�On ira jusqu�au bout, quitte � perdre sa vie, parce qu�il s�agit d�une juste cause !� C'est, allong�e � m�me le sol, que Wahiba, une des enseignants gr�vistes, nous lancera cette phrase. Une phrase qui exprime la d�termination et le d�sarroi des enseignants contractuels affili�s au Snapap. Hier au si�ge du Snapap, et � leur sixi�me jour de gr�ve, la fatigue appara�t sur les visages des gr�vistes. Leurs forces s'�puisent et semblent les abandonner progressivement. Regroup�s dans deux salles, les gr�vistes venus d'Alger, Blida, Boumerd�s et Annaba, sont affaiblis. Ils mettent leur sant�, voire leur vie en danger, pour obtenir satisfaction de leurs revendications. Des revendication �l�gitimes� qui se r�sument en : l'int�gration des contractuels dans leurs fonctions, la r�int�gration des enseignants r�voqu�s abusivement, la titularisation des enseignants contractuels apr�s une ann�e de travail, le paiement des arri�r�s de salaires et le r�tablissement de la prime annuelle. �Nous manifestons notre d�sarroi de la mani�re la plus pacifique qui soit�, rench�rit Wahiba. Et d'ajouter �mais si l'un de nous devait y laisser la vie, � ce moment l� , c'est au ministre que sera imput�e la responsabilit�. Selon la secr�taire g�n�rale du Snapap, Mme Ghozl�ne, en guise de soutien aux gr�vistes, �plusieurs sit-in sont programm�s par les enseignants contractuels � travers plusieurs wilayas�. Le premier rassemblement devait avoir lieu hier � Guelma. La ville d'Oran � son tour, verra rassembl�s, aujourd'hui, plusieurs enseignants devant la Direction de l'�ducation. Cette gr�ve met aussi en lumi�re les soutiens dont sont susceptibles de b�n�ficier les enseignants gr�vistes. En effet, plusieurs messages de soutien sont parvenus au si�ge du Snapap. �Nous avons re�u plusieurs marques de soutien de la part des syndicats autonomes. Egalement, celles de diff�rentes organisations �trang�res � nous explique Mme Ghozl�ne. Le Fonds de solidarit� pour les luttes de lib�ration sociale dans le tiers-monde, Soli- Fonds (Suisse), a exprim� sa solidarit� avec les gr�vistes et soutient leurs demandes �alors que les autorit�s responsables n�en tiennent pas compte. �Nous comprenons le refus de la pr�carit�, et nous mesurons la gravit� de l'action�, peut-on lire dans un communiqu� de la F�d�ration des travailleurs de l'�ducation, affili�e � la Conf�d�ration nationale du travail (CNT, France). Ces derniers exigent du gouvernement alg�rien d'entendre �au plus vite� les justes revendications des enseignants protestataires. Face � tous ces arguments, il y a 22 personnes qui se sacrifient, sans qu'un responsable daigne bouger le petit doigt. Mais leur nombre se verra � la hausse, puisque plusieurs autres enseignants des autres wilayas, devaient rejoindre les gr�vistes. Ce que ces enseignants contractuels d�noncent, est le fait que, contrairement aux autres types de gr�ve, une gr�ve de la faim ��a n'emb�te personne� au pouvoir . En tout cas, les gr�vistes ne sont plus contraints d�accepter des propositions des pouvoirs publics bien inf�rieures � celles qui �taient recherch�es.