Nous avons toujours entendu parler de la situation d�abandon dans laquelle se trouvent les structures hospitali�res de la wilaya d�Oran, notamment celles des urgences, mais ce dimanche 9 ao�t 2009, le hasard aura voulu que nous vivions l�exp�rience par nous-m�mes. Le petit tour qui nous a conduit d�abord vers les urgences de la polyclinique d�Es-Senia puis vers les urgences du CHU d�Oran et au pavillon 16 (ORL) de la m�me structure hospitali�re �tait une exp�rience in�dite. Ce jour-l�, vers les coups de 3h du matin, nous nous sommes rendu aux urgences de la polyclinique d�Es- Senia. A notre arriv�e, la premi�re anomalie constat�e �tait l�absence du gardien qui devait lever la barri�re pour nous permettre de franchir l�entr�e. Devant cette situation, nous avons �t� contraint de lever cette barri�re par nous-m�me. En p�n�trant, nous constatons que l�agent de s�curit� se trouvait � proximit� de la porte d�entr�e, et malgr� nos innombrables coups de klaxon, il ne r�agira pas. Normal puisqu�il �tait allong� aupr�s de deux autres individus que nous n�avons pas pu identifier. Tous dormaient d�un sommeil profond. Apr�s avoir stationn� notre v�hicule, sans que personne ne s�aper�oive de notre pr�sence, nous nous sommes dirig� vers l�int�rieur de la structure. M�me constat : personne n��tait � la r�ception, ni infirmier, ni m�decin de garde, ni agent de s�curit� le hall �tait d�sert. Face � cette situation, nous avons d�cid� d�avancer un peu plus, rentrant cette fois-ci au sein de la salle de soins, une fois de plus aucun signe de vie. La chambre r�serv�e au repos des m�decins de garde n��tait pas loin. Apr�s avoir pass� quelques minutes � frapper sur la porte, une dame portant une blouse blanche nous a ouvert la porte : c��tait le m�decin de garde. A moiti� r�veill�e, c�est � l�issue d�une chaude altercation verbale (car nous avions os� la r�veiller) qu�elle a finalement accept� de nous examiner. Elle nous prescrit, � la va-vite, un calmant (anti-inflammatoire) et se pr�cipita pour rejoindre son lit. Peu convaincu par sa consultation, nous avons d�cid� de voir un autre m�decin, cette fois-ci nous nous sommes rendu aux urgences m�dicales du CHUO. A notre arriv�e au niveau de cette structure, l�heure indiquait 3h40. Contrairement aux urgences de la polyclinique d�Es- Senia, les agents de s�curit� relevant de la soci�t� de s�curit� dite �vigilante� �taient nombreux � l�entr�e des urgences m�dicales du CHUO, il n�en �tait malheureusement pas de m�me pour le personnel m�dical � l�int�rieur de cette structure. Sur les lits, normalement r�serv�s aux malades, les infirmiers sommeillaient � leur tour. Les informations nous ont �t� donn�es par un garde-malade qui accompagnait un de ses proches qui nous a indiqu� l�endroit o� le pr�pos� param�dical, en garde cette nuit, se trouvait. Apr�s une vingtaine de minutes d�attente, le docteur de garde qui a �t� appel� pour consulter notre cas, apr�s examen, a d�cid� de nous orienter en urgence vers le pavillon 16, celui de l�ORL (otorhino- laryngologie). A 4h10 du matin nous avons rejoint le Centre hospitalo-universitaire d�Oran, qui se situe tout pr�s du service des urgences d�o� nous avons �t� orient�. Sur place, sans l�assistance des agents de s�curit� de ladite structure hospitali�re qui nous ont indiqu� le pavillon, nous n�aurions jamais pu rep�rer le lieu en question. Le pavillon 16 se trouve tout juste pr�s de l�entr�e principale de l�h�pital, dans un coin peu �clair� (faute d��clairage) et ne porte aucun panneau indicateur. Tapant de toute notre force � la porte d�acc�s de ce bloc m�dical sp�cialis�, personne ne s�est manifest�. C�est au bout d�environ une quinzaine de minutes de patience que nous avons d�cid� de p�n�trer � l�int�rieur du pavillon. Tant bien que mal nous avons pu ouvrir la porte. A l�int�rieur, la sc�ne �tait terrifiante, digne des films d�Hitchcock. En plus de la salet� qui r�gne en ma�tre, des t�ches de sang �taient visibles partout : sur les cadres des portes de m�me que sur les fauteuils de la salle de consultation et celle des soins, sans parler des nombreuses compresses chirurgicales toutes t�ch�es de sang et de crasse, des fils �lectriques tra�nant � m�me le sol et d�autres raccord�s � l�aide de sparadrap� : aucune notion d�hygi�ne n��tait respect�e. L�infirmier qui devait assurer la garde, de m�me que le m�decin ORL affect� � ce service cette nuit-l�, �taient tous deux endormis. Apparemment, l�astuce de ces agents m�dicaux �tait de s�endormir sur les lits vacants des patients pour �viter d��tre rep�r�s et donc d��tre d�rang�s. Cette fois-ci encore, ce n�est qu�� l�issue d�une longue altercation verbale qui aurait pu prendre une tournure f�cheuse que l�infirmier a, contre son gr�, accept� de se lever et appeler le m�decin, lequel �tait plong� dans un profond sommeil. La consultation fut br�ve, sans nous adresser le moindre mot, le m�decin nous a r�dig� une ordonnance et a repris de m�me que son infirmier leur activit� de pr�dilection : le sommeil. Face � cette dr�le d�exp�rience au niveau des urgences m�dicales, le mieux serait de rajouter sur leurs panneaux : ne pas d�ranger, on dort ! et surtout de prendre son mal en patience jusqu�au lever du jour o� chacun aura eu sa dose de sommeil.