Le retour des comp�tences et des cerveaux au pays serait-il illusoire ? D�autant que la capacit� du pays d�origine � consolider la confiance des expatri�s et g�rer le d�veloppement de ses comp�tence et leur �panouissement reste probl�matique. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - L�Institut maghr�bin des douanes et de la fiscalit� (IEDF) et l�Universit� Jean-Moulin � Lyon 3 ont organis� hier au si�ge de l�IEDF � Kol�a (wilaya de Tipasa), un colloque international sur �les questions identitaires et les flux migratoires s�lectifs �. Un colloque ou �une opportunit� pour sortir avec des pistes de r�flexion�, selon le ministre des Finances, Karim Djoudi, ouvrant les travaux de ce colloque. Lors de cette rencontre, des universitaires, des �conomistes, des sociologues, des juristes et autres experts et scientifiques, alg�riens, maghr�bins et europ�ens, ont d�battu de la probl�matique de la fuite et du retour des cerveaux. Une probl�matique qui fait l�objet d�un d�bat continu et d�une perception non encore compl�te. concernant notamment le montant exact des transferts financiers de la diaspora alg�rienne vers son pays. Pour le directeur de l�IEDF, Sid-Ali Boukrami, il est difficile d��valuer ce montant car nombre d�importations se font en nature, sans paiements. En avan�ant un chiffre approximatif de l�ordre de 2 � 2,5 milliards de dollars. A ce propos, le sociologue et professeur � l�universit� de Nantes, Ali El-Kenz, a �galement relev� l�importance des transferts informels, hors circuits l�gaux, et leur apport dans la construction individuelle. Auparavant, Sid-Ali Boukrami avait li� la question des flux migratoires s�lectifs, un terme appropri� par rapport � celui de l�immigration dite choisie, et dans le contexte d�une mondialisation �irr�versible�, � plusieurs fondements. Soit l�av�nement du num�rique et l�importance prise par les math�matiques et la place pr�pond�rante des intangibles dans les actifs des entreprises (l�innovation, le renouvellement perp�tuel et le crit�re du m�rite�). Mais aussi l�apparition d�une coordination informelle mondiale pour juguler les crises financi�res ainsi que la flexibilit�. Pour le professeur Boukrami, la croissance �conomique �tant, selon le directeur de l�IEDF, un �l�ment d�terminant pour la mobilit� des personnes et l�attractivit� en investissements directs �trangers. Abordant une autre dimension, le sociologue Ali El-Kenz a �voqu� la capacit� d�absorption des comp�tences, �la main-d��uvre hautement qualifi�e�, notamment dans le pays d�origine. Le retour des comp�tences expatri�es, des cerveaux, au pays est-il possible, voire r�aliste ? Pour ce sociologue, �il ne faut pas se faire d�illusions sur la capacit� d�un pays � ramener sa diaspora�. Car, note Ali El-Kenz, il s�agit de la capacit� pour le pays d�origine � consolider la confiance des expatri�s notamment dans ses institutions bancaires et dans les possibilit�s d�avenir. En d�autres termes, assurer un cadre de travail et de vie permettant l��panouissement et l�innovation, en paraphrasant le d�put� et ancien ministre des Finances, Abdelkrim Harchaoui. Pour la pr�sidente de l�association Afcar, A�cha Kouadri, au-del� de valoriser le r�le de cette diaspora, il serait davantage opportun de �mettre en place des m�canismes pour que le pays garde son �lite�. Pour le professeur et polytechnicien Mounir Berrah, la difficult� d�assurer les conditions d��panouissement aux comp�tences expatri�es se pose. D�o� la n�cessit�, selon cet universitaire, de trouver d�autres voies pour �retenir ceux qui sont l� et offrir des opportunit�s d�entrepreunariat, en cr�ant l�environnement favorable. En ce sens, il a avanc� la performance du syst�me �ducatif et la formation de qualit� des perspectives endog�nes valorisantes, le transfert r�ussi des technologies, l�existence d�une strat�gie globale en mati�re de technologies de l�information et de la communication, et la capacit� des porteurs d�id�es de pouvoir mat�rialiser, prot�ger et valoriser les �l�ments de sa r�flexion.