Le pain blanc est dangereux pour la sant�, c�est ce que s�accordent � dire aussi bien les m�decins que les fabricants eux-m�mes de ce produit. Toutefois la baguette, pain am�lior� ou pain blanc est largement consomm�e en Alg�rie, selon une habitude alimentaire h�rit�e du temps de la colonisation et bien ancr�e dans la soci�t� alg�rienne. Le Comit� national des boulangers a entam� une campagne de sensibilisation appelant la population � une consommation massive du pain traditionnel. Cette initiative invite ni plus ni moins � r�duire l�achat de la baguette fran�aise. Cet appel est dict�, selon le Comit� national des boulangers aussi bien pour des raisons de sant� que pour des raisons �conomiques. Pour la fabrication du pain blanc, une farine tr�s raffin�e est n�cessaire. �Cela veut dire que toute l�enveloppe de la graine est rejet�e et que 40 � 45 % des �l�ments n�cessaires ont une bonne qualit� de pain sur le plan nutritionnel sont rejet�s et peuvent engendrer des probl�mes de sant�. Les donn�es scientifiques concernent le fait que la partie du grain de bl� la plus riche en sels min�raux, vitamines et fibres se trouve justement sur l�enveloppe externe du grain�, pr�cise M. Hentour pr�sident du Comit� national des boulangers. Ceci, sachant que les vitamines du groupe B, importantes pour le corps humain sont concentr�es dans l�enveloppe et dans le germe. Aussi, pour le pain blanc la farine de type 55 utilis�e est particuli�rement faible en min�raux. Les m�decins �voquent de ce fait bon nombre de maladies gastriques favoris�es par une consommation quasi exclusive de ce type de pain. Les sp�cialistes sont cat�goriques, les farines sont class�es par types et plus ces derniers sont �lev�s moins la farine est blanche et plus la teneur en vitamines et en sels min�raux augmente. En fait, la �baguette est loin d��tre id�ale sur le plan nutritionnel alors que les Alg�riens, mal inform�s, continuent de la consommer massivement�, souligne M. Hentour. Selon le comit�, l�Alg�rie occupe la premi�re place au monde en mati�re de consommation de c�r�ales et plus particuli�rement le pain. La consommation moyenne d�passe les 500 grammes par jour et par habitant. 14 000 boulangers environ et plus de 300 meuniers r�pondent � cette demande. Ceci alors que la totalit� des besoins en bl� tendre est import�e et repr�sente un peu plus de 5 MT par an. La fabrication du pain blanc n�cessite aussi des additifs chimiques ou am�liorants ainsi qu�une importante quantit� de levure. Concernant ce dernier point, le pr�sident du comit� des boulangers est clair : �Nous ne savons pas en fait ce que nous utilisons comme am�liorants, vu que notre march� est une vraie passoire. Et nous, en tant que boulangers, nous ne sommes pas en mesure d�effectuer un contr�le sur le produit en d�pit du fait que le fabriquant met sa formule des additifs en �vidence.� Selon M. Hentour au niveau des pays europ�ens, ces produits sont d�laiss�s de plus en plus et la tendance tend vers le retour au pain traditionnel. �Lors de notre participation au Mondial 2006 du pain, nous avons retrouv� la m�me tendance du retour vers le pain traditionnel en France�. Devant cette situation, M. Hentour rappellera que le Comit� national des boulangers a lanc� une campagne de sensibilisation depuis deux ann�es et dont le but est la promotion du pain traditionnel. Selon notre interlocuteur, la consommation de ce type de pain est devenue non seulement une n�cessit� di�t�tique et nutritionnelle mais contribue aussi � la r�duction de la facture de l�importation du bl� qui atteint actuellement 70 % des besoins nationaux. Ceci, en plus du fait que la fabrication du pain traditionnel n�cessite un mat�riel simple fabriqu� localement qui est le four � dalles alors qu�actuellement les fours utilis�s, selon M. Hentour, co�tent 2 milliards de centimes. Ainsi, le pain dit noir ne n�cessite pas de mati�re premi�re import�e. Interrog� sur le fait que ce type de pain co�tera plus cher que la baguette, notre interlocuteur dira que la demande existe toutefois puisque le consommateur alg�rien va de plus en plus vers la consommation de pain traditionnel comme le fameux �metlou � vendu dans bon nombre de sup�rettes. M. Hentour �voquera ainsi une exp�rience lanc�e en collaboration avec les meuniers en vue de pr�parer un pain b�n�fique pour la sant� avec la farine ad�quate. Certains boulangers se lancent dans la fabrication de ce pain complet avec de la farine � l�orge et au seigle. Le pr�sident du Comit� des boulangers soulignera en outre la n�cessit� de la sensibilisation des autorit�s sur la consommation d�un pain nocif pour la sant� et �qui constitue un probl�me de sant� publique�, dira-t-il pr�cisant qu�avec la fabrication du pain traditionnel, une �conomie de 20 a 30 % peut �tre faite sur la facture d�importation du bl�.