A la veille de l�A�d El-Adha, tout le monde s�affaire � la r�ussite de cette grande f�te, l�effervescence gagne toute la ville de Guelma qui grouille de moutons. Des march�s anarchiques s�ouvrent au gr� de la conjoncture, plusieurs quartiers de la p�riph�rie se sont transform�s en �souks�. Les vendeurs ambulants qui sont g�n�ralement des maquignons improvis�s sont partout. M�me des garages en milieu urbain tiennent lieu ces jours-ci de �parcs� pour moutons, on imagine facilement ce que cela peut engendrer comme cons�quences n�fastes sur l�environnement et le cadre de vie des riverains ; on cite � titre d�exemple la cit� Yahia-Maghmouli � Oued Ma�z. Les autorit�s communales ferment les yeux et tol�rent cette situation, en cette p�riode conjoncturelle. L��v�nement alimente toutes les causeries des Guelmis, il suscite des angoisses pour les uns et l�engouement pour les autres. Au-del� de son aspect festif, ce rendez-vous procure une appr�hension remarquable chez les familles n�cessiteuses, surtout en ces temps implacables. �Ils faut au moins 20 000 DA pour se permettre un petit b�lier�, c�est l�avis d�un p�re de famille qu�on a rencontr� dans un march� de b�tail. Les parents ayant des revenus modestes recourent � des avances et des pr�ts pour contenter leurs enfants. �Je ne veux pas priver mes enfants de cette grande f�te�, nous d�clare ammi Ali un vieux retrait�. Une activit� lucrative se d�veloppe durant la semaine qui pr�c�de le jour J, des petits m�tiers apparaissent dans tous les coins de la ville : aiguiseurs de couteaux, vendeurs de paille, et marchands de charbon de bois, sont l�autre �casse-t�te� pour les citoyens qui doivent se consacrer aux pr�paratifs. L�esprit de corps a c�d� la place � la rivalit� des voisins et des amis. Au fil des ann�es, cette �sounna� est devenue une obligation orient�e sur des apparences. Le jour de l�A�d, apr�s la pri�re, les moutons sont �gorg�s par des bouchers ambulants, qui font le tour de la quasi-totalit� des quartiers de la ville, � des prix qui oscillent entre 1000 et 1 200 DA. Les m�res de famille font rougir les braises du kanoune pour griller les brochettes de foie. Apr�s un m�choui arros� de soda, dans une ambiance conviviale, les m�nag�res entament la traditionnelle s�rie de corv�es domestiques : pr�parer le �bouzellouf� et la �osbana��, qui se termine tard dans la nuit. Le mouton est entam� le deuxi�me jour, un d�licieux couscous � l��paule est au menu de toutes les familles guelmoises.