Eva Novakova, jeune Tch�que de 28 ans, a �t� interpell�e dans la nuit de dimanche � lundi � son domicile de Ramallah en Cisjordanie par la police de l'immigration isra�lienne second�e par des militaires isra�liens. �A 3 heures du matin, une vingtaine de soldats arm�s et de policiers de l'immigration sont venus dans mon appartement (�) Ils m'ont arr�t�e si rapidement que je n'ai pu avertir personne. � La jeune femme a �t� escort�e jusqu'� l'a�roport de Tel Aviv pour �tre expuls�e vers Prague en Tch�quie. Raison de cette expulsion : le visa de s�jour d'Eva Novakova, qui coordonnait les relations avec la presse du groupe pro-palestinien International Solidarity Movement (ISM), avait expir�. R�ponse de l'int�ress�e : �Mon visa a expir� en septembre. J'ai certes s�journ� ill�galement en Isra�l mais Isra�l occupe ill�galement les territoires palestiniens.� Le cas de cette jeune Tch�que n'est pas anodin. Jusqu'� une date r�cente, les arrestations de militants et sympathisants �trangers restaient plut�t rares, tout comme les raids de l'arm�e isra�lienne dans les grandes villes autonomes palestiniennes de la Cisjordanie occup�e, relevant de l'Autorit� palestinienne de Mahmoud Abbas. Mais depuis l'arriv�e de Benyamin Netanyahu aux affaires, Isra�l op�re, en toute impunit�, de plus en plus dans ces zones administr�es par l'Autorit� palestinienne, situ�es derri�re le mur de s�paration qualifi� de �mur de l'apartheid� par les Palestiniens. Son arm�e proc�de � des arrestations et � des assassinats cibl�s. Ainsi le 26 d�cembre dernier quand une unit� de l'arm�e isra�lienne est intervenue � Naplouse pour ex�cuter trois membres du Fatah accus�s d'avoir tu� un colon isra�lien. Or, � l'instar de Ramallah, Naplouse est sous autorit� palestinienne ! Bethl�em, �galement plac�e sous cette autorit�, n'�chappe pas � la r�gle : les militaires isra�liens y font de fr�quentes incursions. Un ami palestinien, qui poss�de une maison situ�e devant le �mur� qui s�pare Bethl�em d'Isra�l, m�a dit qu�il voyait d�s la tomb�e de la nuit des soldats isra�liens faire irruption chez lui sous n'importe quel pr�texte. En fait, les militaires isra�liens le harcelaient pour le faire partir. Pour l'heure, il tient bon. Mais pour combien de temps ? La reprise des incursions isra�liennes dans les zones sous contr�le de l'Autorit� palestinienne, situ�es derri�re �le mur� dit de �protection� �rig� par Isra�l, ob�it au moins � deux objectifs : pousser le Fatah � r�agir par la force des armes afin de provoquer une d�flagration permettant � Isra�l de remettre en cause les accords qu'il a sign�s mais qu'il n'a jamais respect�s ! Le second est de discr�diter l'Autorit� palestinienne aupr�s des Palestiniens : le fait que cette derni�re ne r�agit pas, alors qu'elle dispose d'une police et de forces de s�curit�, se bornant � d�noncer et � condamner les violations isra�liennes, jouerait en faveur des fractions les plus dures du Hamas qu'Isra�l souhaite, pour les raisons que l'on sait, voir prendre le dessus sur le Fatah en Cisjordanie. Tel est le non- dit de ces grossi�res provocations auxquelles se livre le gouvernement de Benyamin Netanyahu. Ainsi s'explique, par ailleurs, cette interrogation faite publiquement par le raciste Avidgor Libierman (ministre des Affaires �trang�res) sur la l�gitimit� de Mahmoud Abbas aupr�s des Palestiniens ! Les dirigeants isra�liens ne font d'ailleurs pas myst�re de leur souhait de voir les islamistes radicaux contr�ler la Cisjordanie (en plus de Ghaza), afin de pouvoir justifier aupr�s de la communaut� internationale leur refus d'un Etat palestinien et leur politique d'annexion d�finitive de tout ou partie de la Cisjordanie et de Jerusalem-Est. Logique simpliste ? Sans doute. Mais diabolique et qui semble marcher aupr�s de ceux qu'inqui�te l'instrumentalisation de l'Islam � des fins de d�stabilisation locale et r�gionale.