Depuis quelques ann�es, la traditionnelle cueillette des olives se fait dans un climat qui rappelle le bon vieux temps, au m�me titre que les vendanges, sauf que l�app�t du gain et la sp�culation ont compl�tement chang� la donne. L�olivaison se faisait jadis � partir du mois de d�cembre afin de laisser m�rir le fruit avant de l�acheminer aux huileries. On sait depuis longtemps que tout se vend � l�avance, cette pratique concernant notamment les arbres fruitiers, mais pour l�olivier, seule la r�gion de B�ni-Snous reste fid�le aux traditions en respectant la p�riode des r�coltes. L�olivier, cet arbre typiquement m�diterran�en, a �t� longtemps abandonn� pendant longtemps, mais depuis la restitution des terres � leurs propri�taires, cet arbre v�n�r� dans l�antiquit�, symbolisant � la fois la paix et la f�condit�, est en train de revivre. Les oliviers s��tendent de plus en plus, redonnant � la nature un peu de gaiet�. En automne, par exemple, lorsque tous les autres arbres sont �d�shabill�s�, l�olivier garde toute sa splendeur. Des monts Trara jusqu�aux collines de Oued-Zeitoun (Sabra), les oliveraies sont cultiv�es soigneusement et la production s�am�liore d�ann�e en ann�e. Depuis quelques ann�es, d�s le d�but du mois d�octobre, la cueillette des olives draine beaucoup de monde et ce n�est pas la main-d��uvre qui fait d�faut. Hommes, femmes et surtout jeunes au ch�mage sont � pied d��uvre dans les champs t�t le matin, bravant le froid pour cueillir le fruit avant l�apparition du grand froid (gel). L�olivaison rappelle � bien des �gards la campagne des vendanges d�antan. Cela se passe dans une atmosph�re chaleureuse. Lorsque le c�ur y est, la joie ne peut �tre absente. Les ramasseurs affichent une mine superbe. D�ailleurs, qu�il pleuve ou qu�il vente, c�est toujours la joie dans les champs pendant la saison des feuilles mortes. En prenant la route de Maghnia, ou de Nedroma, on entend souvent des vieilles femmes s�adonnant aux travaux des champs fredonner des airs de meddahate pour combattre la fatigue. Lorsque l�olivaison se faisait en son temps, au d�but de l�hiver, les moins aptes aux travaux durs allumaient un feu pour toute la journ�e. Les plus jeunes et plus robustes s�occupent des remorques qui stationnent en bord de route. Ce travail n�est pas r�mun�r� � la journ�e, tout d�pend de la quantit� ramass�e. La collecte quotidienne est livr�e aux propri�taires des huileries (Sabra, N�grier), le quintal est �chang� contre 12 litres d�huile d�olive dont le prix est rest� fixe cette ann�e, 600 DA/litre. La campagne prendra fin vers le mois de janvier, les champs retrouveront le silence que leur impose l�hiver, les veilles femmes resteront dans leurs chaumi�res et les jeunes se retrouveront au ch�mage. Ironie du sort, il y a quelque temps, lorsqu�on voulait se moquer de quelqu�un, dans un vieil adage populaire, on lui disait d�aller cueillir des olivier ( rouh tlagat zitoun). Maintenant, il faut le faire pour survivre.