Le proc�s en appel du nationaliste corse, Yvan Colonna, poursuivi pour l�assassinat en 1998 du pr�fet Claude Erignac, le crime politique le plus grave jamais commis sur l��le, s�est ouvert hier � Paris, alors que l�accus� continue de plaider son innocence et l�absence de preuves. Face � la veuve et aux deux enfants du pr�fet de Corse, Yvan Colonna, cheveux ras, veste de surv�tement sur tee-shirt noir, a fait son entr�e � la cour d�assises en saluant d�un geste de la main son p�re, son fr�re et sa s�ur mass�s sur le banc le plus proche du box blind�. Yvan Colonna, 48 ans, condamn� � la r�clusion criminelle � perp�tuit� en premi�re instance en d�cembre 2007, a toujours clam� son innocence. La premi�re journ�e du proc�s devait �tre consacr�e � l�appel des t�moins, une centaine au total, et � la lecture de l�acte d�accusation. Il est de nouveau jug� par une cour sp�cialement compos�e pour les affaires de terrorisme, neuf magistrats si�geant � la place de l�habituel jury populaire d�assises. Avant l�ouverture, ses avocats et sa famille ont r�p�t� que la culpabilit� du berger n�avait pas �t� d�montr�e lors du premier proc�s. �La culpabilit� �a ne se d�cr�te pas, �a se d�montre (...) Il est d�termin� � faire valoir son innocence �, a d�clar� devant les cam�ras de t�l�vision sa s�ur, Christine Colonna. �Ce n�est pas un second proc�s. C�est un nouveau proc�s, Yvan Colonna a �t� d�clar� coupable d�s 1999 par les plus hautes autorit�s de l�Etat. Reste maintenant � reprendre le dossier�, a affirm� Me Patrick Maisonneuve. La d�fense a jug� �indispensable � qu�une reconstitution de l�assassinat du pr�fet, le 6 f�vrier 1998 � Ajaccio, soit ordonn�e par la cour. �Cela montrera l�absence de possibilit� de la pr�sence d�Yvan sur les lieux du crime�, a ajout� la s�ur de l�accus�. Yvan Colonna avait �t� d�sign� en mai 1999 comme l�assassin du pr�fet par plusieurs membres du commando qui s��taient r�tract�s un an et demi plus tard, faisant valoir des �pressions � polici�res. Les cinq avocats ont d�j� ferraill� hier matin pour que les policiers charg�s d�une enqu�te, longtemps d�cri�e, viennent t�moigner au m�me moment. �Un certain nombre de pi�ces (...) ont sciemment disparu du dossier d�instruction dans la mesure o� elles disculpaient Yvan Colonna�, a affirm� Me Gilles Simeoni. �C�est la d�fense qui dirige les d�bats !�, a protest� Me Philippe Lemaire, avocat de la veuve Dominique Erignac et des deux enfants du pr�fet, Charles-Antoine et Marie-Christophine. Ces derniers sont arriv�s au proc�s sans faire de d�claration, leur avocat r�p�tant qu�ils attendaient enfin des aveux de l�accus�. �J�esp�re qu�il dira la v�rit�. On nous parle d�un dossier vide mais il a permis qu�il soit condamn� une premi�re fois � la r�clusion criminelle � perp�tuit�, c�est un vide qui, � mon avis, �tait quand m�me un peu plein�, a dit Me Lemaire. Le 6 f�vrier 1998, Claude Erignac, depuis deux ans le plus haut repr�sentant de l�Etat en Corse, avait �t� tu� de trois balles dans la nuque par un commando nationaliste alors qu�il remontait seul dans la soir�e une ruelle mal �clair�e d�Ajaccio pour rejoindre son �pouse � un concert. Cet assassinat avait provoqu� une vive �motion en France, et notamment dans l��le, r�guli�rement touch�e par des attentats d�organisations ind�pendantistes, mais jamais d�une telle ampleur.