�En Alg�rie, l�obligation pour le m�decin consultant de signaler aux services comp�tents des cas de violence sur les enfants n�existe pas�, a relev� le professeur Bessaha, du service de m�decine l�gale du CHU Mustapha, lors du quatri�me colloque national du praticien d�entreprise, organis� hier � Alger par la revue M�dico Pharmaceutique. Lotfi M�rad - Alger (Le Soir) - De mani�re g�n�rale, devant un cas de violence physique ou sexuelle sur un enfant, le m�decin (du SAMU, des urgences ou le p�diatre) se limite � examiner la victime et � prodiguer des conseils � la famille pour une �ventuelle psychoth�rapie. L�absence d�obligation de signalement des violences sur les mineurs est une r�alit� que regrettent les m�decins. Quand on sait que de nombreuses victimes se retrouvent, avec leurs familles, seules � g�rer cette situation de grande d�tresse exacerb�e par les tabous et le conservatisme de la soci�t�. Dans la plupart des cas, la prise en charge des violences physiques ou sexuelles sur les enfants s�arr�te au stade de la consultation chez le m�decin. Un mal d�autant plus difficile � surmonter si le bourreau qui �chappe ainsi � toute forme de poursuites est issu du milieu familial. A cet �gard, le Pr Bessaha a plaid� pour �l�instauration d�un cadre juridique qui donnerait la possibilit� aux m�decins d�entamer les d�marches de signalement et d�alerter la police ou la justice lorsqu�il constate un cas de maltraitance ou de violence sexuelle sur un enfant, afin que les poursuites soient entam�es � l�encontre du bourreau�. M�me les preuves mat�rielles, comme les photos des traces de s�vices sur le corps de la victime, restent anonymes et ne sont exploit�es que dans un but p�dagogique. Pour le Pr Merad Boudia, le m�decin peut, � la rigueur, se d�charger de la responsabilit� de donner suite � ces affaires �en orientant la victime (et son tuteur) au service de m�decine l�gale le plus proche ou aux services d�assistance sociale de l��tablissement hospitalier�. En milieu hospitalier, les services de m�decine l�gale sont, en effet, seuls habilit�s � prendre attache avec la police ou la justice. Il s�agit donc � la fois d�actionner les services sociaux pour une prise en charge psychologique des victimes et ceux de m�decine l�gale pour les besoins de poursuites judiciaires contre les agresseurs. Et en quelque sorte, contourner ce vide juridique en mati�re de prise en charge des enfants victimes de toute forme de violence en mettant en avant l�int�r�t de la personne violent�e. De fait, de nombreux professionnels de la sant� continuent d�interpeller les autorit�s pour �rendre obligatoire le signalement par les m�decins des cas de violence sur les enfants�. Dans la mesure o� ce vide juridique tourne malheureusement � l�avantage du bourreau, qui r�ussit ainsi � �chapper � la justice et peut-�tre faire d�autres victimes, dont la plupart pr�f�rent souffrir en silence.