Dans quelques jours, la circulaire interdisant le d�p�t des entreprises et institutions publiques dans les banques priv�es, prise le 8 ao�t 2004 par l�ancien chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia, aura v�cu. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Selon l�ancien ministre des Finances, le professeur Abdelatif Benachenhou, auteur d�une contribution fort pertinente publi�e hier par un confr�re, et se fiant � �des informations persistantes qui circulent dans les milieux bancaires�, le gouvernement �aurait d�cid� de retirer la d�cision d�ao�t 2004 qui organisait la segmentation du march� du cr�dit bancaire et du march� mon�taire�. Un usage du conditionnel qui vaut affirmation, le contributeur �tant r�put� �tre proche du pouvoir et constituer une r�f�rence dans le monde politico-�conomique et universitaire, faisant fi de toute interpr�tation simpliste. En fait, Abdelatif Benachenhou confirme les supputations et les rumeurs qui ont incub� durant les mois pr�c�dents sur l�intention du gouvernement de revenir sur cette d�cision administrative. Une d�cision relative � la domiciliation des op�rations du secteur public et qui avait soulev� en son temps l�incompr�hension, voire le toll�, dans la sph�re bancaire et �conomique. En d�autres termes, l�interdiction est lev�e sur le principe et la notification par �crit de cette mesure ne saurait tarder, sa formalisation �tant attendue pour les prochains jours, Abdelatif Benachenhou ne faisant qu�anticiper l�annonce. Benachenhou salue le �pragmatisme� du gouvernement Belkhadem Cela m�me s�il pr�cise que �si cette information se confirme, les autorit�s feraient preuve d�un pragmatisme tr�s utile et d�montreraient que la rationalit� progresse dans la gestion des affaires �conomiques et financi�res du pays. Elles apporteraient la preuve que le dogmatisme n�a pas cours quand les int�r�ts globaux de l��conomie sont en cause�. Affirmant que le gouvernement actuel �prend acte qu�une avanc�e significative dans la modernisation des structures, des m�thodes et des r�gulations bancaire et financi�re est indispensable pour l�acte d�investir et de produire, et pour lutter contre la croissance molle qui caract�rise notre pays. On ne peut que s�en r�jouir�, l�ancien ministre des Finances se f�licite de la d�cision de l�ex�cutif, dirig� par Abdelaziz Belkhadem, de revenir sur une d�cision �insoutenable � moyen terme� prise par le pr�d�cesseur de ce dernier � la chefferie du gouvernement. Une mani�re pour Abdelatif Benachenhou de titiller, une fois encore, son ancien sup�rieur hi�rarchique, Ahmed Ouyahia, les diff�rends entre les deux personnalit�s �tant un secret de Polichinelle, et de rappeler son opposition � cette mesure m�me s�il faisait partie du team gouvernemental de l�actuel secr�taire g�n�ral du RND. Cela �tant, en levant une telle d�cision, le gouvernement d�Abdelaziz Belkhadem, secr�taire g�n�ral du FLN, s�inscrit dans la logique d�acc�l�rer la r�forme financi�re et bancaire en cours. En levant toute confusion, en mettant sur un pied d��galit� les banques publiques et les banques priv�es en mati�re de domiciliation des op�rations des entreprises du secteur public, de concurrence et d�acc�s potentiellement �gal aux ressources et � toutes les client�les. D�autant plus que la privatisation � terme de deux banques publiques (le CPA et prochainement la BDL) implique n�cessairement de revenir sur la d�cision d�Ahmed Ouyahia dont le maintien ferait perdre aux nouvelles banques priv�es attendues un portefeuille public d�importance. Les arguments de Benachenhou En fait, dans sa contribution, Abdelatif Benachenhou a voulu expliquer pourquoi le maintien d�une telle d�cision, prise dans le contexte du scandale El Khalifa Bank ou la dilapidation de plusieurs centaines de milliards de dinars de deniers publics et d�avoirs particuliers, serait pr�judiciable � la r�ussite du processus de modernisation bancaire et financi�re. Et des arguments, l�ancien grand argentier du pays n�en manque pas � propos d�une d�cision qui �a organis� l�exclusion des banques priv�es install�es en Alg�rie de toute relation d�affaires avec les entreprises publiques et de la ressource des banques publiques et des autres institutions sur le march� mon�taire�. R�sumant toutes les critiques formul�es durant les trois derni�res ann�es � l�encontre de cette mesure, m�mes celles feutr�es qu�il avait �mises, Abdelatif Benachenhou d�estimer que la mesure d�Ahmed Ouyahia �tourne le dos � l�efficacit� et � la performance des entreprises et des banques�, �prive les banques priv�es des moyens de distribution de cr�dit� et �exclut de facto les banques priv�es de l�activit� de garantie par signature et des commissions qui lui sont li�es�. De m�me, cette d�cision, porte, selon lui, �atteinte � l�autonomie de gestion des entreprises publiques �conomiques, pourtant reconnue par la loi�. Voire, elle porte �atteinte � au domaine de comp�tence r�serv� par la loi au Conseil de la monnaie et du cr�dit en mati�re de supervision. En estimant que �l�interm�diation financi�re ne peut �tre parcellis�e, il ne saurait y avoir deux march�s des capitaux � court terme, l�un r�serv� aux institutions financi�res publiques et l�autre propre aux banques priv�es�, il rappelle que les banques �trang�res ont fait valoir qu�elles �taient �priv�es de ressources et de clients au moment m�me o� elles faisaient un effort pour �tendre leurs r�seaux, augmenter leurs fonds propres et recruter plus de comp�tences. Au moment aussi o� la liquidit� augmentait�. L�hypoth�que sur la privatisation du CPA lev�e Avan�ant que �la privatisation du CPA �tait fortement hypoth�qu�e par le maintien de la circulaire�, Abdelatif Benachenhou d�indiquer que �le retrait de la d�cision favoriserait �videmment de meilleures offres pour le rachat du CPA d�s lors qu�il a un effet sur le plan d�affaires du repreneur. Il conduirait � augmenter de mani�re significative les perspectives d�activit� et de rentabilit� du futur CPA�. En d�autres termes, le professeur Benachenhou observe que �parce qu�il a dor�navant la certitude de garder la client�le des entreprises publiques du CPA et qu�il peut en attirer d�autres, le futur repreneur ne peut qu�en tenir compte dans son plan industriel et dans son offre financi�re�. �Une tr�s bonne nouvelle�, selon l�auteur de la contribution, pour �les entreprises publiques qui ne seront pas priv�es des innovations financi�res qui sont attendues pr�cis�ment du repreneur de la banque�.