Alors que le ministre de la Défense promet de frapper fort contre les auteurs de toute tentative de troubles dans le pays, 25 policiers ont péri hier en Egypte suite à un attentat meurtrier au moment où les pays de l'Union européenne ( UE) s'organisent pour d'éventuelles sanctions envers le pays des Pyramides. Le ministre de la Défense et nouvel homme fort de l'Egypte, le général El-Sissi, et après les violences qui ont fait près de 800 morts en Egypte en cinq jours, a juré que l'Egypte «ne cédera pas face à la violence» des islamistes. Ainsi, le chef de l'armée, qui s'exprimait pour la première fois, dimanche, devant des centaines d'officiers de l'armée et de la police, a promis aux islamistes qui ont choisi la violence une riposte «des plus énergiques». Alors qu'hier, à Bruxelles, lors d'une réunion, les pays de l'UE ont évoqué un possible embargo sur les armes à destination de l'Egypte que les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne pourraient examiner en réponse aux violences dans le pays, a déclaré le représentant spécial de l'UE pour le sud de la Méditerranée Bernardino Leon. Les chefs de la diplomatie des Vingt-Huit tiendront une réunion extraordinaire demain sur la situation en Egypte. Des sanctions économiques ont également été évoquées, mais certains redoutent que de telles mesures nuisent à la population. La police égyptienne a été frappée lundi par l'attaque la plus meurtrière depuis des années dans le pays avec au moins 25 morts dans le Sinaï, les violences ont encore connu une nouvelle escalade avec cet attentat dans la péninsule instable du Sinaï. La police égyptienne a aussi annoncé le décès, dimanche, de 36 détenus islamistes, asphyxiés par du gaz lacrymogène pendant une tentative d'évasion. Ces 36 détenus, tous des Frères musulmans, de la confrérie de Mohamed Morsi, ont péri asphyxiés par les grenades de gaz lacrymogène tirées dans le camion qui les transportait vers une prison près du Caire, parce qu'ils avaient kidnappé un officier de police et tentaient de s'évader, a affirmé le ministère de l'Intérieur. Le convoi transportait plus de 600 prisonniers islamistes. Ainsi la crise pourrait encore s'aggraver tant les deux parties campent sur leurs positions. Les pro-Morsi ont appelé hier à de nouvelles manifestations au Caire après la prière de l'après-midi.
La mobilisation marque le pas mais... La mobilisation des pro-Morsi a semblé marquer le pas dimanche, les manifestants redoutant sans doute davantage de morts dans leurs rangs décimés depuis cinq jours. Ils avaient annoncé neuf manifestations au Caire, mais les ont quasiment toutes annulées «pour des raisons de sécurité». Depuis que l'armée a destitué et arrêté le président Morsi, le 3 juillet, l'Egypte est ensanglantée par des scènes de guerre inédites et divisée en deux camps qui semblent désormais irréconciliables : d'une part, les Frères musulmans et, de l'autre, les partisans de la solution sécuritaire de l'armée, qui l'a emporté sur les rares voix prônant le dialogue au sein des nouvelles autorités. Les violences ont atteint un niveau jamais égalé dans le pays, où les forces de l'ordre ont désormais l'autorisation d'ouvrir le feu sur les manifestants violents. Mercredi, journée la plus meurtrière de l'histoire récente de l'Egypte, environ 600 personnes ont péri, notamment dans la dispersion de deux sit-in pro-Morsi au Caire. Deux jours plus tard, lors du «vendredi de la colère», 173 personnes ont été tuées, en majorité des manifestants. Au total, 70 policiers ont trouvé la mort en cinq jours dans ces violences.