La notion des droits de l�homme dans sa globalit� mais surtout les questions de l�heure, en l�occurrence la libert� d�expression et d�opinion, les droits de la femme et le ph�nom�ne des harraga ont �t� au centre d�un large d�bat anim� avant-hier par les responsables de la Ligue alg�rienne de d�fense des droits de l�homme (LADDH). La rencontre a eu lieu lors d�un d�ner-d�bat au si�ge de la Mutuelle des travaux publics de Z�ralda. Abder Bettache - Alger (Le Soir)- Le d�bat anim� par Ali Yahia Abdennour, Mustapha Bouchachi et Noureddine Benissad, respectivement pr�sident d�honneur, pr�sident et vice-pr�sident de la LADDH, �tait tr�s riche en enseignements. Cette rencontre, organis�e en guise de cl�ture d�un s�minaire organis� au profit des associations, a �t� domin�e par deux th�mes : la question de la condition f�minine en Alg�rie et le ph�nom�ne des harraga. Ainsi, si pour le premier, des avis contradictoires ont �t� exprim�s par les participants, il n�en demeure pas moins que le ph�nom�ne des harraga est un exemple �difiant de �la d�tresse de la jeunesse alg�rienne�. Pour Ali Yahia Abdenour, qui a exhort� les participants � ��tre � l��coute de la soci�t� et d�fendre les droits de l�homme�, le ph�nom�ne des harraga est �un signe fort du d�sespoir de notre jeunesse�. �Ils disent qu�ils pr�f�rent �tre mang�s par le poisson que de rester dans leur pays. Si on continue comme �a, c�est l�Alg�rie qui va dispara�tre.� Pour, le vice-pr�sident de la ligue, M. Noureddine Benissad, �le ph�nom�ne des harraga est en augmentation perp�tuelle depuis quelques ann�es, et on y trouve de toutes les cat�gories, soit du simple ch�meur � l��tudiant, de l�universitaire au dipl�m�. �M�me les femmes font partie de cette cat�gorie de personnes qui prennent le risque de traverser la haute mer au p�ril de leur vie�, a soulign� l�intervenant. Avocat et membre du Conseil de l�ordre des avocats du barreau d�Alger, M. Benissad expliquera que �le ph�nom�ne des harraga constitue une v�ritable �nigme, car l��l�ment �risque� est pris en consid�ration par le harrag�. Ce dernier, au d�triment de sa vie, prend le risque de traverser la haute mer � la recherche d�un travail d�cent et de dignit�. Il cherche aussi un mod�le de soci�t� renvoy� par l�image dans l�espoir d�am�liorer son sort et celui de sa famille et �galement acc�der � des droits et libert�s fondamentaux auxquels il n�a pu acc�der dans son propre pays�. Le ph�nom�ne des harraga a �t� �galement trait� du point de vue du r�le de l�Etat pour r�duire ce ph�nom�ne, voire l��radiquer. Or, pour les avocats de la LADDH, �la situation est plus compliqu�e �, surtout lorsqu�on sait �que ceux qui sont intercept�s en mer sont automatiquement traduits devant les tribunaux, en les poursuivant pour �migration clandestine, alors qu�il n�existe aucun texte qui stipule cela�. �Savez-vous pourquoi on n�a pas le droit de les poursuivre ? Pour la simple raison qu�ils sont intercept�s dans les eaux territoriales alg�riennes et qu�on ne peut, de ce fait, leur reprocher une �migration clandestine dans leur propre pays, mais s�ils sont intercept�s dans les eaux territoriales internationales, la poursuite ne rel�ve pas de la comp�tence des tribunaux alg�riens�, a ajout� Noureddine Benissad. Le pr�sident d�honneur de la LADDH a �galement d�clar� que �le ph�nom�ne des harraga fait partie du v�cu quotidien des jeunes Alg�riens qui n�ont d�autre choix que de lutter pour arracher leurs droits�. A. B.