Ces artistes, pr�curseurs de l'art plastique en Alg�rie, dont l��uvre a fortement impr�gn� la sc�ne alg�rienne des arts plastiques au si�cle dernier, demeurent m�connus et leurs �uvres peu valoris�es. C�est ainsi que l'�tablissement Arts et Culture a organis�, mardi dernier, au th��tre de Verdure d'Alger une conf�rence-d�bat d�di�e � ces pionniers des arts appliqu�s, natifs de La Casbah d'Alger. C�est face � un auditoire attentif mais profane dans l'ensemble, des artistes peintres et des critiques d'art, se sont succ�d� pour raconter puis rappeler l��uvre monumentale de Mohamed Racim, Mohamed Kechkoul, Mohamed Temmam, Hamimoumna, Mostefa Bendebbagh... Ils �taient miniaturistes, calligraphes, c�ramistes, enlumineurs, parfois tout cela en m�me temps, et ont su donner � l��artisanat indig�ne�, comme qualifi� sous la colonisation, une forme d'expression artistique typiquement alg�rienne jusqu�� l'�lever au rang d'art � part enti�re. Ainsi que l'ont soulign� des intervenants, �voquer ces artistes, et au-del� de l'hommage m�rit� qui leur est occasionnellement rendu, c'est in�vitablement soulever la probl�matique de la �transmission� et de la �m�moire�. Un professeur � l'Ecole des beaux-arts d'Alger avouera qu'il n'avait trouv� aucune trace de Mostefa Bendebbagh dans cette �cole o� l'artiste avait pourtant pass� 50 ans de sa vie avant de s'�teindre en 2006. Bendebbagh a �t� �l�ve des Beaux-Arts dans les ann�es 1920, avant d'y enseigner pendant de longues ann�es. Il a laiss� de nombreux travaux et a �t�, notamment, fondateur de l'Association nord-africaine des arts artisanaux, cr��e dans les ann�es 1930. Un intervenant parlera longuement d'un autre artiste alg�rien dont la r�putation a travers� les fronti�res et qui demeure inconnu jusque dans les rangs des artistes peintres et des professeurs d'art pr�sents � la conf�rence. Il s'agit de Boudjema� Lamali dont le nom est d�sormais associ� � Safia, au Maroc, une ville r�put�e pour ses c�ramiques. Le peintre Mohamed M�liani affirmera que l'art de la c�ramique, version alg�rienne, est �tr�s pris� en Europe en comparaison avec ses cousins tunisien et marocain avec lesquels il partage pourtant beaucoup de similitudes. Dans un autre registre, le m�me artiste soutiendra que Racim et Bendebbagh totalisent � eux seuls quelque 3 500 miniatures pour lesquelles aucun r�pertoire n'est pr�vu. L'�tonnement de l'auditoire devant ce constat c�dera la place � l'embarras quand il apprendra, par la bouche d'un professeur d'art, que cette manifestation, qui se voulait un hommage aux pionniers des arts appliqu�s, se d�roule en l'absence de Mohamed Ghanem, 82 ans, miniaturiste et dernier repr�sentant encore en vie de cette �cole.