Le bal des auditions des ministres reprendra la semaine prochaine. Les membres de l�Ex�cutif vont d�filer devant le pr�sident de la R�publique pour perp�tuer une �tradition� instaur�e par Bouteflika. L�exercice qui consiste � pr�senter le bilan de chaque secteur ob�it-il au souci d�une meilleure gestion des affaires de l�Etat ou est-ce un artifice populiste destin� � prouver la supr�matie du pr�sident de la R�publique ? Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Le d�fil� des ministres � El-Mouradia intervient cette ann�e dans un contexte particulier. La rentr�e sociale s�annonce tendue. Les retomb�es des mesures �dict�es par la loi de finances compl�mentaire continuent de provoquer des ondes de choc. Ni le patronat, ni le commun des citoyens ne cachent leur insatisfaction concernant certaines dispositions de ladite loi. C�est dans ce climat de m�contentement que les ministres vont devoir pr�senter dans le d�tail les r�alisations et les perspectives du secteur dont ils ont la charge. Ces auditions sanctionn�es par de longs communiqu�s repris par la tr�s officielle agence de presse donnent lieu � des expos�s truff�s de chiffres difficilement v�rifiables. Le chef de l�Etat remet-il en cause les bilans qui lui sont pr�sent�s ou prend-il pour argent comptant ce que les membres de l�Ex�cutif lui communiquent ? On se souvient que lors d�une de ses sorties sur le terrain, il n�avait pas h�sit� � accuser les ministres de lui fournir des bilans pas tout � fait justes et ne refl�tant pas la r�alit� du terrain. En fait-il autant pour ces auditions durant lesquelles les ministres se gardent bien d��voquer ce qui ne va pas dans leur secteur. Alors � quoi servent ces auditions ? A meubler l�emploi du temps du pr�sident pendant les longues journ�es du Ramadan ? A donner l�impression qu�il ma�trise la situation et qu�en convoquant les ministres, il prouve une fois de plus l�emprise qu�il a sur l�Ex�cutif, ou sont-elles cens�es d�montrer que les affaires du pays ne sont pas g�r�es sans strat�gie et que des comptes doivent �tre rendus ? Quoi qu�il en soit, il est l�gitime de s�interroger sur les cons�quences de telles auditions. Existe-t-il r�ellement des m�canismes de contr�le qui permettent de mesurer les avanc�es, d�identifier les obstacles ? Qui contr�le le travail de l�ex�cutif ? L�APN r�duite � sa plus simple expression n�a jamais pu jouer ce r�le. A peine si les d�put�s peuvent-ils adresser des questions orales aux membres du gouvernement qui, en plus de mettre beaucoup de temps avant de r�agir, r�pondent souvent par des discours-fleuve dans lesquels plut�t que de prendre en charge la v�ritable pr�occupation du d�put�, ils font l�apologie de leur strat�gie sectorielle. Quel r�le pour le Premier ministre. Minime puisque ses pr�rogatives telles que d�finies par la Constitution r�vis�e par Bouteflika ne lui donnent pas les coud�es franches. Le Premier ministre met en �uvre le programme du pr�sident de la R�publique et coordonne, � cet effet, l'action du gouvernement. S�il soumet son plan d'action � l'approbation de l'Assembl�e populaire nationale, il peut, par la suite, le r�am�nager apr�s d�bat � l�APN en concertation avec le pr�sident de la R�publique. Les auditions de cette ann�e ne seront au final qu�un remake de l��pisode de l�ann�e derni�re avec tout simplement quelques changements au niveau des statistiques !