L�urne, courtis�e par un magma d�ob�diences politiques, partis et listes sans arrimages partisans, se moquera-t-elle une nouvelle fois, pour ne pas dire comme de coutume, de cette acharn�e sollicitation �lectorale ? Ce soir, � la fermeture des bureaux de vote, elle �talera sa nue v�rit�. Confirmera-t-elle l�appr�hension partag�e d�une abstention forte ? Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Les p�riples �lectoraux aux quatre coins du pays auxquels se sont oblig�s les diff�rents comp�titeurs une campagne durant ont consign� juste de quoi entretenir un optimisme en lambeaux quant � une mobilisation de l��lectorat. Autant que les rares meetings tenus, les vir�es de proximit�s, tant en milieux citadins qu�en zones rurales, ont �tabli l�ampleur de la d�saffection citoyenne. Elle est �norme. Et ce ne sont pas les partis politiques et leurs bataillons de candidats � l�exercice du pouvoir local qui avoueront le contraire. Il n�a pas �t� en effet d�escale discursive, indistinctement du pr�pos� au la�us, ou n�a pas d�fil� visible cette hantise de l�abstention. Officiellement aussi, on ne s�est pas d�clar� rass�r�n� quant � une large adh�sion populaire � ce suppl�mentaire scrutin. Le ministre de l�Int�rieur a parl� de la responsabilit� des partis politiques dans cette �uvre de mobilisation de l��lectorat. Une mani�re bien curieuse d��vacuer le reste des causes concourant � d�tourner le citoyen de l�acte de voter. Pourtant, si la faiblesse de la classe politique favorise l�abstention �lectorale, il n�en demeure pas moins que d�autres �l�ments ont travaill� des ann�es durant � l�alimenter. Renouvel�e � chaque �lection comme par acquis pavlovien, la fraude �lectorale n�a pas �t�, il faut le dire, pour conforter l�engagement citoyen dans l�op�ration �lectorale. A plus forte raison lorsque, au lendemain de chaque d�tournement de l�expression citoyenne, apr�s quelques bruyantes d�nonciations, tout le beau monde, b�n�ficiaires et victimes de la fraude, accourt occuper le strapontin. Pourtant que de promesses faites � ne pas cautionner cette perversion �lectorale � la Naegelen. Des promesses qui, souvent, ne survivent pas � l�instant de leur d�clamation. La r�p�tition de faux serments a fini par lasser le citoyen qui, d�j�, est pris dans les rets des tourmentes quotidiennes. De plus, pourquoi l�Alg�rien devra-t-il faire confiance aux prometteurs de merveilles, lui qui sait d�exp�rience que les promesses, en fait, n�engagent que ceux qui y croient. Que de fois ne lui a-t-on pas jur� par tous les saints que, pour peu qu�il aille voter, son quotidien muera en mieux. Et que de fois a-t-il eu des r�veils qui d�chantent ! le 17 mai dernier, � l�occasion de l��lection l�gislative, l�abstention �tait forte, y compris dans sa proportion admise officiellement. Elle �tait non point seulement un rejet de participation � un c�r�monial renouvel� � intervalles r�guliers, mais aussi une mani�re forte de d�noncer une insoutenable condition. A juste titre d�ailleurs, puisque pour qu�elle devienne acte concret, la promesse �lectorale devra , au pr�alable, �maner d�auteurs jouissant de la pleine pr�rogative. Or, il se trouve que ce n�est gu�re le cas. Les futurs maires ne sont pas mieux lotis que ceux qui les ont pr�c�d�s � la t�te des municipalit�s. Ceci, bien �videmment, en attendant le nouveau code communal et de wilaya. Aussi, il ne serait nullement surprenant que l�abstention marque ces �lections locales.