Omar A., un des nombreux chauffeurs de taxi qui parcourent quotidiennement les rues de la capitale, est d�cid� � ne prendre aucun client aujourd�hui. Il est d�termin� � suivre le mot d�ordre de gr�ve lanc� par les syndicats de sa corporation. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - Les chauffeurs de taxi, aussi bien de la capitale que de toutes les autres villes et agglom�rations du pays, ont d�cid� de d�brayer � partir d�aujourd�hui pour exprimer, une �ni�me fois, leur ras-le-bol devant la situation qu�ils endurent. Durant deux journ�es, les chauffeurs de taxi comptent se mobiliser pour la premi�re fois sous la banni�re de trois organisations repr�sentant leur corporation : le Syndicat national des taxis et transporteurs (SNTT), affili� � l�UGTA, l�Union nationale des conducteurs de taxi (Unact) et la F�d�ration nationale des artisans et conducteurs de taxi (Fnact). A la veille de ce large mouvement de gr�ve et comme de coutume, des milliers de chauffeurs de taxi sillonnaient, � bord de leur v�hicule de service, les art�res de la capitale. Parmi eux, Omar A. qui, en milieu de journ�e, a d�j� travers� plusieurs quartiers d�Alger et transport� des dizaines de clients. Selon lui, toutes les journ�es se suivent et se ressemblent. Il avoue, aussi, que son �secteur� pr�f�r� se situe entre Belouizdad et Bab-el- Oued. �C�est sur ce trajet que je prends un maximum de clients�, dit-il en souriant. Mais il ne peut s�emp�cher d�aborder la question que lui et ses coll�gues discutent depuis quelques jours, celle d�observer la gr�ve pour atteindre leur objectif : r�gler les probl�mes qui minent le quotidien de la corporation. �Bien que les syndicats ne nous aient pas tous contact�s pour nous expliquer leur d�cision de nous demander d�observer la gr�ve, le bouche-�-oreille a fait son effet et nous comptons nous mobiliser�, nous dit un chauffeur de taxi qui, s�arr�tant � un feu rouge de la Grande Poste, h�le un de ses coll�gues, lui aussi � l�arr�t � ce carrefour : �On se retrouve demain � Bab-el -Oued pour discuter de cette gr�ve. On verra s�il y aura des d�parts � partir de la station.� Et ce dernier d�acquiescer en pr�cisant � Omar A. que les premi�res heures de la journ�e renseigneront sur le ton que prendra cette gr�ve tant attendue. �Il est temps que les autorit�s de tutelle nous �coutent enfin et nous facilitent notre travail. Il faut savoir une chose : les chauffeurs de taxi se d�brouillent tout seuls pour r�gler leurs probl�mes. Nous croulons sous les dettes et n�arrivons pas � prendre en charge nos imp�ts. Il est temps que tout cela cesse�, s�emporte Omar A. Notre interlocuteur rappelle, n�anmoins, que certains chauffeurs de taxi perturbent les gr�ves en transportant des clients, notamment vers la p�riph�rie de la capitale. Cette journ�e sera donc un test pour cette corporation qui, depuis des ann�es, lance les m�mes revendications. Ceci sans r�sultat puisque, selon les syndicats, toutes les tentatives de dialogue avec les autorit�s concern�es ont �chou�. Il s�agit principalement de l�effacement des dettes des chauffeurs de taxi accumul�es au fil des ann�es, d�une r�vision du syst�me fiscal et du gel de l�ouverture de nouvelles lignes. Les syndicats repr�sentant les chauffeurs de taxi revendiquent aussi la r�activation de la commission nationale technique charg�e de prendre en charge les besoins des wilayas concernant l�ouverture de nouvelles lignes.