Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a averti hier ses concitoyens que l'ann�e 2009 serait �tr�s difficile� mais a assur� que le �pire� avait �t� �vit� en Russie et que la crise serait �surmont�e�. �S'exprimant � la Douma (chambre basse du Parlement), M. Poutine a rendu compte pour la premi�re fois, devant une assembl�e docile, de sa politique �conomique, soulignant que c'�tait un �pas suppl�mentaire� dans le d�veloppement du syst�me politique du pays. �L'ann�e 2009 sera tr�s difficile pour nous�, a-til d�clar� dans un discours d'un peu plus d'une heure. La crise �conomique mondiale est �loin d'�tre finie�, a-t-il ajout�, �voquant de �nombreuses menaces� encore pr�sentes. M. Poutine a r�p�t� que l'�conomie russe, qui repose en grande partie sur l'exportation de mati�res premi�res, �tait pieds et poings li�s � la conjoncture mondiale. �La Russie pouvait-elle rester � l'�cart de la crise ? Bien s�r que non, ce n'�tait pas possible, c'�tait une illusion�, a-t-il martel�. Le produit int�rieur brut (PIB) russe a chut� de 7% au premier semestre 2009 contre une croissance record de 8,5% pour la m�me p�riode de l'ann�e pr�c�dente. Le chef du gouvernement a toutefois tenu � rassurer ses concitoyens, toujours traumatis�s par la crise de 1998 qui ruina les �pargnants, en dressant un bilan �logieux de l'ann�e 2008 � avec un taux de croissance de 5,6% � et en �cartant les sc�narios catastrophes. �Nous avons r�ussi � �viter les pires sc�narios. Les coups port�s par la crise ont �t�, autant que possible, att�nu�s�, a-t-il dit. A commencer par ceux qui ont �t� ass�n�s au secteur bancaire, selon M. Poutine. �Le risque d'effondrement du syst�me bancaire russe a diminu�, mais il �tait r�el et tout pr�s de se produire�, a-t-il soulign�, en rappelant que l'Etat avait soutenu les banques, afin de prot�ger l'�pargne des citoyens. M. Poutine a sugg�r� qu'avec la stabilisation du rouble, il �tait possible d'envisager dans les prochains mois une baisse des taux d'int�r�t de la Banque centrale de Russie, qui rendrait �l'octroi des cr�dits plus accessible pour les entreprises comme pour les particuliers�. Le ministre russe des Finances, Alexe� Koudrine, a pr�dit derni�rement une deuxi�me vague de probl�mes dans le secteur financier, en raison du non-remboursement des cr�dits par les entreprises, tout en soulignant qu'il n'y aurait pas de faillites majeures de banques. �La Russie surmontera la crise, le pays conservera sa place parmi les grandes �conomies de ce monde�, a insist� le chef du gouvernement. Dans ce contexte, M. Poutine a pr�sent� un nouveau paquet de mesures anticrise � avec un d�ficit budg�taire de 3 000 milliards de roubles (66,9 mds d'euros) � qui devait �tre approuv� dans la foul�e par la Douma en premi�re lecture. Le budget 2009 t�moigne d'une politique �conomique et sociale �r�aliste�, qui doit �cumuler des mesures anticrise et des projets � long terme�, a-t-il soulign�. Il a ainsi indiqu� que le gouvernement allait accorder une enveloppe suppl�mentaire d'environ 600 milliards de roubles (13,3 milliards d'euros) aux programmes sociaux, et notamment aux retraites. Il faut �emp�cher la crise de d�moraliser la soci�t�, a-t-il jug�. Des mesures qui ont suscit� peu d'objections, � l'exception de celles du chef de file des communistes, Guennadi Ziouganov, qui a exig� la d�mission du gouvernement. �Les principaux ministres sont incapables de r�soudre les probl�mes�, a-t-il temp�t�, ajoutant : �Si ce gouvernement continue � appliquer une politique mon�tariste, il m�rite d��tre renvoy�.�