Depuis son arriv�e � la pr�sidence, Abdelaziz Bouteflika n�a jamais cach� son intention de r�viser la Constitution. L�amendement ent�rin� par voie parlementaire le 12 novembre dernier n�a finalement servi qu�� asseoir le pouvoir du locataire du palais d�El-Mouradia. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Abdelaziz Bouteflika a, d�s 1999, exigeait une loi fondamentale qui d�finit les �r�gles d�un r�gime politique aux contours clairs�. L�homme n�a jamais rat� l�occasion de critiquer le caract�re �ambigu� et �hybride� de la Constitution de 1996. Pourtant, aujourd�hui encore, ce texte n�a toujours pas d�fini clairement �la nature du r�gime�. Mis � part la suppression du poste de Chef de gouvernement et la cr�ation de celui de Premier ministre, l�amendement adopt� le 12 novembre 2008 par voie parlementaire n�a rien apport� de nouveau. Officiellement, ce changement de statut visait � �clarifier les responsabilit�s entre les deux constituants de l�ex�cutif�. Pourtant, il est de notori�t� publique que le chef du gouvernement a toujours eu un simple r�le de �coordinateur� de l�action de l�ex�cutif. La suppression du Conseil du gouvernement n�a, elle aussi, aucune cons�quence fondamentale sur le mode de fonctionnement du r�gime. Idem pour les autres amendements introduits � la loi fondamentale. Le pr�sident �tait et restera le seul ma�tre � bord. En fait, la cl� de vo�te de cette r�vision tient uniquement � un seul et unique article : celui relatif � l�annulation de la limitation des mandats pr�sidentiels. D�ailleurs, Bouteflika le reconna�t presque dans son discours prononc� le 29 octobre 2008 � la Cour supr�me, � l�occasion de l�ouverture de l�ann�e judiciaire. �Eu �gard aux engagements prioritaires et aux d�fis de l�heure, il m�est apparu n�cessaire d�introduire des amendements partiels et limit�s, loin de la profondeur, du volume et m�me de la forme que je souhaitais donner � ce projet de r�vision constitutionnelle, ce qui aurait dans ce cas impos� le recours au peuple�, d�clarera- t-il pour justifier son choix de r�viser la Constitution par voie parlementaire en lieu et place du recours � la voix r�f�rendaire. Le message est donc le suivant : parer au plus press� pour revenir et proc�der � une r�vision de fond de la Constitution. A l�heure actuelle, nul ne sait quel type de changement compte introduire Bouteflika dans sa future constitution. Il est toutefois certain que ces dispositions renforceront les pr�rogatives � d�j� tr�s larges � du chef de l�Etat. Un r�gime o� le pouvoir l�gislatif n�aura pas droit de cit�. Ce qui est d�j� le cas�