La hausse constante de l�euro depuis deux mois donne l�urticaire aux pseudos importateurs. Officiellement, 1 euro s��change en banque � 99,5 DA et aujourd�hui chez le cambiste � 109,50 DA. Le seuil rouge a d�clench� une grande angoisse chez les personnes voulant partir � La Mecque pour une omra, chez des gens qui veulent se soigner en France ou de simples personnes voulant faire du tourisme. Devant l�inaccessibilit� de ces derniers pour faire le change aupr�s des banques alg�riennes, ils se rabattent fatalement sur les cambistes. Les cambistes �travaillent� � ciel ouvert dans un march� de change informel au vu et au su des autorit�s. L�euro y est librement convertible en dinars ; des liasses de billets � la main, des jeunes cambistes clandestins d�ambulent pr�s du march� couvert du centre-ville de Bordj-Bou-Arr�ridj � l�aff�t du moindre client. Ils proposent aux passants des euros contre des dinars. Il existe des espaces am�nag�s en bureaux discrets o� se rencontrent gros clients et cambistes pour peaufiner leurs comptes � l�abri des regards. Les coffres des voitures bourr�s de milliards de centimes en dinars emball�s dans des cartons ou des sacs en plastiques noir. Ces nababs ach�tent des euros quelle que soit sa valeur sur le march�. Les cambistes, selon eux, arrivent � vendre de 100 000 � 300 000 euros par jour. ll va sans dire que le march� parall�le brasse des capitaux importants. Mais qui sont ces gens qui ont des milliards de dinars �hors banque� ? S�agit-il d�un blanchiment d�argent destin� au financement de la criminalit�, ou sont-ils destin�s � un transfert de capitaux en euros vers les pays �trangers en raison de la situation politique alg�rienne? Les cambistes sont formels, le flux financier en euros est destin� � l��tranger. Il para�t que les devises passent par une banque tunisienne et de cette derni�re vers d�autres pays, en l�occurrence Duba�, car de nombreux Alg�riens ont investi dans ce pays. Loin d��tre un d�lit sans victimes, le blanchiment d�argent et la fuite des capitaux ont de lourdes cons�quences sur l��conomie alg�rienne. Ce qui est �trange, comment ces milliards de dinars ont �t� acquis pour �tre �chang�s contre l�euro ? Il ne peut s�agir que d�un r�seau criminel � plusieurs fonctions. En effet, le r�seau criminel permet le contact entre un acteur ill�gal et un autre l�gal (politiciens, fonctionnaires, op�rateurs �conomiques, entrepreneurs) ou ill�gal (autre familiale) le r�seau selon une cadre de l�IGF qui veut garder l�anonymat, se caract�rise alors par l�enchev�trement de ses activit�s et par la multiplicit� des m�tiers exerc�s officiellement par ses membres. Il ajoute que le r�seau est une instance qui int�gre de fa�on ins�parable l��conomique et le social puisque pour accumuler du pouvoir financier et politique et de solidarit� en instituant des syst�mes de droits et d�obligation qui s�imposent � l�individu. Le r�seau criminel pr�sente l�avantage de correspondre � la r�alit� de toutes les grandes organisations mafieuses contemporaines. Ce cadre de l�IGF a constat� durant son activit� une grande analogie des objectifs poursuivis et de m�thodes employ�es, ces organisations ont pour finalit� la conqu�te de positions dominantes sur les march�s ill�gaux et l�gaux ; dans ce contexte, le recours � la corruption est une r�gle ind�passable. Donc si dans la wilaya de Bordj-Bou-Arr�ridj, les cambistes brassent pr�s de 30 millions d�euros par an minimum, qu�en est-il � S�tif � El-Eulma et dans d�autres villes d�Alg�rie ? Il doit y avoir des milliards d�euros chaque ann�e qui se trouvent entre les mains de quelques nababs qu�ils transf�rent vers l��tranger, ce que l�on appelle la fuite de capitaux et blanchiment d�argent, puisque les cambistes ne sont pas pay�s par remise de ch�que bancaire, ce qui aurait permis � nos banques de contr�ler le flux financier en devises et en dinars �hors banque�. Surtout lorsque l�on sait que le financement du terrorisme provient du blanchiment d�argent ! Il y a p�ril en la demeure et il appartient � l�Etat qui a le droit et le devoir d�enqu�ter sur l�origine des fonds �hors banque� afin de lutter contre toute forme de d�linquance financi�re, de terrorisme et de corruption des fonctionnaires.