Une �pargne nationale importante, aussi bien l��pargne budg�taire que celle des m�nages (que l�on red�couvre � chaque lancement d�un emprunt obligataire), des banques surliquides, un portefeuille d�intentions d�investissements colossal... Tous les �l�ments d�un relance de l'investissement productif sont l� et pourtant, ��a ne bouge pas beaucoup � comme me disait r�cemment un op�rateur �conomique priv�. Au d�but de cette d�cennie 2000, l�Etat avait fait le pari des investisseurs �trangers. Non seulement ils ne sont pas venus, mais � pr�sent ce sont les pouvoirs publics qui sont plus regardants sur le comportement (pas toujours compatible avec les int�r�ts nationaux) de ces �apporteurs� de capitaux. Pourtant, comme nous venons de le rappeler, ces capitaux existent dans le pays et c�est plut�t le pari des investisseurs nationaux que devrait faire le gouvernement. Les m�mes contraintes, les m�mes obstacles, les m�mes dysfonctionnements qui brident l�investissement sont l� depuis plus de dix ans. Combien de fois n�ont-ils �t� diagnostiqu�s, d�cri�s, analys�s, mais... �rien ne bouge� ! Il faut rappeler, encore une fois, que nos besoins nationaux sont satisfaits, dans tous les domaines, par le recours aux importations dont la facture ne cesse d�augmenter. En termes globaux, la production nationale satisfait � peine 25 % des besoins nationaux en moyenne. D�un autre c�t�, notre production nationale est totalement absente sur les march�s ext�rieurs. Ni substitutions aux importations, ni promotion des exportations : o� est notre syst�me productif national ? Existe-t-il seulement apr�s quarante ann�es d�industrialisation, de vell�it� industrielle, devrions-nous plut�t �crire. Une tr�s mauvaise attractivit� L��conomie alg�rienne n�attire pas l�investisseur. Non par manque de d�bouch�s ou par �troitesse du march� int�rieur, non plus pour cause de co�t �lev� de la main-d��uvre mais par incapacit� des diff�rentes administrations �conomiques � huiler la m�canique qui m�ne � l�investissement. Nous connaissons tous le classement peu glorieux de notre �conomie en mati�re de climat des affaires : le �doing business�, que la Banque mondiale publie chaque ann�e et qui classe les �conomies mondiales en fonction des facilitations qu�elles accordent � l�investissement, place l��conomie alg�rienne parmi les 20 derni�res, sur plus de 160 �conomies. Et chaque ann�e, la situation se d�t�riore encore un peu plus : l�acc�s au cr�dit est un calvaire pour les promoteurs, l�acquisition d�un terrain pour l'implantation de l�usine est quasi impossible, le droit �conomique qui r�git l�activit� �conomique est illisible, changeant et peu rassurant... et on peut allonger la liste. Estil si difficile d�arranger tout cela, de d�brider les initiatives, de laisser le dynamisme des op�rateurs alg�riens s�exprimer pleinement ? Durant le Ramadan pass�, le pr�sident Bouteflika a re�u dans le cadre de ses auditions des membres du gouvernement, le ministre de la PME/PMI. Fin d�cembre 2008 au plus tard, avait dit le pr�sident, un programme de relance de la PME/PMI d�taill�, pr�cis et concret devait �tre �labor� et pr�sent� en Conseil des ministres. Nous sommes en f�vrier 2009 et... toujours rien. Pourquoi, quels sont ces probl�mes insurmontables qui emp�chent l��conomie d�avancer ? En recevant le ministre des Finances, le pr�sident de la R�publique a dit non � un fonds souverain et oui � un fonds d�investissement qu�il faut cr�er dans les meilleurs d�lais pour soutenir l�investissement productif... On attend toujours ! Serions-nous incapables en Alg�rie de lutter contre les blocages bureaucratiques. Y aurait-il quelques �diables cach�s� qui bloquent le syst�me ? Les d�fis sont pourtant nombreux et redoutables et c�est une v�ritable course contre la montre qui est engag�e pour sortir du tout p�trole et construire une �conomie de production et une �conomie de services. Un taux d��pargne de 56 % du PIB, des millions de dossiers d�investissement en souffrance � l�ANDI, une jeunesse en mal d�emploi et de perspectives : ce sont l� des probl�mes �conomiques qui ne sauraient �tre dissous dans des grandes analyses politiques ni encore moins dans des courses � l'�chalote. 170 000 PME (et non pas des TPE : tr�s petites entreprises) sont cr��es chaque ann�e en France ; un nombre plus important encore en Italie et en Espagne quand en Alg�rie nous n�arrivons pas � en cr�er 5 000 par an au moment o� le taux de ch�mage est chez nous nettement plus important et la demande int�rieure en divers biens consid�rable. Les priorit�s du d�bat ne sont plus � savoir avec pr�cision la date de l��lection pr�sidentielle ni si le challenge en mati�re de participation des citoyens � cette �lection sera relev�. Le lait est sur le feu et en mati�re �conomique, qui n�avance pas recule, car les param�tres d�mographiques, les �volutions �conomiques mondiales, la concurrence et la comp�tition mondiales, eux, n�attendent pas.