Le pr�sident de la Soci�t� alg�rienne de n�phrologie, dialyse et transplantation, le Pr Rayane, a appel� hier � la sensibilisation de la population � la n�cessit� du don d�organes pour sauver des vies. Les sp�cialistes ont insist� sur l�urgence de passer au pr�l�vement d�organes sur des personnes d�c�d�es et d��largir le cercle des donneurs. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - Le Pr Belabadji a appel� � revoir les tests actuelllemnt en vigueur et recommand� l��largissement du cercle des donneurs, notamment aux cousins germains, tantes et � la belle-famille. Ceci, sachant que la loi alg�rienne ne permet que le don d�ascendants, descendants et collat�raux. �Nous voulons actuellement d�passer le don � partir de sujets vivants et nous visons le pr�l�vement sur des cadavres, pour b�n�ficier aussi bien des deux reins que des autres organes qui contribueront � sauver des vies�, a d�clar� le professeur. Actuellement, en Alg�rie, la transplantation r�nale par donneur, � partir de cadavre, repr�sente 5 % du programme national. Il n�existe pourtant pas d�opposition exprim�e par les autorit�s religieuses, soulignent les sp�cialistes. Toutefois, le consentement explicite et pr�alable du donneur ou de sa famille apr�s le d�c�s est une n�cessit�. Pour sa part, le Pr Rayane soulignera le retard accus� par l�Alg�rie concernant le don d�organes et a appel� � un d�bat de soci�t� sur cette question, souvent jug�e taboue. Il rappellera, par ailleurs, que l�Alg�rie s�est lanc�e dans la transplantation r�nale en 1986 et que depuis cette date 500 greffes r�nales ont �t� effectu�es. Concernant l�incidence de l�insuffisance r�nale chronique en Alg�rie, 4 500 nouveaux cas sont enregistr�s chaque ann�e. �La moiti� de ces cas doit �tre greff�e chaque ann�e, alors qu�actuellement nous effectuons seulement 200 � 220 greffes par an�, a soulign� le sp�cialiste, notant, par ailleurs, qu�un programme de transplantation r�nale a �t� r�activ� par la tutelle, ce qui a donn� le chiffre de 116 greffes effectu�es � partir de donneurs vivants. Actuellement, selon les intervenants, tous les dons se font de la part de personnes apparent�es, ce que permettent la loi et la religion, rappelle le Pr Rayane. Il notera, par ailleurs, que la prudence est de mise pour ce qui est des donneurs non apparent�s, qui sont refus�s en raison de d�rives observ�es notamment dans certains pays. Il s�agit de multiples cas de transactions purement commerciales, qui entachent les op�rations de dons d�organes. Toutefois et vu la multiplication des cas et les besoins exprim�s par rapport au nombre r�duit de donneurs, la situation actuelle inqui�te les sp�cialistes qui ont expliqu� hier qu�il fallait r�pondre � un besoin de 1 000 greffes par an. �C�est le moment de lancer le d�bat dans les �coles, les universit�s et m�me dans les mosqu�es, du fait que les dons sont insuffisants. La probl�matique actuellement concerne le pr�l�vement d�organes � partir de patients en �tat de mort enc�phalique, ce qui repr�sente une situation irr�versible. On peut dans ce cas pr�lever des organes, mais sans trop tarder �, souligne le Pr Rayane. L�intervenant s�interrogera toutefois sur l��quipement des h�pitaux, pour la prise en charge des morts enc�phaliques, et recommandera, � cet effet, d��quiper des salles de r�animation pour morts enc�phaliques, dans les h�pitaux des principales villes du pays, dans le cadre d�une op�ration pilote. Les pr�sents noteront, par ailleurs, qu�en 2002 six transplantations ont �t� effectu�es � partir de cadavres. Le Pr Rayane expliquera, en outre, qu�il est possible de pr�lever des organes, � partir des cadavres de victimes d�accidents de la route et d�accidents cardiovasculaires. Il s�agit toutefois, selon les sp�cialistes, de lancer un d�bat de soci�t� sur cette question. A cet effet, ont �t� pr�par�s des sp�cimens de cartes de donneurs, puisque, � ce jour, il n�existe pas ce genre de document, comme ailleurs ou dans d�autres pays, ou est exprim� le refus des sujets de faire don de leurs organes. Le document en question a �t� pr�sent� hier � la presse et devrait �tre perfectionn�. Il existe actuellement en Alg�rie 13 000 h�modialys�s et 250 centres d�h�modialyse, alors que 90 autres centres priv�s devraient bient�t voir le jour. 10 centres greffeurs sont en outre en activit� au niveau des CHU. Le Pr Rayane attirera, toutefois, l�attention sur certains de ces centres qui, dira-t-il, portent pr�judice, au plan national, � la transplantation d�organes en raison de d�faillances dans leur fonctionnement. Les sp�cialistes pr�sents d�nonceront la tentative de marginalisation des n�phrologues, concernant la greffe r�nale, tout en pr�cisant que ces op�rations sont multidisciplinaires.