avril dernier, autre date symbole pour Bouteflika depuis trois ans. Or, le patron d�El Mouradia en a fait l�impasse. Est-ce alors sous la pression des �v�nements que Bouteflika a d�, � la h�te manifestement, remettre cette sortie alg�roise � l�ordre du jour ? Incontestablement, les terribles attentats int�gristes de mercredi dernier � Alger sont la principale �raison� de cette tourn�e dans la capitale. Face � l�ampleur du drame et son immense impact politique, le monde entier, de Washington � Moscou, en passant par Paris, Londres, Rome, Bruxelles, Berlin, le Conseil de s�curit�, l�Union europ�enne, tous les pays arabes et islamiques ont condamn� les attentats et exprim� leur solidarit� avec l�Alg�rie. Et ce, au plus haut niveau politique et dans un �lan de solidarit� internationale sans pr�c�dent, s�agissant de notre pays. Sans jeu de mots, il n�y a pratiquement que le pr�sident... alg�rien qui n�a pas encore r�agi ! Comme surpris et h�b�t� par la violence des attentats, le choix des cibles et, surtout, les auteurs agissant d�sormais � visage d�couvert et revendiquant publiquement leur ob�dience islamiste, Bouteflika prend certainement la chose comme un �chec d�une d�marche politique qu�il a impos�e et imprim�e au pays depuis avril 1999. L�acharnement des m�dias publics, � vouloir mettre en avant les �bienfaits de la r�conciliation� et les m�rites de �la d�marche de Son Excellence Monsieur le Pr�sident de la R�publique�, ces trois derniers jours sont, � ce titre, le sympt�me le plus manifeste du malaise pr�sidentiel. La tourn�e d�aujourd�hui � Alger, m�me all�g�e, fournira au pr�sident Bouteflika l�occasion de s�exprimer, peut-�tre, sur les tragiques �v�nements. A moins que ce soit une mani�re � lui de rassurer les Alg�riens quant � la fiabilit� de la situation s�curitaire. Le p�lerinage du 16 avril aura lieu en fin de compte. Le suspense entretenu autour de la visite rituelle du chef de l�Etat � Constantine cette ann�e a �t� lev�, hier, par les services de la wilaya, livr�s eux aussi � l�expectative devant l�absence de signaux en provenance d�El Mouradia. Le facteur de l��tat de sant� du pr�sident Bouteflika �tait en effet l�alibi susurr� pour justifier une �ventuelle d�fection avant que le doute ne s�installe d�finitivement depuis mercredi dernier suite aux terribles attentats qui ont secou� la capitale. Cela �tant, la cadence des pr�paratifs dans la capitale de l�Est n�a pas connu de r�pit m�me si, du c�t� de l�ex�cutif local, l�on a tent� d�inscrire cette entreprise dans le cadre sp�cifique � l�ambition de redonner � Constantine son lustre d�antan ou encore d�accompagnement aux grands projets structurants lanc�s sous l��re du wali Abdelmalek Boudiaf. Pour ce dernier, au m�me titre que son �quipe d�ailleurs, la caution plus que souhaitable du premier magistrat du pays � une vision de m�gapole futuriste pour la ville des Ponts, laquelle continue de susciter des grincements de dents et se heurte � des entraves parfois inextricables, ne trouverait meilleur cadre qu�un 16 avril pour �tre scell�e. Et si telle �tait l�attente de Abdelmalek Boudiaf et son �quipe, l�opinion publique s�impatiente, elle, de conna�tre la r�action du chef de l�Etat apr�s les �v�nements douloureux de mercredi dernier. En effet, c�est sur ce chapitre qu�est attendu Abdelaziz Bouteflika d�autant plus que les canaux autoris�s qui se sont prononc�s jusque-l� ont peu convaincu. Le fait que le chef de l�Etat ait tenu de demeurer fid�le � cette tradition de p�lerinage constantinois � l�occasion de la Journ�e du savoir ne peut constituer � lui seul une r�ponse � la barbarie int�griste. L�on peut toutefois sp�culer sur son intention de saisir l�opportunit� que lui offre la tribune constantinoise pour rompre avec le silence assourdissant qu�il a observ� jusqu�� pr�sent. D�autant plus que cette m�me tribune a servi en pareilles circonstances � promouvoir le discours de son �grand �uvre�, s�agissant de �la concorde civile et de la charte portant paix et r�conciliation nationale�.