La gr�ve de dix jours des enseignants des trois paliers de l�enseignement, le primaire, le moyen et le secondaire, d�clench�e � l�initiative des syndicats Unpef et Cnapest, d�voile une fois de plus l��tendue de l�approximation dans la gestion du secteur sensible de l��ducation par le ministre Benbouzid. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Ministre de l�Education nationale depuis maintenant 16 ans � le record national de long�vit� � la t�te d�un m�me d�partement minist�riel �, Boubekeur Benbouzid poursuit toujours de g�rer les conflits et les apr�s conflits par t�tonnement. C�est � croire que les longues ann�es pass�es � la t�te du minist�re et sa confrontation tout au long � d�innombrables gr�ves ne l�ont pas dot� de l�exp�rience n�cessaire, suffisante et la plus � m�me de lui �viter de retomber, � chaque fois, dans les travers de solutions approximatives. Comme lors de la gr�ve des trois semaines, en novembre 2009, le ministre de l�Education nationale a, apr�s le dernier d�brayage en date, tendance � pr�coniser la d�brouille pour rattraper les s�ances de classe perdues. Jusqu�� hier, en effet, on ne savait pas si, pour rattraper les cours, le d�partement de Benbouzid grignotera sur les vacances scolaires de printemps ou alors r�quisitionnera le corps enseignant pour seulement les journ�es du samedi. La balle est rejet�e, semble-t-il, pour les chefs d��tablissement qui devraient am�nager � convenance les s�ances de rattrapage. C�est la m�me formule qui a �t� pr�conis�e apr�s la gr�ve de novembre 2009. A l��poque, on s�en souvient, libre initiative avait �t� laiss�e aux directeurs d��tablissement scolaires pour rattraper le temps et les cours perdus. Du coup, il y eut des �tablissements o� l�enseignement �tait dispens� les mardis soir. D�autres ouvraient les portails et salles de classe les samedis. En fait, c��tait le comble du cafouillage. La faute incombait au minist�re de l�Education nationale qui s�est av�r� incapable d�arr�ter un plan homog�ne de rattrapage des cours. Le plus d�plorable est que cet ant�c�dent ne semble pas avoir instruit Benbouzid et ses collaborateurs. Ils auraient encore � l�id�e de reproduire la cacophonie. Le minist�re aurait d�, pendant qu�avait lieu le d�brayage, retenir une option de rattrapage. Autrement dit, il aurait pu anticiper sur l�apr�s-gr�ve. Visiblement, il n�y a m�me pas r�fl�chi. Les responsables de l�association des parents d��l�ves que Benbouzid avait re�us s�en �taient revus leurs lanternes aussi �teintes qu�ils �taient partis. Ils ne savent pas � quel programme de rattrapage seront soumis leurs enfants. Si la gestion des apr�s-gr�ves semble poser de s�rieuses difficult�s au ministre de l�Education, la gestion des gr�ves, elles-m�mes, l�est tout autant. Pour mettre fin au large et massif d�brayage dans le secteur, le d�partement de Benbouzid a recouru � la menace � l�encontre des enseignants gr�vistes. Une menace de radiation pure et simple de la Fonction publique s�ils continuent de d�serter les salles de classes. Il a, ce faisant, pr�vu les solutions de rechange, au cas o� il aurait �t� oblig� de mettre � ex�cution sa menace de r�vocation : le recrutement massif sans passer par le concours des licenci�s demandeurs d�emplois. Comme quoi, avec Benbouzid, le bonheur de certains peut �tre dans le malheur des autres. Alors une question : s�il �tait admissible que des licenci�s soient vers�s dans l�enseignement sans subir le concours comme c�est la r�gle, pourquoi n�avoir pas permanis� de la m�me fa�on les centaines de contractuels d�j� en poste ?