La d�cision du tribunal de Sidi M�hamed d�ordonner aux travailleurs de la SNTF (conducteurs et techniciens) d�arr�ter le mouvement de gr�ve ne semble pas avoir influenc� la d�termination des gr�vistes �� aller au bout de leurs revendications�. La gr�ve des cheminots se poursuit pour la quatri�me journ�e cons�cutives et ce, m�me si la structure syndicale de tutelle, en l�occurrence la F�d�ration nationale des travailleurs des chemins de fer, a jug�, elle aussi, la �gr�ve des conducteurs ill�gale�. A ce propos, les analystes de la question syndicale estiment � ce propos que �l�attitude affich�e par cette structure horizontale de l�UGTA s�inscrit � contre-courant des principes syndicaux universels et ce, m�me si on consid�re que l�UGTA, en tant que signataire du pacte national �conomique et social, se voit dans l�obligation de n�observer aucun mouvement de protestation durant une p�riode de quatre ann�es�. Toutefois, au-del� de la revendication exprim�e par le collectif des travailleurs de la SNTF dont les repr�sentants syndicaux sont affili�s � l�UGTA, il est important de signaler que cette mont�e au cr�neau des syndicalistes de la base est r�v�latrice du dysfonctionnement organique de la centrale syndicale. En somme, la situation organique que traverse le secteur des cheminots, qui se distingue, faut-il le noter, des autres secteurs d�activit� pour ses traditions syndicales, illustre �le foss� qui s�pare la base syndicale du sommet �. En sciences politiques, cela s�appelle la rupture �pist�mologique, autrement dit, la rupture de la base du sommet. Le mouvement de protestation engag� par les conducteurs et techniciens de la SNTF trouve son origine dans le profond malaise de cette cat�gorie de travailleurs du secteur des chemins de fer. En 2004, un arr�t de travail avait �t� observ� par les conducteurs de la SNTF suite � la d�cision de la direction g�n�rale de porter la responsabilit� du d�raillement du train en provenance de Annaba vers Alger au conducteur. Lors de cet accident, il a �t� enregistr� le d�c�s de quatre voyageurs et une dizaine de bless�s. En somme, c�est les conditions de travail des travailleurs de la SNTF qualifi�es de �d�plorables � qui sont � l�origine du malaise que vit ce secteur sensible des transports. A. Bettache