Dans le cadre de sa tourn�e diplomatique dans les r�gions du Maghreb et du Proche- Orient, l�envoy� sp�cial am�ricain pour le Proche-Orient, George John Mitchell, �tait avant-hier l�h�te de l�Alg�rie. Re�u en audience par le pr�sident Bouteflika, r��lu le 9 avril pour un troisi�me mandat cons�cutif, le diplomate am�ricain a sollicit� l�implication alg�rienne dans le plan am�ricain de paix pour le Proche- Orient. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Il semble que sur ce chapitre de la coop�ration diplomatique, Alger et Washington n�ont pas quelques d�phasages � corriger. Du moins, l�envoy� sp�cial am�ricain pour le Proche-Orient s�est montr� rass�r�n� par la teneur de l�entretien qu�il a eu avec le pr�sident Bouteflika. Il a, en effet, affirm�, au sortir de l�audience que lui a accord�e le pr�sident Bouteflika, avoir eu des discussions �tr�s int�ressantes �, �tr�s sinc�res� et �compl�tes�. Mais toujours est-il que l�entente n�est pas si parfaite que cela, et qu�il faille pour Alger et Washington approfondir les discussions. C�est, en tout cas, ce que laisse d�duire l�invitation faite par le pr�sident Bouteflika au diplomate am�ricain d�y revenir ult�rieurement. Une invitation qu�il a d�clar� avoir accept�e. �J�esp�re que nous allons travailler davantage ensemble afin de faire aboutir le processus de paix dans la r�gion�, a-t-il souhait�, confiant, en outre, que �nous sommes d�accord sur les objectifs � atteindre. Nous sommes convaincus que la t�che ne sera pas facile�. L�administration Obama, notons-le, affiche une volont� de revenir des errements guerriers de l�administration Bush et que, ce faisant, privil�gie l�approche diplomatique dans la r�solution des conflits r�gionaux, en t�te desquels le probl�me isra�lo-palestinien. Les Am�ricains travaillent � une solution n�goci�e qui, s�il advient, aboutirait � l�instauration de deux Etats palestinien et isra�lien prosp�rant dans un bon voisinage. Le g�n�rique est tentant. Reste juste � savoir quelle m�canique les Am�ricains comptent- ils mettre en branle pour parvenir � cette paix. C�est en somme la configuration des deux Etats palestinien et isra�lien qui pourrait alimenter les h�sitations des pays de la r�gion acquis, pour la majorit�, � la cause palestinienne. C�est cet aspect de la question qui, peut-�tre, vaudra une suppl�mentaire escale alg�roise � George John Mitchell. Certainement d�autres questions aussi. La coop�ration bilat�rale notamment que les Am�ricains ne comptent pas n�gliger, surtout que, au niveau du Vieux Continent, Paris fait toujours les yeux doux � Alger. En t�moignent les f�licitations pr�cipit�es de Nicolas Sarkozy � Bouteflika qui venait d��tre reconduit dans ses fonctions pr�sidentielles. Ceci pendant que le d�partement am�ricain s�est d�clar� pr�occup� par les d�nonciations de fraude �mises indistinctement par les partis de l�opposition et des adversaires de Bouteflika dans la course � la magistrature supr�me. George John Mitchell � Alger n�a pas fait cas, du moins publiquement, de f�licitations de Barack Obama � Abdelaziz Bouteflika. Est-ce � comprendre que les Am�ricains ne sont pas d�partis de �leurs pr�occupations� au sujet de la fraude �lectorale ? Peut-�tre. Cependant, cette �pr�occupation � n�aura pas d�effet sur la coop�ration al�gro-am�ricaine, comme l�avait soulign� le porte-parole d�Etat am�ricain qui eut � en faire cas. Les Am�ricains se sont forg�s dans la realpolitik qui leur dicte de toujours mettre en avant l�int�r�t �go�ste ou partag�. Ils n�ont pas besoin comme les Fran�ais de forcer sur les amabilit�s, puisque l�histoire de leur relation avec l�Alg�rie n�est pas surcharg�e de passion.